Durant la dernière décennie, la dépense annuelle totale de santé des Algériens a doublé au niveau national, passant de 95,8 milliards de dinars en 2000 à 214,2 milliards de dinars en 2011, selon les résultats de l’enquête décennale sur les dépenses de consommation et le niveau de vie des ménages réalisée par l’ONS en 2011. Ainsi, chaque ménage a dépensé en moyenne 284,9 DA par mois, avec une dépense nettement plus forte en milieu urbain. Selon cette enquête, en 2011, les ménages algériens ont consacré 214,2 milliards de dinars à la santé et à l’hygiène corporelle, soit une dépense mensuelle moyenne par ménage de l’ordre de 284,9 DA et une dépense annuelle moyenne par tête estimée à 5833 DA. «Ce groupe demeure à la même place par rapport à l’an 2000, mais sa part budgétaire a diminué en 2011 et représente 4,8% du budget des ménages algériens», révèle l’ONS, qui a réalisé cette enquête qui a porté sur un échantillon représentatif de 12 150 ménages. La collecte de l’information sur les 900 produits que compte la nomenclature des biens et services a duré une année entière sur le terrain afin de prendre en charge les effets de saisonnalité de la consommation. La santé, précise l’ONS, est une composante importante dans l’estimation du niveau de vie des ménages et constitue ainsi l’une des préoccupations majeures des pouvoirs publics et du citoyen. Les dépenses d’hygiène en hausse «Les résultats exposés dans cette publication présentent les dépenses que les ménages déboursent pour leurs problèmes de santé ou pour leur hygiène corporelle, selon différentes caractéristiques des ménages et de la population», signale l’ONS, qui précise que la dépense annuelle totale et en évolution. «En 2011, la valeur des dépenses totales en matière de santé était de 214 milliards de dinars au niveau national soit 158 milliards de dinars en milieu urbain (73,9%) et 559 milliards de dinars en milieu rural (26,1%). L’écart entre les parts des dépenses de santé globale entre les deux milieux de résidence est dû à la répartition des ménages fortement concentrés dans les zones urbaines (68,3%). Chaque ménage a dépensé en moyenne 284,9 DA par mois soit 5833 DA par tête et par an avec une dépense nettement plus forte en milieu urbain», note-t-on. Et de signaler que 20% de la population la plus défavorisée dépensent 7,1% de la dépense totale en matière de santé tandis que les 20% les plus favorisés en absorbent 39,4%. Le sous-groupe «soins médicaux» absorbe à lui tout seul 134 137 millions de dinars, soit 63% des dépenses annuelles de santé contre 48 182 millions de dinars (22,5%) pour l’hygiène corporelle et 31 856 millions de dinars (15%) pour les frais et articles de beauté. «Près de 63% des dépenses en soins médicaux sont consacrés à l’achat de médicaments, dont 7,1% acquis pour s’autosoigner, tandis que 15,8% servent à payer la consultation médicale», révèle encore l’enquête. Les ménages algériens consacrent, par ailleurs, 50,4% des dépenses en hygiène corporelle à l’achat de produits essentiels tels que le shampooing (27,5%), le savon (13,4%), le dentifrice (9,5%) et dépensent 13% de cette dépense au bain maure. En articles et frais de beauté, la dépense la plus importante est destinée à l’achat de parfum, de déodorant ou de lotion après-rasage (42%). Les hommes semblent fréquenter plus souvent les salons de coiffure et enregistrent 19,2% en frais de coiffure contre 11,9% pour les femmes. «Chaque ménage algérien dépense en moyenne 1784 DA par mois pour les soins médicaux dont 996 DA en médicaments avec ordonnance, 126 DA pour l’automédication et 283 DA en consultations médicales. L’hygiène corporelle vient en seconde position avec 641 DA, suivie par les frais et articles de beauté avec 424 DA», a-t-on ajouté. L’enquête de l’ONS affirme donc que plus la taille des ménages augmente, plus la dépense annuelle moyenne par tête diminue. De 13 628 DA pour un ménage constitué d’une à deux personnes, elle passe à 4462 DA, soit le tiers, chez les ménages de grande taille. Cette dépense est supérieure à la moyenne nationale seulement pour les ménages de 6 personnes et moins. «Par dispersion, la dépense moyenne par tête est toujours supérieure en milieu urbain et dépasse la moyenne nationale pour les ménages de 6 personnes et plus, tandis que pour le milieu rural, seuls les ménages de 4 personnes et moins enregistrent une dépense supérieure à la moyenne nationale», affirme-t-on. Contrairement à la dépense moyenne des ménages, la dépense annuelle par tête en «santé et hygiène corporelle» diminue quand le nombre d’occupés augmente dans le ménage. «Elle passe de 6923 DA quand le ménage n’a aucun occupé à 5202 DA avec 3 occupés et plus dans le ménage. Le même constat est fait au niveau de la dispersion mais la dépense est toujours supérieure à la moyenne nationale pour la population résidant en milieu urbain, alors qu’en milieu rural, elle ne l’est que pour la population n’ayant aucun occupé au sein du ménage (6155 DA).» Les résultats de l’enquête confirment donc les conclusions de l’évaluation faite il y a une année à travers les comptes nationaux de la santé publiés par El Watan, qui a estimaient le taux de la part des ménages à 25%. Une hausse qui s’explique, selon Lamri Larbi, économiste de la santé et auteur de cette étude, par la transition épidémiologique, l’avènement des maladies non transmissibles et la croissance démographique, le recours massif au secteur privé et le non-remboursement des prestations, l’insuffisance des services d’urgences. Ainsi, la part des ménages dépasse même les dépenses totales de l’assurance maladie qui se sont élevées, la même année, à 186 milliards de dinars alors que le montant pour l’année 2012 a atteint 226 milliards de dinars, avait-il signalé.
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