mercredi 30 septembre 2015

Le général Benhadid interpellé par la gendarmerie

Le général à retraire Hocine Benhadid a été interpellé aujourd'hui mercredi, à bord de sa voiture à Alger, par des policiers et des gendarmes qui l'ont emmené à la brigade de gendarmerie de Chéraga sans lui expliquer le motifs de l'interpellation. 

Bousculade de Mina : 61 hadji algériens n'ont pas encore rejoint leurs lieux d'hébergement

Soixante et un (61) hadji algériens n'ont pas encore rejoint leurs lieux d'hébergement depuis la bousculade survenue jeudi dernier à Mina (près de La Mecque), indique mercredi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. "Il a été établi un bilan provisoire de 61 personnes qui n'ont pas encore rejoint leurs lieux d'hébergement habituel", indique la même source, qui rappelle que le bilan communiqué hier mardi faisant état de 11 décès formellement identifiés et de 7 blessés parmi les hadji algériens "demeure inchangé". Les familles des victimes seront informées par les canaux appropriés, affirme le communiqué. Ce bilan a été établi à l'issue d'une réunion tenue à La Mecque autour du Consul général d'Algérie à Djeddah, et qui a regroupé les différents responsables de la baatha (mission) algérienne du hadj. La cellule de crise du MAE, en coordination avec celle du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs, "continue à suivre l'évolution de la situation de nos hadji aux Lieux Saints, en liaison avec le Consulat général d'Algérie à Djeddah qui assure la coordination avec l'ensemble des composantes de la baatha", assure le MAE. Le Consul général et l'ensemble des équipes de la baatha "demeurent mobilisés pour localiser et identifier l'ensemble des victimes algériennes en coopération avec les autorités saoudiennes". APS


Logements LPP : le choix des sites débutera en octobre

Les souscripteurs au programme du Logement public promotionnel (LPP) pourront choisir les sites de leurs futurs logements via un site web devant être mis en ligne dès octobre, a déclaré mercredi Mohamed Belhadi, PDG de l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI). M. Belhadi, qui s'exprimait sur les ondes de la Radio nationale, a indiqué que la deuxième tranche à payer par les souscripteurs a été fixée à un (1) million de DA au lieu de 500.000 DA, prévue initialement. "Nous allons mettre en ligne dès le mois d'octobre notre nouveau site web, nous demanderons aux souscripteurs ayant payé la première tranche de confirmer certaines informations avant de leur attribuer des mots de passe et des numéros d'identification", a-t-il précisé. Par la suite, des ordres de versement pour la deuxième tranche seront délivrés aux futurs bénéficiaires. Interrogé au sujet des prix jugés élevés par certains souscripteurs (une moyenne de 96.000 dinars pour le mètre carré), M. Belhadi dira que certains prix sont incompressibles.      Il a assuré, par ailleurs, que la livraison des premiers logements LPP se fera au premier trimestre 2016, avec une cadence de 3.000 à 4.000 logements par trimestre.  Selon lui, 49.000 dossiers de demandes ont été soumis jusqu'à aujourd'hui à l'ENPI alors que le programme prévoit la réalisation de 150.000 logements précisant que dans les wilayas d'Alger, Oran, Annaba et Constantine le taux d'avancement des projets varie entre 20 et 70%. APS


Conseil de la Nation : séance plénière jeudi consacrée aux questions orales

Le Conseil de la Nation tiendra jeudi une séance plénière consacrée aux questions orales, a indiqué mercredi un communiqué du Conseil.

Ces questions seront posées au Premier ministre, au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, à celui de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, au ministre des Travaux publics ainsi qu'au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.



Diaspora (Canada) : Fatiha Gater-Guemiri honorée par la communauté anglophone du Québec

Rares sont les incursions des immigrants algériens du Québec dans la communauté anglophone de cette province canadienne.    Fatiha Gater-Guemiri a non seulement intégré cette communauté, mais a réussi à se distinguer et d’obtenir la reconnaissance de cette minorité en remportant le prix Goldbloom qui « rend hommage à des personnes qui ont contribué de manière exemplaire à la vitalité et à la réputation de la communauté d’expression anglaise du Québec ». Il lui sera décerné le 8 octobre prochain lors d’une cérémonie à Montréal par le Quebec Community Groups Network (www.qcgn.ca), un regroupement de plus de 40 organismes de défense des anglophones du Québec  qui sont un peu plus d’un million sur une population totale de 8 millions. Fatiha Gater-Guemiri  est honorée pour « son travail de directrice du Réseau de l’Est de l’Île pour les services en anglais, une organisation qu’elle a également cofondée, et pour son travail comme membre du Conseil canadien des femmes musulmanes, où elle encourage le dialogue culturel et spirituel entre les communautés juives et arabes. », explique  le Quebec Community Groups Network dans son communiqué. « Parfaitement trilingue, Mme Gater-Guemiri travaille à établir un climat harmonieux entre les personnes de cultures et de langues différentes dans sa vie personnelle et professionnelle. Grâce à ses talents de diplomate, elle a su instaurer un terrain d’entente qui a permis d’accroître l’accès aux services en anglais tout en respectant le droit des travailleurs œuvrant dans les secteurs de la santé et des services sociaux de travailler en français. De plus, on doit à sa détermination un partenariat entre son réseau et les planificateurs des soins de santé qui visent à améliorer l’accès des personnes âgées vulnérables d’expression anglaise aux services de première ligne dans quatre territoires desservis par les CSSS (Centres de santé et de services sociaux) », ajoute la même source. Cette native de Saida a étudié à l’Université d’Oran (licence en sciences physiques - option chimie) et  à l’université de Leeds au Royaume Uni (maîtrise en science et technologie des fibres). Elle a aussi fréquenté Oxford pour y étudier l’anglais. Elle a travaillé comme ingénieur de laboratoire à la SONIC de Saida‎. Fatiha Gater-Guemiri a quitté l’Algérie pour l’Angleterre après les événements d’octobre 1988 et s’est spécialisée  en sciences environnementales. Elle travailla plusieurs années dans le domaine de l’environnement et le traitement des eaux avant d’atterrir  au Canada en 1997.

