Ould Khelifa estime qu’«il y a une vie à l’APN et les débats parfois houleux qui ont marqué plusieurs plénières le démontrent clairement». L’Assemblée populaire nationale est une institution qui n’est contre aucune partie, elle travaille avec toutes les parties. Mais je reconnais qu’il existe un manque à combler en matière de culture parlementaire.» C’est ce que pense Larbi Ould Khelifa, président de la Chambre basse du Parlement. Hier, lors d’une conférence de presse animée conjointement par ses deux vice-présidents en charge de la communication et de la législation autour du bilan de la 7e législature qui touche à sa fin, M. Ould Khelifa est revenu sur le rôle, la mission et le rendement de l’APN, expliquant que c’est un espace ouvert, dont les locataires n’ont rien à cacher. Défendant l’institution qu’il dirige, M. Ould Khelifa estime qu’«il y a une vie à l’APN et les débats parfois houleux qui ont marqué plusieurs plénières le démontrent clairement et confirment clairement la place qu’occupe l’opposition au sein de l’APN. L’Etat qui dispose d’une opposition forte est considéré comme un Etat fort», Et de préciser qu’il n’existe aucun différend entre le Parlement et le gouvernement. Interrogé sur les clashs et les échanges «virulents» ayant marqué certaines séances plénières durant lesquelles il est intervenu parfois «violemment» et «maladroitement» pour les contenir, M. Ould Khelifa s’est contenté de répondre : «A chacun son tempérament.» S’agissant du bilan de son mandat, le président de l’APN affirme qu’il renferme «du bon et du mauvais», sans pour autant nier qu’à la faveur de la révision constitutionnelle, la Chambre basse a subi un chamboulement radical, porteur d’un saut qualitatif en termes de prestation parlementaire. Evoquant les réformes initiées par le président de la République, M. Ould Khelifa se réjouit de voir aboutir les projets de loi portant interdiction du cumul des fonctions ainsi que la représentation féminine au sein des assemblées élues, exprimant, à cet effet, sa «fierté» quant aux acquis réalisés par la femme dans les différents domaines. Pour sa part, le vice-président Berrabah Zebar a récusé la formule «chambre d’enregistrement» qui colle à l’Assemblée : «Nous ne sommes pas une caisse à résonance. Notre législation a approuvé les nouvelles dispositions contenues dans la Constitution qui donne, entre autres, de larges prérogatives à l’opposition. Nous avons voté des lois qui ont permis la naissance d’une deuxième République.» Selon lui, 58 projets de loi ont été étudiés et approuvés durant cette législature, 17 depuis le mois de février dernier, d’autres sont programmés pour les semaines à venir et 22 projets introduits dans la nouvelle Constitution devraient être examinés par le Parlement. Interpellé sur la célérité dans le traitement de certains projets de texte, le vice-président Saïd Lakhdari réplique qu’il n’y a eu aucune précipitation : «Dès qu’un projet arrive à notre institution, il est programmé. A l’exception de certains projets qui revêtent le caractère urgent et la loi de finances qui sont prioritaires, les autres textes suivent leur cheminement normal. Il n’y a ni chômage ni précipitation, nous travaillons en collaboration avec le gouvernement.» Questionnés sur le refus systématique de l’ouverture d’une commission d’enquête — la dernière en cours portant sur le décès de Mohamed Tamalt — les deux vice-présidents nient cet état de fait : «Il y a eu cinq commissions d’enquête qui ont abouti, alors que les autres ont été rejetées, car ne remplissant pas les critères appropriés. Quant au décès de Mohamed Tamalt, le bureau de l’APN ne peut ouvrir une enquête tant que l’affaire est en justice. Nous respectons le principe de la séparation des pouvoirs.» Pour ce qui est du phénomène de l’absentéisme, M. Zebar estime qu’il s’agit d’une question de morale et de conscience. Le règlement intérieur, qui sera débattu prochainement, tranchera cette question et d’autres liées à la discipline au sein de l’institution parlementaire.
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