Le président du parti Talaie El Houriat, Ali Benflis, a réagi, hier, aux événements ayant marqué cette semaine l’actualité politique. «Le régime politique en place a cru devoir s’engager dans une opération à large échelle d’atteintes aux droits fondamentaux, de restriction des libertés citoyennes et de dénaturation du pluralisme politique», a-t-il souligné dans un communiqué au vitriol rendu public. Pour l’ancien candidat à l’élection présidentielle d’avril 2014, «ce régime politique est désormais dos au mur». Il estime que «la gestion du vide au sommet de l’Etat qu’il croyait pouvoir assurer sans dégât et sans fracas est désormais hors de son contrôle». «Il est dépassé, précise-t-il, par l’ampleur prise par les défis politiques, économiques et sociaux actuels, et il est miné par ses contradictions internes qu’il ne peut plus cacher et qui s’affichent au grand jour.» «N’ayant plus aucune prise sur les affaires de la nation, le régime politique en place se laisse aller à faire ce qu’il maîtrise le mieux : faire taire celles et ceux qui pointent du doigt ses échecs et ses faillites, qui lancent des alertes quant à la menace qu’il représente pour le pays tout entier et qui mettent en garde contre la voie de l’aventure aux lendemains imprévisibles vers laquelle il n’hésite plus à diriger le pays tout entier», souligne Ali Benflis. Pour lui, «les assauts répétés contre les médias indépendants, comme le groupe El Khabar et le quotidien national El Watan, y compris les incarcérations abusives et injustifiées, le harcèlement continu des organisations de la société civile agissant dans le champ des droits de l’homme et la privation à vie des officiers supérieurs et des officiers généraux de leurs droits politiques et civiques obéissent à une seule et même logique : celle d’un régime politique qui persiste à se placer au-dessus de la Constitution et des lois». «Il ne recule devant aucune outrance, aucun excès, lorsque ceux-ci lui sont dictés par sa survie et qu’il croit y trouver les garanties de sa pérennité», indique le président de Talaie El Houriat, qui affirme que «c’est dans ce contexte-là et dans aucun autre que doivent être lus et compris les projets de lois organiques sur le régime électoral et sur la prétendue haute autorité indépendante de surveillance des élections». «Le régime politique en place se prépare à récupérer d’une main ce qu’il a été contraint de concéder de l’autre en 2012 au moment de la grande panique que les révolutions arabes ont introduit dans ses rangs», soutient Ali Benflis. Il ajoute que «ce projet de loi organique sur le régime électoral n’a qu’une finalité et une seule : redonner à l’appareil politico-administratif en place le dernier mot dans une reconfiguration du paysage politique en place conforme à ses intérêts et à ceux de ses clientèles politiques traditionnelles». «C’est de ces mêmes calculs et de cette même démarche, estime-t-il aussi, que procède le projet de loi organique sur l’instance de surveillance des élections qui n’a de l’indépendance et de la hauteur que le nom et rien d’autre». Cet autre projet de loi organique, dit-il, «laisse les portes grandes ouvertes à la tricherie politique et à la fraude électorale». «Notre pays ne stagne plus, il régresse et recule dangereusement», indique l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2014. Pour lui, «la facture de ces reculs et de ses régressions est déjà lourde et il ne fait aucun doute qu’elle est destinée à s’alourdir davantage par le seul fait d’un régime politique plus soucieux de sa quiétude et de son confort que de ceux de la nation».
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