Conflit Rebrab-Bouchouareb : la version de Ali Haddad

Le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) a affirmé, aujourd’hui mercredi à Oran, avoir discuté avec le ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb, au sujet des projets bloqués du patron de Cevital, Issaad Rebrab. Voici sa version.  « Si Isaad on le respecte beaucoup, c’est un membre fondateur du FCE, nous n’avons pas de complexe à défendre un homme d’affaire quelle que soit sa dimension. Il a parlé avec moi de ses problèmes, je suis allé voir le ministre, Bouchouareb »,  a déclaré Haddad. S’agissant du « matériel rénové acheté auprès de Brandt », le ministre de l’Industrie a répondu qu’«  on ne peut pas accepter. Quand le matériel est usagé il fau avoir une dérogation », a rapporté le président du FCE qui a suggéré à Rebrab d’acheter « un nouveau matériel ».  Concernant le projet de l’usine de trituration de la graine oléagineuse au port de Béjaia, Bouchouareb a répondu que « la loi interdit l’installation des unités industrielles à moins de 300 mètres de la mer », selon Haddad.  Pour ce qui est des  1500 hectares de terres achetés par le patron de Cevital  à Sig et Mohamedia (Mascara) le ministre de l’Industrie a répondu que Rebrab « ne peut pas exploiter des projets industriels sur des terrains agricoles. », a encore rapporté le patron de l’ETRHB.  Par ailleurs, interrogé sur la plainte déposée contre le général à la retraite Hocine Benhadid, Ali Haddad a déclaré « l’affaire est entre les mains de la justice qui va trancher entre nous ». Il ajouté que « dorénavant, quiconque nous porte préjudice, aura affaire à la justice ». Farouk Djouadi  « Si Isaad on le respecte beaucoup, c’est un membre fondateur du FCE, nous n’avons pas de complexe à défendre un homme d’affaire quelle que soit sa dimension. Il a parlé avec moi de ses problèmes, je suis allé voir le ministre, Bouchouareb »,  a déclaré Haddad.   S’agissant du « matériel rénové acheté auprès de Brandt », le ministre de l’Industrie a répondu qu’«  on ne peut pas accepter. Quand le matériel est usagé il fau avoir une dérogation », a rapporté le président du FCE qui a suggéré à Rebrab d’acheter « un nouveau matériel ».  Concernant le projet de l’usine de trituration de la graine oléagineuse au port de Béjaia, Bouchouareb a répondu que « la loi interdit l’installation des unités industrielles à moins de 300 mètres de la mer », selon Haddad.    Pour ce qui est des  1500 hectares de terres achetés par le patron de Cevital  à Sig et Mohamedia (Mascara) le ministre de l’Industrie a répondu que Rebrab « ne peut pas exploiter des projets industriels sur des terrains agricoles. », a encore rapporté le patron de l’ETRHB.    Par ailleurs, interrogé sur la plainte déposée contre le général à la retraite Hocine Benhadid, Ali Haddad a déclaré « l’affaire est entre les mains de la justice qui va trancher entre nous ». Il ajouté que « dorénavant, quiconque nous porte préjudice, aura affaire à la justice ».   

Messahel rencontre à New York le vice-ministre qatari des AE

Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a rencontré à New York, le vice-ministre qatari des Affaires étrangères, chargé de la coopération internationale, Cheikh Mohamed Ben Abderrahmane Ben Jassem Al Thani, indique mercredi un communiqué du ministère des Affaire étrangères.

Lors de cette rencontre tenue en marge de la 70è session de l'Assemblée générale de l'ONU, "les deux ministres ont examiné les points inscrits à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'ONU notamment les questions arabes et la situation au Moyen Orient", souligne le communiqué.

Selon la même source, "la crise libyenne a fait l'objet d'examen à la lumière du processus de paix de l'ONU mené par le Représentant spécial et Chef de la Mission d'appui des nations unis en Libye, Léon Bernardino".



