La direction d’El Fadjr conteste le chiffre de 76 milliards que l’entreprise aurait touché en publicité publique en 8 ans. Mise en cause par le ministère de la Communication quant à la destination des fonds publics qui lui ont été donnés sous forme de publicité publique, la directrice du journal El Fadjr a répondu par les chiffres. Bilans comptables à l’appui, la publication arabophone a démenti les données avancées par Djamel Kaouane. A commencer par les arriérés dus par la maison de la presse Tahar Djaout. Le ministre a indiqué qu’El Fadjr n’a pas honoré ses factures de loyer durant 13 ans. «Faux», répond le journal qui exhibe même un ordre de virement d’un montant de 102 000 DA, effectué en janvier dernier. Cela concerne le loyer de deux mois. Cela n’a pas empêché la direction de la Maison de la presse de réclamer le paiement de 1,85 million de dinars d’arriérés. Un fait que ne nie pas la publication, qui reconnaît ne pas avoir payé le loyer durant 35 mois à cause, notamment, de l’absence de la publicité publique. Le journal indique avoir versé depuis 2006 l’équivalent de 4,5 millions de dinars. Au ministre qui a révélé qu’El Fadjr aurait obtenu plus de 4 milliards de centimes de publicité publique durant les 7 premiers mois de l’année en cours, la publication a indiqué que le montant exact ne dépasse pas 3,2 milliards. Un chiffre qui ne couvre même pas les dépenses de l’entreprise qui se retrouve avec un déficit abyssal. «Les salaires et les charges ont toujours été honorés», indique le journal dans une page consacrée à sa comptabilité. Le document précise que le journal paie et assure régulièrement 92 personnes, entre journalistes, techniciens et autres personnels administratifs. Plus que cela, la direction d’El Fadjr conteste également le chiffre de 76 milliards que l’entreprise aurait touché en publicité publique en 8 ans. Selon le document, El Fadjr aurait perçu uniquement 62,5 milliards durant cette période. Des sommes déboursées, selon la publication, pour le règlement des différentes charges liées à son fonctionnement. Les salaires occupent apparemment une place importante dans ces dépenses (27 milliards de centimes), suivis des imprimeries, des impôts et des charges sociales. Après avoir attendu vainement le retour de la publicité publique depuis le mois d’août dernier, la directrice du journal El Fadjr, Hadda Hazem a observé une grève de la faim qui a duré une semaine. Elle a suscité un mouvement de solidarité dans la corporation et même au-delà. Elle a suspendu son mouvement. Des salariés de l’entreprise ont pris le relais. Pour se justifier, le ministre de la Communication a indiqué que le journal El Fadjr a reçu de la publicité publique. Mais la publication continue à être privée de la seule ressource qui la faisait fonctionner. Une mesure que Hadda Hazem considère comme des représailles pour ses prises de position politiques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire