mercredi 28 décembre 2016

Consommation : Des produits douteux sur le marché

De nombreux produits alimentaires courants se sont avérés impropres à la consommation et/ou présentant un danger sur la santé. En tête de ces produits : le lait. Un rapport émanant de la circonscription administrative de Chéraga (Alger) fait état des résultats accablants d’une étude exhaustive initiée par les docteurs vétérinaires des bureaux communaux d’hygiène (BCH) de cinq communes de l’ouest d’Alger. Cette enquête touchant tous les commerces de crémeries se trouvant dans cette circonscription dévoile, après prélèvement, que la vente directe du lait de vache cru au consommateur est pratiquée en dehors de ce que prévoit la loi. Analysé, ce lait vendu sans pasteurisation contient des germes nocifs pour la santé du consommateur dus à une contamination manuportée par défaillance en matière de bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication, tant au niveau de la phase de transformation qu’au niveau de l’étable pendant la traite. Ces vétérinaires confirment que 82% des crémeries inspectées présentaient des résultats insatisfaisants pouvant engendrer un véritable problème de santé publique. Leurs appels pour l’extension de cette enquête sur le territoire de la capitale, voire le territoire national, sont restés lettre morte. Un triste constat qui s’ajoute aux lacunes relevées par les consommateurs, dont le non-respect des normes en termes de quantité de poudre de lait et d’eau, un lait qui a une mauvaise odeur et qui tourne dans des délais très courts. Durant l’année 2016, le ministère du Commerce a dévoilé le résultat de plusieurs enquêtes. Parmi elles, celle relative à la qualité du café, notamment le «torrefacto». Selon ces résultats, les transformateurs de café se permettent de dépasser les limites tolérées en matière d’additifs, notamment du sucre brûlé, posant ainsi un problème de santé publique. En plus des diabétiques qui sont les premières victimes de ce surdosage en sucre, de nombreux Algériens qui consomment sans le savoir une molécule très dangereuse, nommée acrylamide, qui se développe après que le sucre ait atteint les 120°C. Selon l’OMS, elle serait la cause de troubles neurologiques chez l’homme et provoquerait le cancer du sein chez la femme. Alors que ce rajout de sucre est toléré, le ministère somme ces transformateurs, par le biais d’un décret, de ne pas dépasser les 3% de sucre dans le café torréfié. D’après l’Association de protection des consommateurs, 80% du café mis sur le marché contient du sucre. Certaines marques en contiendraient jusqu’à 30%. Il s’est également avéré que la grande moitié du vinaigre mis sur le marché est non conforme. D’après l’enquête menée par le ministère du Commerce, les Algériens consomment de l’acide acétique dilué dans de l’eau potable et non du vinaigre. Même sa teneur en alcool est remise en question. La mention «0% d’alcool» serait mensongère. Des doutes planent aujourd’hui autour d’un sel non conforme utilisé par les boulangers et qui serait également une cause des anomalies du goitre. L’année 2017 démasquera-t-elle de nouvelles fraudes dans les produits de large consommation ? La réponse est probablement oui, à condition de mener de véritables enquêtes.

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