mercredi 28 décembre 2016

Déficit criant en personnels de santé : des familles de malades contraintes de pallier à leurs besoins immédiats

Le déficit « inquiétant » en personnels paramédicaux amène, souvent, des proches de malades traités dans des établissements hospitaliers, à devoir assumer le rôle de garde-malade, durant toute la journée et toute la nuit, pour leur apporter du réconfort et les aider à s’alimenter. C’est à ce type de situation paradoxale devenue courante, bien que les règlements des centres de santé ne l’autorisent pas, que la chaine 3 de la Radio Algérienne a consacré, mercredi, une partie de ses sujets. Elle y souligne, notamment, que la personne chargée d’assumer la charge de garde-malade est souvent contrainte de coucher dans le même lit que le malade qu’elle assiste et qu'elle se trouve exposée à de nombreux risques sanitaires. Le journaliste à l’origine du reportage rappelle que pour pouvoir assurer le métier de garde-malade, il faudrait être en possession d’un diplôme d’aide soignant or, en Algérie, poursuit-il, c’est l’aide-soignant qui assure le travail du paramédical. La professeure Fatiha Gachi, la chef de service d’oncologie pédiatrique au Centre Pierre et Marie Curie, à Alger, signale que c’est aux aides-soignants qu’incombait, auparavant, le rôle de s’occuper des malades, « mais, regrette-t-elle, avec la réduction de la formation, ils se retrouvent à assumer la fonction d’infirmier ». C’est cette situation, explique-t-elle, qui a, tout naturellement, amené à accepter un gardiennage assuré par des parents, « d'autant que leurs malades ont tendance à vomir souvent, à être constamment fatigués ou à devoir se rendre aux toilettes ». Rappelant que le règlement des hôpitaux n’autorise pas la présence de gardes-malades le professeur Hedoum, chef de service de néphrologie au CHU de Mustapha à Alger, relève qu’il existe «  des exceptions ». Dans certaines situations, dit-il, lorsqu’un médecin souhaite la présence d’un garde-malade, c’est que celui-ci a un rôle à jouer « mais pas, ce qui est souvent le cas, de préparer les repas de la personne soignée, voire de nettoyer le lieu où celle-ci est hospitalisée. L’auteur du sujet constate, encore, que beaucoup d’enfants cancéreux hospitalisés au Centre Pierre et Marie Curie sont gardés par leur maman, « dans des conditions catastrophiques ». Elles sont contraintes, dit-il, de dormir dans le lit de leur enfant et d’appeler à l’aide lorsque celui-ci a un problème quelconque, « ce qui s’avère difficile se lamente  une mère interrogée, c’est qu’il n’existe qu’un seul infirmier pour s’occuper du suivi de 50 jeunes malades. » Le professeur Kamal Bouzid, chef de service d’oncologie dans ce même centre prévient que la garde-malade improvisée court le sérieux risque de s’infecter ou bien d'« avoir un choc » émotionnel. Relevant le manque criant de personnels paramédicaux, le journaliste de la chaine 3 c'est cette situation, dit-il, qui amène les familles à s’impliquer pour assister leurs proches, concluant que « la santé va mal ».    


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