Un collégien a été mortellement agressé à Skikda par un groupe de jeunes. C’est un acte de violence dont a été victime un élève. Quel est votre point de vue ? L’école est victime de cette violence endémique qui s’est installée durablement dans notre société. Il y a eu ce genre d’actes et il y en aura malheureusement à l’avenir tant que la violence marque nos rapports sociaux. La consommation de la drogue et l’usage des armes blanches ont sensiblement augmenté en milieu scolaire. Les élèves qui agressent le font parfois sous l’effet de la drogue. Les étrangers accèdent facilement à l’intérieur des établissements scolaires, mettant en danger l’intégrité physique et mentale des élèves. Un facteur important explique cela : l’ampleur prise par la délinquance chez les plus jeunes. Les familles sont dépassées par ce fléau qui touche même des enfants des écoles primaires. Des prédélinquants, en échec scolaire, s’organisent désormais en réseau. Ils prennent possession de territoires, qui incluent parfois des établissements scolaires. On a constaté dans ces différentes affaires l’utilisation par les agresseurs et leurs victimes des réseaux sociaux. Facebook est mis en cause dans les différentes affaires traitées par les services de sécurité… Les enfants utilisent sans complexe les réseaux sociaux. Ils sont parfois victimes de personnes malveillantes qui exercent sur eux de la pression. Il y a de la concurrence entre les différents groupes avec parfois des conséquences très fâcheuses. Il est urgent de protéger les enfants contre les dangers qui les guettent sur les réseaux sociaux. Le réseau NADA dispose-t-il de chiffres liés à la violence en milieu scolaire ? Nous n’avons pas de chiffres précis sur ces actes. Le ministère de l’Education nationale, que nous avons contacté, ne nous a malheureusement pas transmis ces chiffres. Justement, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit, a annoncé, jeudi à l’APN, des mesures pour lutter contre la violence de «façon globale et permanente». Des accords ont été auparavant conclus avec les services de sécurité. Le traitement sécuritaire est-il suffisant ? Il y a nécessité de lancer des mesures d’urgence comme, par exemple, réprimer les délinquants. On peut les arrêter et les mettre dans des centres, mais ils leur arrive de récidiver et faire du tort à eux-mêmes et à leur entourage. Pour y arriver, on ne peut pas faire l’économie de mesures durables. Il s’agit surtout de faire de la prévention par la prise en charge des prédélinquants. Il s’agit d’engager un partenariat avec la société civile, d’accompagner les familles qui perdent le contrôle de leurs enfants. Le réseau Nada a reçu, en 2016, quelque 23 000 appels d’enfants. Nous avons pris en charge des cas, à travers un accompagnement en milieu scolaire et devant les tribunaux. La loi sur la protection de l’enfant (15-12 du 15 juillet 2015) a-t-elle pris en charge ces questions ? La loi est essentielle. Mais pour la rendre efficiente, il faut la publication de 13 décrets exécutifs. Sans ces décrets, cette loi n’aura aucun effet.
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