Les correspondants et journalistes de la wilaya de Annaba sont choqués. Le président de la section pénale près la cour de justice de Annaba, Adjoul Moussa, a condamné, avant-hier en appel, Boudermine Lakhdar, journaliste au quotidien régional L’Est Républicain à une amende de 50 000 DA et un million de dinars de dommages et intérêts, tandis que le directeur de la publication, Lazhar Merad, a été relaxé, avons-nous constaté sur place. Le journaliste est poursuivi pour «diffamation», suite à un article annonçant l’arrestation d’un employé de l’université de Annaba par la Gendarmerie nationale. Me Ketfi affirme : «La cour a pris en considération les dispositions du code pénal aux lieu et place de celles du code de l’information. Cette condamnation à une forte amende contre le journaliste a pour but de faire taire les plumes, sachant que la majorité des journalistes ne peut pas la supporter.» Selon le dossier de l’affaire, le concerné s’est présenté à la rédaction de L’Est Républicain pour contester le contenu de l’information dont il est l’objet. Une contestation qui a fait l’objet, à la demande de l’intéressé, d’un article objectif démentant l’information et consacrant son droit de réponse tel que régi par le code de l’information. A sa surprise, le journaliste a été convoqué quelques mois après par la justice suite à une plainte déposée par l’employé de l’université. Le 13 avril dernier, il a été condamné à la même amende, mais partagée solidairement entre le journaliste et sa rédaction. Rappelons que lors de la dernière célébration officielle de la Journée internationale de la liberté d’expression, le ministre de la Communication, Hamid Grine, a estimé : «Le journaliste algérien est libre d’exercer sans aucune pression. Moi-même et de hauts responsables de l’Etat ont été diffamés, parfois insultés dans des titres de presse sans qu’aucun journaliste soit poursuivi en justice encore moins condamné à verser des amendes.»
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