dimanche 28 mai 2017

«Une baisse des prix n’a pas été enregistrée depuis 15 ans»

La mercuriale est restée stable en ce début de Ramadhan, contrairement aux années précédentes. Le début du mois cette année a coïncidé avec une importante récolte des produits de saison. «C’est une situation qu’on n’a pas vécue depuis 15 ans. On appréhendait une augmentation les 3 et 4 premiers jours précédents le mois de Ramadhan, mais rien de cela ne s’est produit. Les prix de tous les produits, fruits ou légumes, sont restés stables au marché de gros», signale Mohamed Medjber, président de la Commission nationale des mandataires des marchés de gros. Au détail, les prix ont certes connu une «légère hausse», mais ils devraient se stabiliser et même connaître une baisse à partir de la semaine prochaine. «Il y a eu une légère hausse due à la forte demande des premiers jours. Ces prix ont connu une baisse aujourd’hui (hier, par rapport à jeudi), une autre est prévue à partir de la deuxième semaine de ce mois. Il y a eu la récolte du Sud et on aura la récolte du Nord d’ici un mois», prévoit El Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (Ancaa), qui a organisé, hier, une conférence au marché de gros des Eucalyptus. Selon M. Boulenouar, la moyenne des prix des légumes au détail oscille entre 50 et 60 DA/kg, alors que ceux des fruits se situent actuellement entre 100 à 120 da/kg, et parfois un peu plus «selon la qualité du produit». La baisse devrait toucher les produits carnés. «Le prix du poulet devrait connaître une petite baisse, alors que ceux des viandes rouges devraient rester à leurs prix actuels», relève M. Boulenouar. La marge «indécente» des revendeurs ! La stabilité inédite des prix des produits agricoles s’explique par la forte production. Au marché de gros des Eucalyptus, l’un des plus importants du pays, les caisses s’empilent faisant craindre aux mandataires des pertes importantes. «La production est abondante sur tous les produits. La courgette est cédée à 30 DA/kg. Les fruits comme la pêche, la pastèque, etc., sont très abordables. La fraise est à 70 Da/kg, la pêche de 40 à 60 Da/kg. Les prix devraient rester stables jusqu’à septembre», estime M. Medjber. Pour le responsable des mandataires, les revendeurs ne jouent pas franc jeu, puisqu’ils prennent une forte marge bénéficiaire comparativement aux prix des produits appliqués dans les marchés de gros. «Le revendeur doit suivre les prix du gros. Ces prix doivent rester bas s’il achète à petits prix. Les fraises que nous cédons à 70 Da/kg sont proposées à 200 Da par les revendeurs. Tout ce processus doit obéir à la règle de l’ offre et de la demande, avec une marge décente», relève-t-il. Pour M. Boulenouar, ces marges «aléatoires» resteront importantes chez les détaillants en raison de l’absence de marché de proximité et de détail. Le programme national d’installation de ces structures n’a pas été concrétisé, si bien que les prix des produits ne sont pas identiques dans une même wilaya. «Les prix sont plus faibles qu’ailleurs dans les communes où il existe des marchés couverts. Les prix sont en effet plus accessibles à Bab El Oued qu’à El Biar ou Hydra. En dehors d’ Alger, les prix sont plus abordables à Tizi Ouzou qu’à Béjaïa. La solution serait la multiplication des marchés de proximité. Il faut au moins 800 marchés pour faire baisser les prix», estime le président de l’Ancaa.  

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