Le groupe public d’électricité et de gaz, Sonelgaz, prévoit un plan de restructuration. Objectif : mettre en place un plan d’économie pour faire face à la contraction des ressources financières, afin d’assurer le financement de ses investissements, en attendant un hypothétique relèvement des tarifs. La rigueur budgétaire s’impose à tous. Bien plus que l’Etat et ses démembrements, le secteur économique devra aussi absorber le contrecoup de la crise. C’est le cas notamment du groupe Sonelgaz. Tenu d’assurer la continuité du service public et la couverture de la demande, Sonelgaz devra consentir d’importants investissements. La mobilisation des financements risque d’être un exercice on ne peu plus compliqué dans un contexte de contraction des ressources. C’est dans ce sens que la direction du groupe a entrepris d’organiser, lundi, les états généraux de Sonelgaz. Une occasion de s’arrêter sur les réalisations du groupe et les engagements à venir. Dans ce sens, le PDG du groupe Sonelgaz, Noureddine Boutarfa, a tenu à préciser dans son allocution d’ouverture que l’effort d’investissement sera maintenu et nécessitera plus «de 2800 milliards de dinars à mobiliser d’ici 2017, tout en ne perdant pas de vue que la satisfaction de la demande à l’horizon 2024 exigera également un montant additionnel de plus de 2700 milliards de dinars». D’où le challenge qui se présente à l’électricien public. Et si la revendication de relèvement des tarifs de l’électricité et du gaz demeure bien ancrée, Sonelgaz semble avoir changé d’approche. La conjoncture que traverse le pays imposant une certaine rigueur, la direction du groupe entend revoir son management, son organisation et sa gouvernance. Selon M. Bouterfa, «la conjoncture actuelle marquée par une réduction drastique des revenus de l’Etat exige de trouver des réponses pérennes à la question de la disponibilité financière». Une mission qui devra s’appuyer sur plusieurs axes. C’est en ce sens que le PDG de Sonelgaz évoque en premier lieu la nécessité de revoir l’organisation du groupe afin de «recentrer sa mission, réaffirmer les responsabilités, consolider et renforcer l’encadrement». Il s’agit aussi, selon M. Boutarfa, de choisir les actions à même de générer des plus-values avec le minimum d’investissements. Le patron du groupe public évoque également la nécessité «d’amorcer un exercice d’évaluation systématique, continue et responsable» des actions du groupe. Enfin, une nouvelle restructuration est dans l’air, l’objectif étant de défaire des filialisations coûteuses et de regrouper les activités afin de bénéficier d’économies d’échelle. Cependant, ce dernier volet devra nécessiter une nouvelle réforme de la loi sur l’électricité et le gaz datant de 2002. La conjoncture impose une augmentation des tarifs Une réforme qui permettra aussi de réévaluer le rôle du régulateur, à savoir la CREG, et qui ne s’est pas, pour l’heure, totalement appropriée ses missions, notamment en ce qui concerne le volet lié à la gestion des appels d’offres pour la réalisation de centrales électriques. Il n’en demeure pas moins que l’augmentation des tarifs de l’électricité et du gaz distribués sur le marché national demeure parmi les principales revendications du groupe. Une révision que le PDG du groupe public considère comme nécessaire dans la conjoncture financière actuelle. M. Boutarfa a ainsi estimé que Sonelgaz se doit «d’être auprès de l’Etat en lui proposant des solutions novatrices à même de lui permettre de mettre en œuvre une politique d’augmentations graduelles des tarifs de l’électricité et du gaz sans que cela ne remette en cause la cohésion sociale. Nous ne pouvons pas nous y désintéresser, il y va de la viabilité de nos entreprises et de la stabilité de notre pays». A rappeler qu’en perspective d’un nouveau plan d’investissement, Sonelgaz pourrait préparer un projet pour le lancement de son sixième emprunt obligataire via la Bourse d’Alger. Même si celui-ci n’est aujourd’hui qu’au stade d’idée de projet, il reflète la propension de l’entreprise à recourir systématiquement à l’endettement pour le financement des investissements devenus trop lourds au regard de ses ressources.
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