jeudi 30 novembre 2017

Aspégic déremboursé pour les cardiaques coronariens

La publication de la nouvelle liste de médicaments remboursés au Journal officiel, sous le n°63 du 29 octobre 2017, a suscité confusion et incompréhension auprès des pharmaciens et des patients. Outre les 22 dénominations communes internationales (DCI) soumises aux conditions de remboursement, soit un accord médical préalable dans différentes classes thérapeutiques est exigé, le problème se pose pour l’aspirine, sous le non commercial Aspégic 100 mg en poudre, qui vient d’être dé-remboursé pour la prescription adulte. Ce médicament est initialement prescrit pour le nourrisson, mais il a été par la suite élargi, suivant les recommandations internationales, au sujet cardiaque adulte. Le Comité national de remboursement (CNR) du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a en fait «normalisé le remboursement de ce médicament enregistré et dont l’AMM est destiné au nourrisson», avons-nous appris. Effectivement, souligne un professeur en cardiologie, «l’Aspégic 100 mg est indiqué chez le nourrisson, mais ce médicament avec cette posologie est également indiqué chez le sujet cardiaque coronarien, associé parfois à d’autres médicaments comme cela est fait dans plusieurs pays. C’est un médicament primordial pour les cardiaques, il évite la formation de thrombose dans les artères. Cette forme en poudre est mieux toléré que les comprimé, qui ont le même effet, notamment chez les patients souffrant de troubles digestifs. Il est préférable que l’on maintienne le remboursement de ce produit». De nombreux patients souffrant de pathologies cardio-vasculaires ne savent plus comment s’y prendre d’autant que «les médecins prescripteurs ignorent la nouvelle disposition. Aucune information n’a circulé à ce sujet. Nous-mêmes en tant que pharmaciens, nous avons appris cette décision par le biais de la presse», s’inquiète un pharmacien d’officine qui affirme recevoir tous les jours des patients désabusés et inquiets pour leur traitement. Pour un autre pharmacien, la solution envisagée par la CNAS est la substitution avec l’aspirine comprimé, malheureusement cette molécule n’est pas disponible en grande quantité. L’aspec 100 connaît une rupture en ce moment. Mais le problème se pose aussi pour le pharmacien car il n’a pas le droit à la substitution : il ne s’agit pas de la même forme de médicament. «Pourquoi la Sécurité sociale s’empresse de prendre ce type de décision sans informer les prescripteurs, les pharmaciens, les patients et leurs associations», s’interroge-t-il et d’affirmer ne pas prendre la responsabilité sur des décisions hâtives sans informer les concernés.  

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