- La pollution, notamment automobile, est un fait accompli. Quelles sont ses répercussions sur la santé humaine ? Comme tous les pays du monde, nous ne sommes pas à l’abri de tous les polluants qui sont dans la nature, comme la pollution industrielle. Nous avons fait une étude sur la ville d’Alger qui compte plusieurs zones industrielles, et la ville de Annaba qui compte également de nombreuses usines, dont le complexe sidérurgique d’El Hadjar. Nous avons aussi fait une étude sur la pollution automobile. A Alger, nous avons établi à l’époque une moyenne de 60 000 véhicules qui circulent en permanence. Aujourd’hui, ces chiffres peuvent être facilement doublés sans aucun risque de se tromper. La grande majorité des véhicules, qui circulent en ville, sont des véhicules à Diesel. Un carburant très polluant et de facto néfaste pour la santé humaine, vu la quantité énorme de particules qu’il dégage, de fumée et de gaz nocifs. Nous avons également étudié la situation de la circulation automobile dans les autoroutes et voies rapides d’Alger, où les encombrements sont légion. Cette consommation continue de carburants enveloppe Alger dans une sorte de couche de polluants effroyable. Elle est facilement visible au petit matin sur la baie d’Alger, où l’on peut voir à l’œil nu une couche grisâtre qui se mélange avec le brouillard marin. Suite à cet enveloppement de pollution, d’ici 2030, 80% de la population algéroise souffrira de problèmes respiratoires. Parmi ces affections, courantes déjà et qui le seront encore plus, nous avons la bronchite chronique chez les personnes adultes et surtout les fumeurs, qui se polluent directement avec la cigarette. Il y a également l’asthme, la rhinopharyngite, les rhino-conjonctivites et toutes les maladies qui touchent le système ORL. Ces affections seront très courantes chez les adultes mais surtout chez les enfants. - Quelles sont les incidences de cette pollution sur la santé des enfants ? La prévalence d’asthme chez les enfants a augmenté de manière fulgurante. Elle était de 4,5% dans les années 1980. Elle tourne aujourd’hui autour de 12 à 15%, selon nos chiffres de 2010. Ce qui montre les retombées effroyables de cette pollution sur le système respiratoire des enfants et des nourrissons. En ville, il est à remarquer les petits enfants qui marchent sur les trottoirs. Leur hauteur est presque identique à celle des tuyaux d’échappement des voitures. C’est dire que nos enfants ont presque le nez dedans. Ils respirent toute cette fumée avec tous les polluants qu’elle contient. Malheureusement, aucune action n’a été menée. Il faut des mesures draconiennes pour limiter la circulation automobile dans les villes, notamment autour des écoles et établissements scolaires. Il devrait être également interdit de construire des écoles à proximité des routes et autoroutes. Une distance de 300 mètres devrait, selon les normes internationales, être respectée. Ce qui n’est pas le cas. En plus de cette pollution automobile omniprésente, il y a également la pollution générée par le tissu industriel, qui ceinture aujourd’hui la capitale d’est en ouest, ainsi que celle issue de la combustion des déchets.
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