mercredi 30 septembre 2015

«L’Algérie à la croisée des chemins»

C’est aux cris de «Si l’Hocine mazalagh mouaâridhine» (Si El Hocine, nous sommes toujours dans l’opposition) qu’a été accueilli, hier, le premier secrétaire national du FFS, Mohamed Nebbou, sur l’esplanade de l’ancien hôtel de ville de Tizi Ouzou, où avait été lue la déclaration constitutive du parti par Hocine Aït Ahmed, le 29 septembre 1963. Un meeting à forte charge symbolique et historique, animé devant des centaines de personnes sous le slogan «Fidèles à notre héritage historique et à nos valeurs». «Il faut œuvrer inlassablement à la reconstruction d’un consensus national à même de parachever le combat des anciens combattants. Il est du devoir de chaque algérienne et de chaque algérien d’œuvrer à la construction de l’alternative démocratique, car seuls la démocratie et l’Etat de droit peuvent se dresser contre les velléités sécessionnistes et les stratégies visant la partition de notre pays», a déclaré M. Nebbou, ajoutant qu’une démocratie véritable est un gage à même de préserver la pérennité de l’Etat national et de renforcer la cohésion sociale. Décortiquant la situation politique nationale, il a indiqué que l’Algérie est à la croisée des chemins : «Face à la crise qui s’abat sur le pays, tant sur le plan économique que sur les plans politique, sécuritaire, social et culturel, et face à un environnement régional et international périlleux, seul un consensus sur les options stratégiques qui engagent l’avenir de la nation est capable de mettre l’Algérie à l’abri du danger.» La panacée, aux yeux du premier secrétaire national du FFS, est dans le consensus national. «Certes, l’absence de volonté politique du pouvoir, les intérêts des clans, les visions et les calculs étriqués de certains se dressent encore contre notre démarche. Mais face au refus et aux manœuvres des uns et à la résistance des autres, notre détermination et notre persévérance paieront.» L’intervenant a annoncé également l’élaboration, dans les jours suivant la résolution de la dernière session du conseil national du FFS, d’un cadre de concertation pour renforcer le dialogue avec les acteurs politiques et sociaux sur le projet de reconstruction d’un consensus national. «Nous allons aussi élaborer un cadre de dialogue avec la société civile pour discuter des problèmes, des préoccupations et des attentes de nos compatriotes.» Evoquant la politique de réconciliation nationale, M. Nebbou a martelé qu’«elle ne se décrète pas ni ne s’impose». «Une réconciliation nationale véritable ne peut se faire sans vérité ni justice, sans l’édification d’un régime politique ouvert, d’une réelle démocratie politique, d’une justice indépendante et la mise en place d’institutions légitimes fortes et crédibles.» Dans le même chapitre, le premier secrétaire national du FFS a décoché des flèches en direction de ce qu’il a qualifié d’«archaïsmes» qui sont responsables, selon lui, de la tragédie nationale des années 1990. «Alors que le pays vit l’une des étapes les plus cruciales de son histoire, certains archaïsmes refont surface», constate M. Nebbou. Lui succédant, Ali Laskri, membre de l’instance présidentielle du FFS, a dressé un tableau noir de la situation socioéconomique et politique du pays : «A ce jour, il n’y a pas de volonté politique pour instaurer la démocratie et un Etat civil en Algérie. Il n’y aura pas de bonne gouvernance avec ce système qui pille les richesses du pays, gère la justice, opprime le peuple. On ne peut pas avancer avec un régime politique despotique, mafieux, corrupteur et corrompu. Ils sont responsables de tous nos malheurs ! Le pouvoir a décrété une réconciliation fausse, juste pour se protéger. Il y a eu vente concomitante. L’islam politique radical des années 1990, ce sont eux qui l’ont créé et maintenu.»  Sur un autre plan, M. Laskri a réitéré les positions et les propositions de son parti pour une sortie de crise dans le cadre du consensus national : «C’est une politique pure et dure que mène le FFS. Personne ne peut le détourner de son combat, sinon ce sont l’opposition et le contrepouvoir qui vont disparaître. Le pouvoir travaille dans cette optique.»

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