Bouira : Vingt cinq médecins vétérinaires atteint de brucellose

Vingt cinq (25), vétérinaires atteint de brucellose, « appelée également la fièvre de Malte ndlr), ont été hospitalisés ces derniers jours au niveau de l’établissement hospitalier Mohamed Boudiaf de Bouira.   Mobilisés dans le cadre de la campagne de vaccination de cheptel, après l’apparition en août dernier de cette zoonose, touchant le cheptel bovin, les vétérinaires, s’étant en contact direct avec les bêtes, ont contracté la brucellose, a t-on appris auprès de sources hospitalières. Les vétérinaires se disent lésés et abandonnés, arguant le faut qu’aucune autorité ne s’est inquiétée de leur situation. « Nous avons accompagnés les services sanitaires dans le cadre de cette campagne lancée contre la propagation de la maladie. Nous avons passé trois jours au niveau du l’établissement de santé de Bouira, sans aucun responsable ne daigne s’enquérir de notre état de santé », a regretté un médecin vétérinaire, affirmant que les moyens de prise en charge sont inexistant. « Les médecins traitant nous ont prodigué un traitement pour une durée de 42jours », ajoute un autre en soulignant au passage que les médicaments prescrits par les médecins traitant sont excessivement chers et introuvables en pharmacie. Chose réfutée par le chef de service de prévention de la direction de santé de la wilaya, (DSP), Omar Hammadi qui a souligné que dix vétérinaires seulement ont été admis et quitté l’établissement de santé en question. Selon lui « les vétérinaires ayant contracté cette maladie n’ont pas pris les mesures préventives après le lancement de cette campagne ». « Nous avons recensé dix vétérinaires et qui ont tous quittés l’hôpital », a-t-il indiqué. Interrogé sur la pénurie de médicament soulevé par les médecins vétérinaires, M Hammadi a nié en bloc ces allégations, arguant le fait, qu’il existe trois schémas thérapeutiques recommandés pour traiter les patients atteint de brucellose. Par ailleurs, la même source a confirmé que 35 personnes atteintes de brucellose ont été recensées au niveau de la wilaya de Bouira depuis l’apparition de la maladie en août dernier dans les communes de Taghzout, Ain Bessem et El Hachimia Par ailleurs, les vétérinaires ont soulevé qu’ils n’ont pas accès aux droits de prestations en nature des assurances maladie au niveau de la caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (Casnons) sous prétexte que la brucellose n’est pas classé parmi les maladies professionnelle.    

Mohamed Belhadi, DG de l'ENPI : La seconde tranche de paiement du logement LPP est fixée à 1 million de DA (100 millions de centimes)

Mohamed Belhadi, DG de l’entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI)

La seconde tranche de paiement du logement promotionnel public (LPP) est fixée à 1 million de DA (100 millions de centimes), a annoncé, ce matin, à L'Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, Mohamed Belhadi, DG de l’entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI). Inflexible, M. Belhadi affirme que les souscripteurs ne se verront remettre les clefs de leur appartement qu’après s’être acquittés du montant « intégral » de cette somme, précédemment fixée à 500.000 DA. « C’est une affaire tranchée », dit-t-il, ajoutant que l’Etat a déjà consenti un effort pour l’achat du terrain d’assiette. Il annonce la création d’un site web, « dans le courant du mois d’octobre », à partir duquel indique-t-il, les souscripteurs seront appelés à confirmer leur demande et, s’ils ont été les premiers à s’acquitter du prix de leur logement, à pouvoir choisir leur lieu d’habitat en fonction de la formule « premier inscrit, premier servi ». C’est à partir de ce site, précise-t-il, qu’ils recevront aussi leur décision d’affectation. Du début de la remise des premiers logements à leurs propriétaires, et compte tenu « des engagements que nous avons pris », M. Belhadi annonce qu’elle débutera vers la fin du premier trimestre de 2016, à un rythme de 3.000 à 4.000 unités par trimestre, « le taux d’avancement de leur construction variant de 20 à 70% », informe-t-il. Du déficit de réalisation du programme de logements LPP qui est passé des 150.000 initialement annoncé à un tiers seulement, le DG de l’entreprise de promotion immobilière l’explique par le faible nombre des dossiers déposés, « à peine 49.000 », relève-t-il. Il signale par ailleurs que le ministère de l’Habitat a mis sur pied un atelier par suite des travaux duquel il a été décidé que la « maintenance et l’entretien » des constructions réalisés dans le cadre du LPP seront assurés pendant deux années, sans plus de précisions. 


