mercredi 28 décembre 2016

Fuites des sujets du bac, quelle suite ?

Les fuites des sujets du baccalauréat pour la session du 29 mai au 2 juin  2016 ont constitué un événement majeur qui marque encore le secteur. Les questions du bac ont fuité et circulé sur les réseaux sociaux, malgré les mesures draconiennes décidées pour contrecarrer les actes de tricherie que les organisateurs avaient l’habitude de rencontrer. Le blocage de la 3G de la téléphonie mobile et d’accès aux réseaux sociaux ainsi que l’installation de brouilleurs de réseau n’ont servi à rien. Les sujets ont fuité dès le deuxième jour des épreuves. Des candidats ont pu consulter les questions des différents sujets et les ont diffusées avant les épreuves. Si au début le ministère a tenté de démentir les informations diffusées par la presse et les candidats eux-mêmes qui partageaient leurs «exploits» sur les réseaux sociaux, le département de Nouria Benghabrit a fini par reconnaître qu’il y a bien eu une fuite «organisée» des sujets dans plusieurs matières et qui n’a épargné presque aucune filière. Le 31 mai, le ministère annonce l’ouverture d’une enquête. Le gouvernement et les partenaires sociaux (syndicats et parents d’élèves) ont soutenu la ministre de l’Education face au «complot» qui a ciblé l’Etat et ses institutions. Une session partielle du baccalauréat est ensuite organisée du 19 au 23 juin pour les filières et matières touchées par la «fuite».  L’enquête des Services de sécurité s’est soldée par l’arrestation de trois hauts cadres de l’Office national des examens et concours (ONEC) dont le directeur qui risquaient des peines de 15 ans pour «divulgation de secret d’Etat» et «atteinte à l’ordre public». Après plusieurs mois de détention, la justice a prononcé la relaxe au profit du directeur et des inspecteurs de l’Onec. Malgré la relaxe, le directeur a été démis de ses fonctions. L’enquête judiciaire n’a pas, à ce jour, identifié la source de cette fuite. Qui l’a commandité ? A qui cela été profitable ? L’opinion publique ne le sait pas encore et le ministère de l’Education préfère se restreindre à la décision de la justice et refuse d’accuser une quelconque partie, même si la tête de Nouria Benghabrit a été réclamée dès le début du scandale  par les islamo-conservateurs. Le scandale de la fuite des sujets a démasqué les dysfonctionnements de l’organisation de cet examen jugé «généraliste» par les experts. Le débat lancé au début de l’été dernier sur la refonte du bac n’a pas abouti à une restructuration de l’examen. Les craintes de revivre le scénario du scandale de la fuite en 2017 sont donc justifiées.  

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