dimanche 29 novembre 2015

Une nouvelle technique bientôt au CPMC

Le Centre Pierre et Marie Curie introduira bientôt, pour les patientes atteintes du cancer du sein, une nouvelle technique de radiothérapie pratiquée pendant l’ablation de la tumeur. Il s’agit de la radiothérapie peropératoire : une seule irradiation qui remplace les 30 séances de radiothérapie post-chirurgie. Une technique innovante qui nécessite un appareil spécifique que le CPMC a acquis il y a quelques mois. Un projet qui a eu du mal à être lancé en raison des résistances affichées par les radiothérapeutes. Cette thérapie, déjà pratiquée à l’Institut Paoli Calmettes de Marseille, évitera aux patientes les séances de chimiothérapie et de radiothérapie, signale le professeur Benzidane Noureddine, chef du service de sénologie au Centre Pierre et Marie Curie en marge des travaux de la 2e Journée internationale de la Société algérienne de sénologie et de pathologie mammaire (SASPM) organisée hier à Alger. Cette technique, a-t-il précisé, ne concernera qu’une certaine catégorie de cas de cancer du sein : les formes de «bon pronostic». «C’est pourquoi l’intérêt du dépistage et du diagnostic précoces», a-t-il souligné. Et d’ajouter que cette nouvelle technique, qui a montré ses effets ailleurs, est utilisée pendant l’intervention chirurgicale, c’est-à-dire au moment de l’ablation de la tumeur. «Ce qui évitera de manière significative les lourds traitements chimiques et les nombreuses séances de radiothérapie. Ce qui évitera également pour certaines patientes une chirurgie pénible, notamment la mastectomie. Cette technique consiste donc en une irradiation ciblée du sein, directement sur la zone de la tumeur», a encore indiqué le Pr Benzidane. Les premières patientes bénéficieront prochainement de cette nouvelle technique. Qu’attend donc l’équipe du CPMC pour entamer ce traitement ? Pour le Pr Benzidane, cette thérapie nécessite une équipe spécialisée composée d’un radiothérapeute, un physicien et un chirurgien. «Outre la préparation de la salle d’opération où cet appareil doit être installé, nous sommes sur le point de constituer une équipe», a-t-il ajouté. Le Pr Benzidane a rappelé que chaque année, 1000 à 1200 patientes atteintes d’un cancer du sein sont opérées au niveau du CPMC. Il appelle les femmes algériennes à se faire dépister à partir de 40 ans. Un dépistage qui demeure encore non organisé, selon le professeur Ahmed Bendib, président de la SASPM : «Tout le monde parle de dépistage, mais concrètement rien n’est encore fait. Mis à part le dépistage effectué par l’association El Amel pour le personnel d’Algérie Télécom et le travail effectué par l’équipe de radiologie du CPMC à Biskra, rien n’est encore fait. Il faut ouvrir un débat à ce propos.» «Vu la situation géographique de l’Algérie et le nombre de femmes — environ 5 millions — concernées par ce dépistage, il est impossible de faire un dépistage en une seule opération. Il serait plus raisonnable d’organiser des formations pour les équipes locales afin qu’elles puissent faire le travail par la suite au niveau des différentes localités», nous a confié le Pr Bendib. Interrogé sur la mise en application de la nouvelle technique de radiothérapie que lui-même avait recommandée, encourageant son entrée au CPMC d’Alger et sensibilisant les autorités pour l’achat de l’équipement nécessaire, le Pr Bendib assure qu’il reste juste à rédiger le protocole de traitement.

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