Quelque 500 000 Tunisiens ont visité l’Algérie en 2016 et ils seront un peu plus cette année. C’est ce qu’a révélé, hier, Bessam Ouertani, le directeur de l’office national du tourisme tunisien à Alger dans une déclaration à El Watan, en marge de «Annaba Siaha», la 1re édition du Salon international du tourisme qui se tient depuis le 25 mars jusqu’à aujourd’hui au palais de la Culture de Annaba. «Ils sont en majorité des touristes dont les destinations préférées sont El Eulma, Sétif, Jijel, Béjaïa, Tlemcen et Oran. Et si pour les deux premières villes, c’est le tourisme de shopping qui intéresse une bonne partie de Tunisiens, il n’en demeure pas moins que pour les autres villes, c’est la beauté de leur paysage côtier qui anime leur attractivité. La beauté ensorcelante des côtes de Béjaïa et Jijel conjuguée à la faune locale dont les singes Magot sont entre autres des atouts touristiques», abonde le même responsable tunisien. Emboîtant le pas à ce dernier, Dimassi Slim, président de la Fédération régionale de l’hôtellerie de Monastir, confirme : «Les futurs jeunes mariés tunisiens sont très attirés par le tourisme de shopping, notamment dans les villes d’El Eulma et Sétif. Tous les effets du trousseau sont disponibles à des prix abordables», détaille Dimassi Slim, qui dirige également l’hôtel Heyla Beach & spa dans la ville de Monastir (Tunisie). Comment expliquer l’émergence de la destination Algérie en Tunisie ? La réponse est simple, selon des agences de voyages locales qui activent en partenariat avec leurs homologues tunisiens. «Le chaos qui règne en Libye et l’émergence du terrorisme en Turquie ont poussé les touristes tunisiens à découvrir la destination Algérie. Tout a commencé avec le tourisme de shopping dont les villes d’El Eulma et Sétif sont la plaque tournante. Avec le temps, les touristes tunisiens se sont intéressés à la beauté des paysages des autres wilayas qu’ils traversent durant leurs déplacements dont Jijel et Béjaïa. D’autres, plus aventuriers, sont allés chercher leur plaisir de découverte dans l’Ouest où les wilayas de Tlemcen et Oran sont les plus intéressantes», affirme Othmani Chérif, propriétaire d’une agence de tourisme, spécialiste de la destination Tunisie. Cette nouvelle tendance offre plusieurs avantages de partenariat entre les deux pays et, malheureusement, quelques autres inconvénients qui bloquent l’émergence de ce créneau gagnant-gagnant. Bien qu’il y ait des facilités accordées de part et d’autre dans ce domaine, les professionnels du tourisme en réclament d’autres. Il en est ainsi de la convertibilité du dinar — algérien et tunisien — pour rendre fluides les transactions des touristes des deux pays. «Si l’Algérien peut payer en monnaie nationale et vice versa pour les Tunisiens, cela évite d’emblée le change en euro en cette période de crise mondiale. Mieux encore, les transactions entre les partenaires des deux pays seront réglées avec le moins de contentieux possible», préconisent les professionnels du tourisme. Rappelons que la première édition du salon international du tourisme a drainé une importante affluence venue pour découvrir plus d’une centaine d’opérateurs nationaux, dont l’ONAT. Des agences de voyages de Tunisie, d’Egypte, d’Arabie Saoudite, de Turquie, des Emirats arabes et d’Irak ont également pris part à cette manifestation, organisée par la chambre de commerce et d’industrie Seybouse. Contrairement au Maroc qui a fait faux bond, la Tunisie a assisté en force en réservant le plus grand espace de ce salon. Invitant les familles algériennes à découvrir Monastir, sa ville balnéaire, Dimassi Slim a voué à ce Salon un avenir certain, d’autant plus qu’il offre un espace de rencontres aux professionnels du tourisme dont l’échange d’expériences plaide pour le développement de ce secteur dans les deux pays. En 2016, plus de 1,8 million d’algériens ont passé leurs vacances en Tunisie.
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