Mohamed Belhadi, DG de l'ENPI : La seconde tranche de paiement du logement LPP est fixée à 1 million de DA (100 millions de centimes)

Mohamed Belhadi, DG de l’entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI)

La seconde tranche de paiement du logement promotionnel public (LPP) est fixée à 1 million de DA (100 millions de centimes), a annoncé, ce matin, à L'Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, Mohamed Belhadi, DG de l’entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI). Inflexible, M. Belhadi affirme que les souscripteurs ne se verront remettre les clefs de leur appartement qu’après s’être acquittés du montant « intégral » de cette somme, précédemment fixée à 500.000 DA. « C’est une affaire tranchée », dit-t-il, ajoutant que l’Etat a déjà consenti un effort pour l’achat du terrain d’assiette. Il annonce la création d’un site web, « dans le courant du mois d’octobre », à partir duquel indique-t-il, les souscripteurs seront appelés à confirmer leur demande et, s’ils ont été les premiers à s’acquitter du prix de leur logement, à pouvoir choisir leur lieu d’habitat en fonction de la formule « premier inscrit, premier servi ». C’est à partir de ce site, précise-t-il, qu’ils recevront aussi leur décision d’affectation. Du début de la remise des premiers logements à leurs propriétaires, et compte tenu « des engagements que nous avons pris », M. Belhadi annonce qu’elle débutera vers la fin du premier trimestre de 2016, à un rythme de 3.000 à 4.000 unités par trimestre, « le taux d’avancement de leur construction variant de 20 à 70% », informe-t-il. Du déficit de réalisation du programme de logements LPP qui est passé des 150.000 initialement annoncé à un tiers seulement, le DG de l’entreprise de promotion immobilière l’explique par le faible nombre des dossiers déposés, « à peine 49.000 », relève-t-il. Il signale par ailleurs que le ministère de l’Habitat a mis sur pied un atelier par suite des travaux duquel il a été décidé que la « maintenance et l’entretien » des constructions réalisés dans le cadre du LPP seront assurés pendant deux années, sans plus de précisions. 


«L’Algérie à la croisée des chemins»

C’est aux cris de «Si l’Hocine mazalagh mouaâridhine» (Si El Hocine, nous sommes toujours dans l’opposition) qu’a été accueilli, hier, le premier secrétaire national du FFS, Mohamed Nebbou, sur l’esplanade de l’ancien hôtel de ville de Tizi Ouzou, où avait été lue la déclaration constitutive du parti par Hocine Aït Ahmed, le 29 septembre 1963. Un meeting à forte charge symbolique et historique, animé devant des centaines de personnes sous le slogan «Fidèles à notre héritage historique et à nos valeurs». «Il faut œuvrer inlassablement à la reconstruction d’un consensus national à même de parachever le combat des anciens combattants. Il est du devoir de chaque algérienne et de chaque algérien d’œuvrer à la construction de l’alternative démocratique, car seuls la démocratie et l’Etat de droit peuvent se dresser contre les velléités sécessionnistes et les stratégies visant la partition de notre pays», a déclaré M. Nebbou, ajoutant qu’une démocratie véritable est un gage à même de préserver la pérennité de l’Etat national et de renforcer la cohésion sociale. Décortiquant la situation politique nationale, il a indiqué que l’Algérie est à la croisée des chemins : «Face à la crise qui s’abat sur le pays, tant sur le plan économique que sur les plans politique, sécuritaire, social et culturel, et face à un environnement régional et international périlleux, seul un consensus sur les options stratégiques qui engagent l’avenir de la nation est capable de mettre l’Algérie à l’abri du danger.» La panacée, aux yeux du premier secrétaire national du FFS, est dans le consensus national. «Certes, l’absence de volonté politique du pouvoir, les intérêts des clans, les visions et les calculs étriqués de certains se dressent encore contre notre démarche. Mais face au refus et aux manœuvres des uns et à la résistance des autres, notre détermination et notre persévérance paieront.» L’intervenant a annoncé également l’élaboration, dans les jours suivant la résolution de la dernière session du conseil national du FFS, d’un cadre de concertation pour renforcer le dialogue avec les acteurs politiques et sociaux sur le projet de reconstruction d’un consensus national. «Nous allons aussi élaborer un cadre de dialogue avec la société civile pour discuter des problèmes, des préoccupations et des attentes de nos compatriotes.» Evoquant la politique de réconciliation nationale, M. Nebbou a martelé qu’«elle ne se décrète pas ni ne s’impose». «Une réconciliation nationale véritable ne peut se faire sans vérité ni justice, sans l’édification d’un régime politique ouvert, d’une réelle démocratie politique, d’une justice indépendante et la mise en place d’institutions légitimes fortes et crédibles.» Dans le même chapitre, le premier secrétaire national du FFS a décoché des flèches en direction de ce qu’il a qualifié d’«archaïsmes» qui sont responsables, selon lui, de la tragédie nationale des années 1990. «Alors que le pays vit l’une des étapes les plus cruciales de son histoire, certains archaïsmes refont surface», constate M. Nebbou. Lui succédant, Ali Laskri, membre de l’instance présidentielle du FFS, a dressé un tableau noir de la situation socioéconomique et politique du pays : «A ce jour, il n’y a pas de volonté politique pour instaurer la démocratie et un Etat civil en Algérie. Il n’y aura pas de bonne gouvernance avec ce système qui pille les richesses du pays, gère la justice, opprime le peuple. On ne peut pas avancer avec un régime politique despotique, mafieux, corrupteur et corrompu. Ils sont responsables de tous nos malheurs ! Le pouvoir a décrété une réconciliation fausse, juste pour se protéger. Il y a eu vente concomitante. L’islam politique radical des années 1990, ce sont eux qui l’ont créé et maintenu.»  Sur un autre plan, M. Laskri a réitéré les positions et les propositions de son parti pour une sortie de crise dans le cadre du consensus national : «C’est une politique pure et dure que mène le FFS. Personne ne peut le détourner de son combat, sinon ce sont l’opposition et le contrepouvoir qui vont disparaître. Le pouvoir travaille dans cette optique.»

