Amoindris cette année par quelques disparitions, mais renforcés par la présence du sénateur Bachir Chebli, les mêmes fidèles à la mémoire du président Mohamed Boudiaf se sont recueillis au Palais de la culture, hier, sur le lieu même où, il y a 24 années, avait été assassiné Tayeb El Watani. Vingt-quatre années après, on impose toujours la clandestinité à ce grand homme qui, par son passage de quelques mois à la tête du pays, a marqué éternellement les esprits. Les Algériens et surtout les Annabis sont encore dans l’attente de la vérité sur ce crime «présidentiel» où ce drame, télévisé en direct, n’a toujours pas livré tous ses secrets. C’est toujours avec cette même question à l’esprit que ceux qui, hier, ont déposé une gerbe de fleurs devant la stèle de Mohamed Boudiaf au Palais de la culture de Annaba, baptisé en son nom, continuent à entretenir la mémoire. Qualifié de «poète de feu Mohamed Boudiaf», Salah Chaâbane Chaouch était également au rendez-vous cette année. Il a récité à l’assistance, sous un soleil de plomb, un émouvant poème dédié à la mémoire du défunt le Président. N’ayant toujours pas la conscience tranquille, le système confirme son hypocrisie à travers ses contradictions. En effet, en novembre 2015, la stèle commémorative, représentant le buste de Mohamed Boudiaf, a été remplacée par une œuvre de qualité meilleure. «Pour lui rendre honneur, le wali de Annaba m’a instruit à l’effet de procéder à la rénovation de la stèle commémorative du président Mohamed Boudiaf», avait révélé à El Watan, Merabet Farid, le maire de la ville de Annaba. Mieux encore, une enveloppe de sept millions de dinars, amputée au budget de la wilaya, a été dégagée pour assurer le financement de l’opération. Bien qu’il ait été, pour la première fois, absent de cette commémoration, Me Hechaichia Hmaïda, membre fondateur de la Fondation Mohamed Boudiaf, a estimé que «cette initiative est louable d’autant plus qu’elle vient de mettre un terme à la clandestinité de ce grand homme qu’était Mohamed Boudiaf. Mais cette clandestinité ne doit plus être adoptée, désormais, face à l’un des révolutionnaires de la première heure pour l’indépendance de l’Algérie et ancien président du Haut Conseil de l’Etat (HCE)». Mais le wali de Annaba en a voulu autrement. Il a préféré, comme toujours, assister à la session de l’APW plutôt que de rendre hommage à une référence du nationalisme contemporain.
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