mardi 29 septembre 2015

Bouteflika maintient ouvertes les portes de la réconciliation

Rappel des limites fixées par la loi, ouverture des portes de la réconciliation «aux égarés» et appel à conserver «les acquis de cette initiative». Ce sont trois messages livrés par le président Bouteflika dans sa lettre-bilan, rendue publique, hier, à l’occasion du 10e anniversaire de l’adoption de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. En effet, le premier message du chef de l’Etat est une sorte de rappel à l’ordre du chef terroriste, Madani Mezrag, qui veut revenir sur la scène politique, en lançant son propre parti. Ainsi, Abdelaziz Bouteflika lui dit tout simplement : «Non». «Nous relevons aujourd’hui des propos et des actes inappropriés de la part de certains bénéficiaires des dispositions de la concorde civile, que nous préférons qualifier d’égarements, mais face auxquels nous tenons à rappeler les limites qui doivent être respectées et sur lesquelles l’Etat sera intransigeant», précise-t-il. Dans ce sens, il rappelle que les choix du peuple algérien consignés dans la loi portant la concorde civile et la charte pour la paix et la réconciliation nationale seront «intégralement respectés et préservés sans concession aucune». «Nous réitérons que les choix du peuple souverain consignés dans la loi portant concorde civile ainsi que dans la charte pour la paix et la réconciliation nationale seront intégralement respectés et préservés, sans concession aucune», précise-t-il. Outre cette «mise au point» adressée à l’ex-chef de l’AIS, le président Bouteflika décide aussi de maintenir les portes de la charte pour la paix ouvertes devant les terroristes qui sont encore dans les maquis. «C’est également, pour moi, l’occasion de renouveler l’appel de la patrie clémente aux égarés qui voudront se ressaisir et abandonner la voie du crime, pour bénéficier des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Je renouvelle cet appel au nom d’un Etat fort et au nom du peuple, car nous sommes une communauté de croyants», indique-t-il. Profitant de cette occasion, le président de la République a salué le courage, la bravoure et l’abnégation des éléments de l’Armée nationale populaire et des services de sécurité. Pas d’élargissement de la charte «En votre nom à tous et en mon nom personnel, je salue le courage, la bravoure et l’abnégation des soldats, sous-officiers et officiers de l’Armée nationale populaire, ainsi que des sous-officiers et officiers des services de renseignement de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale, qui poursuivent au quotidien la lutte contre le terrorisme et veillent à la protection des personnes et des biens», réaffirme-t-il. Ce faisant, le président Bouteflika établit son propre bilan de cette charte et appelle, dans la foulée, les Algériens à préserver la réconciliation nationale «de toute altération, de toute exploitation politicienne et de toute surenchère». «Préservez la réconciliation nationale de toute altération, de toute exploitation politicienne et de toute surenchère au service de notre unité nationale et de la stabilité de l’Algérie !» ajoute-t-il. Pour lui, «c’est grâce à cette unité et à cette stabilité nationales que nous poursuivrons ensemble la modernisation de nos institutions démocratiques, la construction d’une économie plus forte, libérée de la dépendance des seuls hydrocarbures, ainsi que tous les engagements et réformes autour desquels vous m’avez renouvelé votre confiance l’année dernière». «Tout ce qui a pu être accompli à l’ombre de la concorde civile, de la paix et de la réconciliation nationale constitue une somme d’acquis pour lesquels nous remercions Allah et sur lesquels nous pouvons continuer à bâtir davantage et à avancer plus loin encore», déclare-t-il. Ainsi, contrairement aux affirmations de l’avocat Merouane Azzi, le président Bouteflika ne fait aucune référence à l’élargissement de la charte pour la paix à d’autres catégories. Il se montre, en revanche, satisfait «des réalisations» de sa politique et fait mine d’ignorer les demandes émanant, notamment, des familles de disparus qui exigent «la vérité sur le sort réservé à leurs enfants».  

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