«Il faut sortir des poursuites anarchiques et revenir aux preuves»

Les procureurs n’ont plus le droit de mettre sous mandat de dépôt les suspects. Seul le juge est habilité à mettre en détention le justiciable et à lui interdire de quitter le territoire national. Les suspects ont désormais le droit de recevoir, durant leur garde à vue, un avocat pour une durée de 30 minutes. Ce sont les quelques mesures que le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a mises en exergue lors de la cérémonie d’installation de Hachemi Brahmi, le nouveau procureur général d’Alger. Le ministre de la Justice a surpris, hier, la nombreuse assistance venue prendre part à l’installation officielle du nouveau procureur général de la cour d’Alger, Hachemi Brahmi, qui a succédé à Belkacem Zeghmati, dont le sort n’est toujours pas connu. Après la cérémonie protocolaire, première du genre à laquelle il assiste, le ministre donne le ton en précisant au parterre de journalistes, magistrats, avocats et représentants de la police et de la Gendarmerie nationale qu’il a «des messages à faire passer en dehors» du discours officiel, consacré essentiellement à l’application de la loi relative à la réconciliation nationale. Tayeb Louh se lance dans une véritable plaidoirie en faveur des nouvelles dispositions du code de procédure pénale, promulguées au mois d’août dernier par ordonnance, et qui doivent entrer en vigueur dès la fin de janvier 2016. Il cite quelques changements. D’abord le recours aux médiateurs de la République qui, selon lui, devraient permettre le traitement de 60% des dossiers des affaires pénales. Puis l’amendement de la procédure du flagrant délit. «Les nouvelles dispositions consacrent la protection des libertés individuelles. Le parquet, connu pour être sous l’autorité du ministre de la Justice, donc du pouvoir exécutif, n’a plus le droit de décider du mandat de dépôt. Cette prérogative relève désormais du juge, le seul garant des libertés», dit-il. A ceux qui ont critiqué le nouveau code de procédure pénale, le ministre répond : «Je ne pense pas qu’avec une telle disposition allant dans le sens de la construction d’un Etat de droit, les gens viennent dire qu’il s’agit d’une réforme superficielle. Un ministre de l’opposition aurait-il pris de telles mesures ? Je ne le pense pas. La vraie réforme repose sur des mesures courageuses…» Pour M. Louh, le pays «est passé d’une étape à celle de la préservation des libertés et des droits de l’homme. Les magistrats et la famille de la défense ont une grande responsabilité. Ils sont appelés à inculquer cette culture juridique des libertés». «L’autre nouveauté, relève Tayeb Louh, consiste à donner le droit au suspect de recevoir, lors de l’enquête préliminaire, son avocat durant 30 minutes. Une autre garantie qui permet d’éviter toute violation de la procédure par la police judiciaire.» La grande réforme, ajoute-t-il, «est cette interdiction formelle à toute autorité de porter atteinte au droit du citoyen de quitter le territoire national ou de détenir un passeport, sauf sur ordre du juge». Tayeb Louh explique que ces dispositions entrent dans le cadre «d’une meilleure protection de la présomption d’innocence et de la réduction au maximum de la détention provisoire» dont il est «profondément convaincu» et promet qu’il fera «tout pour que ces principes soient rigoureusement respectés et à tous les niveaux». Le ministre met en garde contre les fuites d’information A ce titre, le ministre met en garde «contre toute fuite d’information ou divulgation de document sur des affaires en instruction sans ordre du parquet, et ce, afin de préserver la présomption d’innocence. Nous n’accepterons pas que des gens soient jugés alors que leur dossier est toujours sous enquête préliminaire. Il y a une procédure à respecter. Le parquet peut éclairer l’opinion publique sur des enquêtes préliminaires ou donner l’ordre à la police judiciaire de le faire, mais il ne peut divulguer des informations qui risquent de nuire à l’enquête préliminaire et à la présomption d’innocence. Il faut changer les mentalités des poursuites anarchiques et revenir à des enquêtes de la police judiciaire, menées sur la base de preuves matérielles et scientifiques, pour consolider toute poursuite judiciaire. La réforme doit reposer sur le changement de mentalité. Nous n’inventons rien. Ce sont les bases sur lesquelles repose la justice à travers le monde. Ce sont des mesures courageuses parce qu’elles enlèvent aux procureurs de lourdes prérogatives. C’est humain. Je le comprends». Tayeb Louh souligne, par ailleurs, que dans le cadre de cette réforme, il est clairement fait obligation d’indiquer tous les lieux de garde à vue et de les mettre sous le contrôle des procureurs. Le ministre révèle d’autres mesures prévues par le nouveau code de procédure pénale, comme la protection des témoins et des dénonciateurs, mais aussi le recours par les procureurs à des auxiliaires, en général des experts techniques, pour les assister et les aider à prendre des décisions dans les enquêtes liées à la grande criminalité. Ce sont là les principaux messages que le ministre a lancés, avant de revenir à son discours axé sur la réconciliation nationale. Il a fait un long round-up sur les conséquences des années 1990, décrivant le chaos dans lequel le pays avait sombré «avant que la paix ne soit restaurée». Pour lui, «la charte pour la paix et la réconciliation nationale a marqué une étape-phare, permis la consolidation de la cohésion de la nation et son unité, contribué à la prémunir contre les crises qui secouent actuellement certains pays».

