Les 285 travailleurs de l’entreprise publique Orfee, une filiale de BCR sise à Bordj Menaïel (Boumerdès), ont bouclé hier leur 24e jour de grève. Les pertes occasionnées par ce mouvement de grève s’élèvent à 100 millions de dinars environ, soit 75% du montant des bénéfices engrangés par l’entreprise durant l’année écoulée, précise le secrétaire général de la section syndicale, Meftah Bahmed. Les ateliers de cette filiale spécialisée dans la fabrication et la commercialisation des articles de coutellerie et de robinetterie, sont hors service depuis le 30 avril dernier. Chaque matin, les employés rejoignent leur lieu de travail, où ils y restent jusqu’à 16h avant de retourner chez eux. La semaine passée, ils ont tenté de sortir dans la rue, mais ils en ont été empêchés par leurs représentants syndicaux. Les deux parties campent toujours sur leurs positions. Les réunions organisées jusque-là entre les syndicaux et les dirigeants de l’entreprise ont abouti à un accord sur trois points des cinq soulevés par les grévistes. «On a fait une réunion hier à Alger, mais elle s’est terminée en queue de poisson. Les responsables de la filiale ne veulent toujours pas augmenter la prime de bénéfice. Nous percevons 25 000 DA par an, alors que les gains de l’entreprise ont dépassé 140 millions de dinars en 2006. Nous réclamons 12% des bénéfices, soit 18 millions de dinars, mais ils ont refusé, oubliant que cela ne fera que perdurer la grève et augmenter les pertes», s’indigne M. Bahmed. Et d’ajouter : «L’entreprise voisine Socothyde verse une prime de 60 000 DA/an à ses employés alors que ses bénéfices ne dépassent pas les 70 millions de dinars annuellement.» A présent, les dirigeants du groupe BCR et d’Orfee se sont engagés à verser les 2% des œuvres sociales aux protestataires et la conformation des employés (222, ndlr) contractuels dans un délai d’un mois. Ils ont accepté aussi d’établir une convention collective propre à l’entreprise, indique-t-on. Les travailleurs exigent aussi d’être payés pour la période de la grève «afin de pouvoir subvenir aux besoins de nos familles durant le mois de Ramadhan». «On doit être payés pour tous les jours où nous n’avons pas travaillé, car ce sont nos dirigeants qui nous ont poussés à enclencher cette grève. Et ce sont eux qui sont responsables des pertes subies par l’entreprise, pas nous», soutient un autre syndicaliste, ajoutant que les salaires des travailleurs d’Orfee sont les plus bas de tout le secteur mécanique en Algérie. «La paie de l’ingénieur varie entre 28 000 et 33 000 DA. Certains ont plus de cinq ans d’expérience, mais ils ne sont pas encore confirmés dans leurs postes», a-t-il déploré. Contacté, le PDG de la filiale, M. Djemaï, est catégorique. «Ce qu’ils (les travailleurs), considèrent comme prime de bénéfice est en réalité une prime d’encouragement qu’on leur verse comme 13e mois. Et pour l’heure, on ne peut pas l’augmenter. Concernant la paie de ce mois, on leur a expliqué qu’ils ne peuvent être rémunérés pour les journées durant lesquelles ils n’ont pas travaillé», a-t-il précisé avant d’appeler les grévistes à reprendre le travail pour permettre à l’entreprise de relancer l’activité et d’honorer ses engagements envers ses clients.
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