Les habitants de la commune de Timezrit, à l’extrême sud-est de Boumerdès, ne connaissent du développement que le nom. N’ayant pas trouvé d’échos à leurs multiples doléances auprès des élus locaux, la population locale a organisé deux jours de grève générale qui a paralysé toute la commune. Parallèlement à cette action, les habitants se sont déplacés vers le siège de la wilaya pour la seconde journée consécutive, où ils ont organisé un sit-in de plusieurs heures. En début d’après-midi, ils ont bloqué totalement l’accès à cette institution, précisant que leurs délégués attendent depuis mardi d’être reçus par le wali. Même le président de l’APC et un des ses adjoints se sont joints aux manifestants qui se plaignent des pénuries prolongées d’eau potable, du blocage des projets de gaz naturel, de la détérioration des routes, de l’absence d’infrastructures de jeunesse et de la mauvaise couverture sanitaire. «Nous sommes les éternels oubliés. Il n’y a que la nature et les beaux paysages que recèle notre région qui peuvent nous consoler. Hormis les comités de mosquée, rien ne fonctionne normalement ici. Le wali a visité notre commune il y a plus d’un mois. Il nous a promis le redémarrage de tous les projets bloqués, mais ses engagements ne se sont pas traduits dans les faits», s’indignent certains habitants, précisant que leur commune ne compte aucune structure de jeunesse ou club sportif. Selon eux, le projet du nouveau lycée avance lentement, alors que ceux du foyer de jeunes, de la bibliothèque communale, du CFPA et des 150 logements, inscrits depuis plus de sept ans ne sont pas entamés sous-prétexte du manque de terrains. «Ailleurs, on réalise même sur des terres agricoles et ici on nous il n’y a pas de terrains alors que grande partie du territoire de la commune relève du secteur des forêts», expliquent des villageois. Les élus, eux, ne savent pas où donner de la tête face aux réclamations de leurs administrés. «Nous n’avons aucun droit de regard sur les projets bloqués. Tout est géré par les directions de wilaya. Notre budget ne dépasse pas cinq millions de dinars, dont 80% sont réservés au payement des employés de la commune. Cela ne nous permet pas de lancer des projets d’investissement public», explique le président de l’APC. Les chantiers du gaz de ville qui ont bénéficié de 820 millions de dinars sont à l’arrêt depuis plus de deux ans à cause de la politique de restriction budgétaire du gouvernement. Un problème qui a empêché le lancement de cinq projets de revêtement des routes, dont une partie de la voie reliant la commune aux Issers. Même le projet (2400 milliards de dinars) devant alimenter la région en eau potable à partir de la station de dessalement de Cap Djenet est à la traîne. Les stations de pompage ne sont pas encore réalisées malgré l’avancement des travaux de canalisation. La population locale subit la pénurie d’eau à longueur d’année. Vers 16h, les villageois campaient toujours devant le siège de la wilaya et attendaient depuis la matinée que leurs délégués soient reçus par le wali.
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