lundi 27 novembre 2017

AMARA Benyounès : «Farouk Ksentini n’a jamais rencontré Bouteflika»

Amara Benyounès, président du Mouvement populaire algérien (MPA), est, dans l’ensemble, satisfait des résultats obtenus par son parti lors des élections locales du jeudi 23 novembre. Benyounès refuse de parler de fraude, mais plutôt de dépassements et escarmouches «peu nombreux», qui n’ont aucun impact sur les résultats du scrutin. «Le scrutin s’est déroulé dans de bonnes conditions et dans la transparence la plus totale. Et les accusations formulées par certains sont habituelles de la part de ces partis, dont nombre d’entre eux ne disposent pas d’assez de moyens humains ou de militants pour surveiller les bureaux de vote», affirme Benyounès, lors d’une conférence de presse animée au siège de son parti. Le patron du MPA ne ménage pas ces formations qui crient à la fraude à chaque rendez-vous électoral, mais qui y participent depuis 1989 : «Ces partis politiques parlent de la fraude avant l’organisation des élections, pendant le scrutin et après l’annonce des résultats. Pourquoi prennent-ils donc part aux élections ? La fraude n’est pas uniquement l’affaire de l’administration, elle peut parfois émaner des candidats.» Pour Benyounès, l’abstention est la bête noire de toute élection. Il regrette que les jeunes soient les premiers à bouder l’urne, alors qu’ils sont très présents sur les réseaux sociaux. Il rappelle que le MPA a obtenu 68 sièges aux Assemblées populaires de wilaya (APW) dans 11 wilayas et remporté 62 communes contre 12 lors des locales de 2012. Benyounès a précisé que son parti a récolté 500 000 voix qui ont conduit à la présence de ses élus dans 45 wilayas. Ce 23 novembre, le MPA a pu décrocher 62 communes, alors qu’en 2012, il n’en a eu que 12, ce chiffre, a souligné Benyounès, peut être revu à la hausse au regard des recours introduits dans 20 wilayas relatifs au comptage des voix. Le patron du MPA se réjouit d’avoir conquis d’autres wilayas, où il était absent lors des locales de 2012, mais reconnaît que la capitale demeure la faiblesse du parti dès lors qu’il a obtenu zéro siège. «Tous les partis ont leur fiefs électoraux et le MPA a enregistré une progression dans les wilayas que l’on n’attendait pas, comme Jijel. S’agissant de la capitale, nous avons du pain sur la planche», admet Benyounès. A la question de savoir si le parti compte contracter des alliances, le chef du MPA affirme donner la priorité à ses alliés de la majorité présidentielle et, là où ces derniers ne sont pas représentés, la liberté est donnée aux élus. Invité à donner son point de vue sur les révélations de Farouk Ksentini, ancien président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l’homme (CNCPPDH), sur sa rencontre avec le président de la République et le démenti de la Présidence, Amara Benyounès remet en cause les propos de Farouk Ksentini. Pour lui, Ksentini n’a jamais rencontré le président Bouteflika. «Les propos de Ksentini sont mal venus», déplore Benyounès qui affirme qu’après la clôture dans les prochains jours de la page des élections locales, le débat portera essentiellement sur la présidentielle de 2019.  

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