Après la fête, place au jeu de coulisses. La joie, qui a précédé l’annonce des résultats des urnes, aura été de courte durée pour tous les P/APC qui n’ont pas obtenu la majorité absolue au sein des Assemblées populaires communales. En effet, sitôt les scènes de liesse terminées, les nouveaux maires et leurs colistiers se sont d’ores et déjà engagés dans une nouvelle bataille, celle qui consiste à rallier de nouveaux élus à leur cause, en vue de s’octroyer de larges pouvoirs et éviter d’éventuels blocages de l’assemblée. Mais cette quête passe par des concessions qui se résument généralement au partage des postes de vice-présidents ou la présidence de commissions, dont la rémunération varie entre 40 000 et 132 000 DA selon l’importance démographique des communes et le nombre d’élus. Dans la wilaya de Boumerdès, hormis les localités de Larbatache (RND), Souk El Had (FLN), Taourga (ANR), Zemmouri (RND), les 28 autres communes risquent de connaître des blocages en raison de la composante hétéroclite des nouvelles APC. «Il est vrai que l’octroi d’une indemnité aux élus a réduit de moitié les blocages au niveau des APC, mais la solution à ce problème viendrait par le respect de l’éthique politique. Car, aujourd’hui, la plupart des élus viennent pour se servir et certains refusent parfois de voter les délibérations pour de vils intérêts ou un simple désaccord avec le P/APC. Le drame, c’est que même la population ne dénonce pas ce genre de comportements et ne leur demande pas des comptes, sinon ils n’auraient jamais agi ainsi», fait remarquer un ancien élu de Timezrit. Depuis l’annonce des résultats des urnes, le jeu de coulisses fait rage aussi bien à Boumerdès qu’aux Issers, où les APC ont souvent été caractérisées par une instabilité criante. Ce qui a retardé la réalisation de dizaines de projets de développement. Risque de blocage Les 19 sièges de la commune du chef-lieu de wilaya ont été partagés entre 7 partis. Le Front El Moustakbel est arrivé en tête avec 4 sièges, RND (3), FLN (3), RCD (2), ANR (2), MPA (2), PLJ (2). Les 4 élus du FM doivent donc composer avec 6 autres pour pouvoir gérer les affaires de la commune sans couacs. En 2012, les élus du FFS, qui présidaient aux destinées de la municipalité, se sont retrouvés obligés de nouer une alliance contre nature avec les élus du RND, du MPA et de l’ANR pour faire passer les délibérations. Malgré cela, l’APC a connu des blocages à maintes reprises. Résultats : plus de 60% du budget communal, soit 70 milliards de centimes, n’ont pas été consommés. «Les délibérations doivent être approuvées par 50+1 des membres de l’assemblée, sinon elles n’ont aucune valeur. Cela s’applique même en cas d’installation de l’exécutif ou son changement. Si un P/APC a un problème avec un de ses adjoints, il peut bloquer sa paye. S’il n’a pas la majorité, il ne pourra jamais le remplacer. L’article 102 du code communal stipule qu’en cas de dysfonctionnement empêchant le vote du budget, le wali peut se substituer à l’APC pour l’adopter et l’exécuter, mais cette disposition est brandie comme une arme contre les uns et pas pour les autres», explique un ancien élu de l’APC de Tidjellabine, bloquée durant trois ans lors du mandat écoulé. Les luttes d’intérêt qui ont miné l’assemblée sortante avaient empêché la concrétisation de 78 projets de développement d’un montant global de 78 milliards, dont 60 sont inscrits sur le budget communal et 16 sur celui de wilaya.
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