Le général Hassan, de son vrai nom Abdelkader Aït Ouarabi, a été condamné hier à 5 ans de prison par le tribunal militaire d’Oran. L’ancien patron de la lutte antiterroriste du DRS a été ainsi condamné à la peine maximale pour les deux chefs d’inculpation, «destruction de documents» et «non-respect des consignes». Les avocats du général Hassan ont décidé de se pourvoir en cassation devant la Cour suprême. Récit de la journée. Hier matin, les journalistes arrivés au tribunal militaire d’Oran, à Mers El Kebir, ont été surpris par la réaction intempestive des gardiens qui leur en ont interdit l’accès, faisant appel à un dispositif inhabituel de policiers, gendarmes et agents en civil. Le procès du général Hassan, de son vrai nom Abdelkader Aït Ouarabi, ex-responsable du Service de coopération opérationnelle et de renseignement antiterroriste (Scorat) dépendant du Département du renseignement et de sécurité (DRS), s’est ouvert donc en présence de quelques membres de sa famille, avant que le procureur ne demande le sceau du huis clos «en raison de la sensibilité des informations» qui pourraient être révélées lors des débats. Après quelques minutes de délibéré, le tribunal a exigé des présents de quitter la salle d’audience. Après quatre heures d’attente aux alentours de l’enceinte militaire, Mokrane Aït Larbi, Khaled Bourayou et Tayeb Ahmed Touphali, les trois avocats du général, vont à la rencontre des journalistes. Leurs premières déclarations semblent rassurantes. «Le général Hassan s’est bien défendu. Il était à la hauteur de sa compétence, de son courage et de sa probité. Ses réponses étaient pertinentes. Il a plaidé de manière magistrale son innocence. Il a parlé de son métier, le renseignement, mais aussi de Mokhtar Belmokhtar. Il était très à l’aise, serein et détendu. Je peux dire qu’il s’est bien défendu en montrant que ce qu’il avait fait entrait dans le cadre d’une stratégie de défense des intérêts de l’Etat et que les renseignements qu’il collectait ont permis de sauver de nombreuses vies et de protéger les institutions de l’Etat», a déclaré Me Bourayou. L’avocat a également indiqué avoir soulevé de nombreux vices de forme joints par le tribunal au dossier de fond. Me Touphali a lui aussi mis l’accent sur les «bonnes conditions» dans lesquelles a eu lieu le procès, mais en évitant d’aller dans le détail, «étant donné que l’audience est frappée du sceau du huis clos». Un argument que Me Aït Larbi utilise pour réfuter toute déclaration sur le déroulement de l’audience. Ce qui est certain, c’est que six témoins à charge étaient présents lors de ce procès. «Certains étaient ses ex-subordonnés et d’autres encore en activité ou admis à la retraite. Nous avons demandé à ce qu’ils ne prêtent pas serment pour que leurs témoignages aient un caractère déclaratif seulement», expliquent maîtres Bourayou et Touphali, qui ajoutent que le tribunal est composé d’un président – un juge civil – et de deux assesseurs du grade de général ; le procureur quant à lui, est colonel. L’après-midi a été consacrée à l’interrogatoire des témoins, au réquisitoire et aux plaidoiries. Enfin, le tribunal n’a pas convoqué le général de corps d’armée Mohamed Mediène, dit Toufik, ex-directeur du DRS. Oran. Salima Tlemçani
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