Le premier responsable de la wilaya affirme que l’Algérie fait ce qu’elle peut pour offrir les meilleures conditions d’accueil possibles aux migrants. Lors de sa conférence de presse mensuelle, tenue jeudi soir au siège de la wilaya de Ouargla, Saâd Agoudjil, le wali, n’a pas exclu la piste criminelle de l’incendie du camp des réfugiés subsahariens survenu dans la nuit de lundi à mardi dernier causant 18 morts et une cinquantaine de blessés. Telle a été la principale information divulguée par le wali, qui a tenu à rétablir la vérité. Selon lui, la commission de sécurité de la wilaya de Ouargla s’est réunie le 18 novembre pour établir le programme de rapatriement de la moitié des migrants recensés au niveau du camp de réfugiés de Ouargla, à savoir 322 sur les 650 initiaux. Le 19 novembre, le ministère de l’Intérieur a donné son aval pour l’opération rentrant dans le cadre de l’accord signé entre l’Algérie et le Niger dont la Présidence venait d’approuver cette nouvelle opération qui devait également toucher une centaine d’autres migrants acheminés jeudi vers Ouargla, avant le démarrage du convoi de rapatriement vers Tamanrasset hier. 624 migrants de 11 nationalités D’après les explications du wali de Ouargla, «tout était prévu, les concernés ont été notifiés de la date de rapatriement vers leur pays d’origine, de l’itinéraire qui prévoyait une escale à Hassi Lefhel pour le déjeuner, une autre à Hassi Lahdjar, près d’In Salah pour une courte halte avant d’arriver à Tamanrasset». Or, lundi soir, soit le jour même de la notification de la décision d’extradition et alors que les équipes du Croissant-Rouge algérien s’étaient déplacées à Hassi Lefhel, dans la wilaya de Ghardaïa pour coordonner le transfert et avoir une prise de contact avec les représentants de la communauté nigérienne pour les modalités de l’opération devant avoir lieu, le tragique incident est arrivé. Pour le wali de Ouargla, «c’est un point d’interrogation, nos suspicions seront confirmées ou non par les investigations en cours et c’est pour cette raison que nous avons mis l’ancien camp sous scellés». Le wali a tenu à rectifier la dénomination du camp tel que fait par la presse. «Ce n’est ni un hôtel ni un centre de transit, mais un centre de regroupement pour le rapatriement.» C’est pour cette raison que parler d’amélioration de conditions de vie et de confort n’est pas approprié, selon le premier magistrat de la wilaya qui explique : «Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit de migrants clandestins. Ils sont donc en situation irrégulière et ils n’ont pas de papiers.» L’autre point évoqué par M. Agoudjil concerne la prise en charge proprement dite des réfugiés. «Il est dans les traditions de l’Algérie de ne pas fermer la porte, même à ceux qui s’y sont introduits clandestinement. Vous voyez bien comment les flux migratoires sont gérés en Europe, ils se rendent compte maintenant de la difficulté de la situation, alors que chez nous, malgré tous les problèmes, jamais l’expulsion n’a été à l’ordre du jour ni pour nos frères africains ni pour les Syriens. L’Algérie travaille en silence, elle fait son devoir sans se vanter». Saâd Agoudjil a cru bon de rappeler qu’en 2012, et dans le sillage des répercussions de la guerre en Libye, l’ancien wali avait pris la décision de regrouper ces réfugiés dans un lieu commun pour leur éviter les dangers de la rue : «Cette usine désaffectée était la seule alternative à l’époque et même à présent, le nouveau centre a été réquisitionné et arraché à des entreprises nationales qui devaient y investir en locaux administratifs, l’Algérie fait ce qu’elle peut.» Et d’ajouter que le nombre de 624 concerne les migrants officiellement recensés par le Croissant-Rouge en juillet dernier, sans compter les dizaines d’ouvriers travaillant au noir dans les différents chantiers et qui se rendaient la nuit au camp de la zone d’équipement. Il y a lieu de préciser que ce recensement s’est avéré imprécis au lendemain du recasement des réfugiés à Saïd Otba, quand le nombre des repas distribués a atteint les 794.
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