Les directions de l’éducation des différentes wilayas ont commencé à puiser dans la liste des suppléants pour pallier le manque d’enseignants. Le manque est engendré en partie par le refus de certains enseignants reçus au dernier concours de recrutement de rejoindre leurs postes. «Puiser dans la liste des suppléants est une procédure tout à fait légale et conforme aux dispositions du statut général de la Fonction publique. La tutelle n’a pas à suivre les démarches réglementaires valables pour les travailleurs de la Fonction publique, concernant l’arrêt de relation de travail. Ces nouvelles recrues n’ont pas été installées dans leurs postes, elles n’ont pas encore officiellement le statut de fonctionnaire puisqu’aucun contrat n’a été signé entre les deux parties», explique M. Guellil directeur de l’éducation d’Alger-Ouest, contacté hier, refusant ainsi de parler de licenciement. Selon l’Association nationale des parents d’élèves, presque la moitié des nouveaux enseignants n’ont pas rejoint leurs postes. «Nous avons constaté un taux d’absentéisme touchant la moitié des effectifs recrutés lors du dernier concours organisé par le ministère de l’Education nationale», révèle Khaled Ahmed, président de cette association. Ce dernier estime que la tutelle devrait prendre en compte les motivations et le degré d’engagement des postulants à ce concours en leur faisant passer des entretiens qui doivent impérativement être organisés par des spécialistes du recrutement. Car, selon M. Khaled, la plupart des nouveaux enseignants ont manqué à l’appel juste parce que l’établissement est situé dans une autre commune ou en découvrant les contraintes liées à l’enseignement, notamment de travailler constamment avec des enfants. Une situation qui reflète l’absence de motivation et d’engagement chez nombre des postulants à l’enseignement, selon la même association. L’Association des parents d’élèves réitère son appel pour des dispositions spécifiques concernant l’enseignement des langues étrangères et des mathématiques, notamment dans le sud du pays, où «le manque d’enseignant existe toujours». L’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef) pose, quant à elle, la problématique liée au refus de la tutelle de faire appel aux suppléants pour remplacer les 7200 enseignants promus inspecteurs et directeurs d’établissement. 7200 enseignants promus directeurs non encore remplacés Les postes occupés auparavant par ces fonctionnaires n’ont pas été remplacés, atteste M. Amraoui, chargé de communication au sein dudit syndicat. «C’est une situation qui pénalise des milliers d’élèves à travers le territoire national et qui concerne toutes les matières», ajoute-t-il, en soulignant que les départs à la retraite, les décès et les longs congés maladie ne sont pas remplacés dans les délais à cause de cette restriction. Le syndicat estime que la tutelle devrait réfléchir à attribuer la prérogative de combler le manque d’enseignants aux chefs d’établissement. Actuellement, toutes les prérogatives sont détenues par les directeurs de l’éducation, qui n’arrivent pas à réagir à temps. «La procédure prend énormément de temps. Les élèves perdent beaucoup de cours. Parfois une année scolaire s’écoule sans professeurs de certaines matières», s’alarme M. Amraoui. Le syndicat interpelle également Mme Benghebrit sur le manque d’enseignants de maths, de français, d’anglais et de philosophie dans le Sud, appelant cette dernière à faire pression sur les autorités locales pour des mesures attractives à leur égard.
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