Restructurations à Sonelgaz

Le groupe public d’électricité et de gaz, Sonelgaz, prévoit un plan de restructuration. Objectif  : mettre en place un plan d’économie pour faire face à la contraction des ressources financières, afin d’assurer le financement de ses investissements, en attendant un hypothétique relèvement des tarifs. La rigueur budgétaire s’impose à tous. Bien plus que l’Etat et ses démembrements, le secteur économique devra aussi absorber le contrecoup de la crise. C’est le cas notamment du groupe Sonelgaz. Tenu d’assurer la continuité du service public et la couverture de la demande, Sonelgaz devra consentir d’importants investissements. La mobilisation des financements risque d’être un exercice on ne peu plus compliqué dans un contexte de contraction des ressources. C’est dans ce sens que la direction du groupe a entrepris d’organiser, lundi, les états généraux de Sonelgaz. Une occasion de s’arrêter sur les réalisations du groupe et les engagements à venir. Dans ce sens, le PDG du groupe Sonelgaz, Noureddine Boutarfa, a tenu à préciser dans son allocution d’ouverture que l’effort d’investissement sera maintenu et nécessitera plus «de 2800 milliards de dinars à mobiliser d’ici 2017, tout en ne perdant pas de vue que la satisfaction de la demande à l’horizon 2024 exigera également un montant additionnel de plus de 2700 milliards de dinars». D’où le challenge qui se présente à l’électricien public. Et si la revendication de relèvement des tarifs de l’électricité et du gaz demeure bien ancrée, Sonelgaz semble avoir changé d’approche. La conjoncture que traverse le pays imposant une certaine rigueur, la direction du groupe entend revoir son management, son organisation et sa gouvernance. Selon M. Bouterfa, «la conjoncture actuelle marquée par une réduction drastique des revenus de l’Etat exige de trouver des réponses pérennes à la question de la disponibilité financière». Une mission qui devra s’appuyer sur plusieurs axes. C’est en ce sens que le PDG de Sonelgaz évoque en premier lieu la nécessité de revoir l’organisation du groupe afin de «recentrer sa mission, réaffirmer les responsabilités, consolider et renforcer l’encadrement». Il s’agit aussi, selon M. Boutarfa, de choisir les actions à même de générer des plus-values avec le minimum d’investissements. Le patron du groupe public évoque également la nécessité «d’amorcer un exercice d’évaluation systématique, continue et responsable» des actions du groupe. Enfin, une nouvelle restructuration est dans l’air, l’objectif étant de défaire des filialisations coûteuses et de regrouper les activités afin de bénéficier d’économies d’échelle. Cependant, ce dernier volet devra nécessiter une nouvelle réforme de la loi sur l’électricité et le gaz datant de 2002. La conjoncture impose une augmentation des tarifs Une réforme qui permettra aussi de réévaluer le rôle du régulateur, à savoir la CREG, et qui ne s’est pas, pour l’heure, totalement appropriée ses missions, notamment en ce qui concerne le volet lié à la gestion des appels d’offres pour la réalisation de centrales électriques. Il n’en demeure pas moins que l’augmentation des tarifs de l’électricité et du gaz distribués sur le marché national demeure parmi les principales revendications du groupe. Une révision que le PDG du groupe public considère comme nécessaire dans la conjoncture financière actuelle. M. Boutarfa a ainsi estimé que Sonelgaz se doit «d’être auprès de l’Etat en lui proposant des solutions novatrices à même de lui permettre de mettre en œuvre une politique d’augmentations graduelles des tarifs de l’électricité et du gaz sans que cela ne remette en cause la cohésion sociale. Nous ne pouvons pas nous y désintéresser, il y va de la viabilité de nos entreprises et de la stabilité de notre pays». A rappeler qu’en perspective d’un nouveau plan d’investissement, Sonelgaz pourrait préparer un projet pour le lancement de son sixième emprunt obligataire via la Bourse d’Alger. Même si celui-ci n’est aujourd’hui qu’au stade d’idée de projet, il reflète la propension de l’entreprise à recourir systématiquement à l’endettement pour le financement des investissements devenus trop lourds au regard de ses ressources.

«Le gaz de schiste, c'est pour cacher la baisse de production»

- Ces 800 milliards de dollars injectés dans l’économie ne sont pas si visibles, d’après vous ? Vingt-cinq milliards de dollars de revenus pétroliers ont été engrangés par l’Algérie sur toute la période de Ben Bella-Boumediène. Cela n’a pas empêché l’Algérie de se développer, de se doter d’un tissu industriel, d’éviter le chômage. Bien sûr, ce n’était pas l’eldorado. On n’importait pas à tour de bras des produits de luxe. Cependant, en parlant de corruption, gardons-nous de manipuler des chiffres infondés car cela sert souvent à masquer la grande corruption par la propagation du thème de «tous pourris». Il faut, en outre, distinguer deux types de corruption. La corruption pathologique, synonyme de prédation. Montesquieu décrit bien le processus qui s’enclenche dans un système politique débridé et conduit ses tenants inéluctablement à l’addiction par trois étapes : d’abord la griserie du pouvoir, ensuite l’aveuglement, enfin, la folie. A l’autre extrême, «la corruption de survie». Le citoyen lambda est amené à «casquer» pour obtenir des droits élémentaires. S’il ne paie pas, il n’a rien. Et s’il paie, il peut obtenir le triple de ses droits et même plus. Il se produit en lui comme une mutation culturelle. A l’inverse de l’épilogue d’un film où le méchant perd, chez nous c’est le gentil qui perd ; l’intégrité expose l’homme honnête au danger et à la punition, tandis que l’acte de corruption protège son auteur et l’immunise. Force est de constater que ce régime ne montre aucune volonté de lutter contre la corruption. Sauf à nous promettre de changer la Constitution ! - A ce propos, que pensez-vous des derniers procès des affaires de corruption politico-financière comme ceux de l’autoroute Est-Ouest, Khalifa, Sonatrach. Un simulacre de justice ? Sans besoin de connaître le fond de l’affaire, on est frappé et conduit à se poser sérieusement des questions sur l’absence du ministre responsable du secteur au moment des faits jugés, autorité supérieure directe des cadres mis en accusation, ne serait-ce que pour être écouté par la justice comme témoin. En toute franchise, je trouve extrêmement choquant qu’au lieu de demander lui-même à être entendu pour aider à ce que justice se fasse, il se soit contenté de signifier à la presse «circulez il n’y a rien à voir, je ne suis pas concerné par les faits que j’ai appris par la presse». Et de repartir illico vers sa deuxième patrie. Je me souviens de ce que Belaïd Abdesselam et moi-même, déclarés « justiciables» par la Cour des comptes en 1980 sur la gestion de projets de formation, nous étions demeurés en Algérie, nous avions répondu point par point aux questions posées par le juge. Dans mon seul cas, pour réfuter un réquisitoire de 13 pages, j’avais rédigé un document de 400 pages remis à la Cour. Resté sans réponse à ce jour. Lui comme moi avions assumé la totalité des choix qui nous valaient les critiques de la Cour et aucun de nous n’a cherché à se défausser sur aucun des cadres qui étaient sous son autorité. Autre exemple de notre régression en matière de normes et d’éthique en politique : dès la disparition de Boumediène, une série ininterrompue d’affaires et/ou de procès ont été initiés, dont la plupart ont comme par hasard, débouché, soit sur l’étouffement des affaires, soit au sacrifice de boucs émissaires sur l’autel de la prétendue «lutte contre les fléaux sociaux», soit aux deux à la fois. J’ai cité Abdenour Keramane, DG, pionnier de Sonelgaz durant quinze années : détenu en 1980 durant neuf mois, il ne sait toujours pas, 35 ans après, de quoi il avait été accusé, ni pourquoi il avait été arrêté, ni pourquoi il a été libéré sans jugement. Dix ans plus tard il était nommé au gouvernement par le même pouvoir qui l’avait emprisonné. Depuis dix ans, il est en exil forcé en Europe. Deux poids, deux mesures : d’un côté un loyal serviteur du pays aux postes les plus élevés, d’un nom honorable, à Bejaïa comme à Alger, une famille entièrement dévouée au service public, le père ancien enseignant, l’ainé de la fratrie, feu Abdelhafidh, haut cadre dirigeant du FLN et du GPRA, ou cet autre cadet, Abdelwahab, haut commis de l’Etat, lui aussi serviteur dans l’industrie, les finances et la diplomatie ; quand je compare les misères jalonnant toute une tranche de sa vie et que je vois, d’un autre côté, un ministre dont le secteur et même la personne sont pointés par la justice italienne, qui s’en va par les salons d’honneur s’évaporer en dehors de l’Algérie, pendant que ses anciens subordonnés passent au gril, réclament en vain son témoignage, je me dis qu’un pouvoir qui traite ainsi les cadres de la nation ne peut que vouer le pays au malheur. Car la tragédie dépasse de très loin ces cas personnels, encore qu’ils se comptent déjà en milliers : la tragédie s’incarne dans un pouvoir qui essuie ses mains sales sur d’innocents serviteurs de l’Etat, soit pour couvrir son incurie soit pour effacer les traces de dossiers compromettants. Qu’il prenne garde à finir aujourd’hui par mettre le pays sérieusement en danger, au risque de le conduire demain à la ruine. A Dieu ne plaise !  Autre exemple, l’affaire BRC. Filiale commune de Sonatrach et Haliburton, groupe pétrolier aux liens connus avec un ancien vice-Président US, voilà une société mixte algéro-américaine, dont le chiffre d’affaires algérien se comptait en milliards de dollars : elle est subitement dissoute par décret et disparaît comme dans un triangle algérien des Bermudes, comme si on voulait effacer toute trace de quelque turpitude commise, je ne sais quoi ou au profit de qui. Certainement pas des cadres dirigeants mis en accusation pour des motifs futiles, à en croire la presse, à l’instar de ces histoires de meubles surfacturés et autres chiens écrasés. Je n’oublie pas non plus les centaines de cadres du secteur sidérurgique emprisonnés puis déclarés innocents par le même ministre d’Etat qui les avait fait inculper six années plus tôt. On a trop souvent jeté en pâture, comme boucs émissaires, des cadres innocents pour que l’on se permette de ne pas se poser des questions sur l’arrière-plan politique de chacune des campagnes d’épuration orchestrées périodiquement par le pouvoir politique. - Quid de la responsabilité politique dans ces affaires de corruption ? Des ministres, comme Chakib Khelil, s’en tirent à bon compte... Selon les rapports de presse, le nom semble avoir été cité en même temps qu’un second nom, dans le cadre du procès italien de l’affaire Saipem, cela n’est pas pour autant une donnée suffisante pour fonder une implication. Mais il y a paiement de commission dans un secteur sous sa responsabilité ; il est obligatoirement concerné ne serait-ce qu’en témoin. Encore faut-il que devoir de venir s’expliquer ne soit pas bafoué ! Si les faits sont avérés, alors se poseraient toutes les questions connexes : qui l’a nommé ? Pourquoi l’avoir gardé pendant toutes ces douze années sachant ce qu’il a été, ce qu’il a commis ? etc. Je déteste parler des personnes et surtout des absents, mais quand on dit qu’un tribunal européen le recherche pour l’entendre, on ne peut se contenter d’entendre le responsable du secteur où les méfaits ont été commis dire «je ne suis pas concerné» ou «j’ai appris ça par la presse». Or, le premier intéressé, l’Etat algérien, se montre muet. Serait-il sourd et aveugle ? On a fait comme si l’affaire n’avait jamais existé. Il y a de toute évidence au sein du pouvoir des gens qui ne sont pas heureux avec cette situation et d’autres que cela arrange bien. - Vous qui avez été à la tête de Sonatrach pendant 14 ans, quel regard portez-vous de la gestion du secteur de l’énergie sous l’ère Chakib Khelil, une période qu’on présente comme étant catastrophique pour la compagnie nationale ? Je le laisse lui-même répondre à votre question en citant ce qu’il a dit lorsque ladite «affaire Sonatrach» toujours en cours, a éclaté. «J’ignore tout de cette affaire. Je l’ai apprise par la presse.» Est-ce vraisemblable ? Je ne le pense pas. Je dirais même que c’est impossible. C’est donc soit un déni de réalité, soit l’expression méprisante d’un certain sentiment d’impunité et, dans tous les cas, un profond mépris envers l’éthique et envers l’Algérie. C’est à cette occasion qu’il a orienté les journalises sur la thèse que l’affaire Sonatrach n’était pas judiciaire mais politique, rien d’autre qu’une conspiration contre ce qui est devenu depuis ses fameuses assertions «le clan présidentiel». La loi sur les hydrocarbures avait été annoncée avant même la formation du premier gouvernement Bouteflika et il est bien connu qu’un projet de loi sur les hydrocarbures avait été rédigé à Washington. Le SG de l’UGTA peut répéter ce qu’il a entendu, l’été 1999, de la bouche de deux futurs ministres-clés du gouvernement : «Il y a une chose à laquelle vous ne pouvez pas échapper, c’est la privatisation de Sonatrach, des transports et des banques.» Et aussi dire pourquoi, jusqu’en 2003, il s’est opposé à cette loi avec véhémence avant de rallier le ministre qu’il pourfendait pendant trois ans ? Pourquoi le projet de loi a été soumis en catimini à un groupe de députés, à l’insu du chef de gouvernement de l’époque, jusqu’à ce que ce dernier désavoue publiquement le projet, en même temps d’ailleurs que le ministre de l’Intérieur s’en démarquait par une longue lettre diffusée auprès des ministres.Pourquoi l’APN a-t-elle été sommée de voter une loi — de soixante pages ! — en 24 heures, alors que les députés en prenaient à peine connaissance pour la première fois ? Et pourquoi cette loi annoncée pendant six ans a-t-elle été annulée un an après son adoption ? A la question «pourquoi livrer ainsi nos gisements», le ministre répond qu’il vaudrait mieux les leur donner (aux Américains) de gré avant qu’ils ne viennent eux-mêmes les prendre de force, comme ils ont fait en Irak. N’est-ce pas le Président lui-même qui avait déclaré, place du 1er Mai, à propos du projet de loi et de l’Irak : «M’hattma ‘alina» (cette loi nous a été imposée). - Serait-ce une des conditions imposées par la superpuissance pour l’accession de Bouteflika au pouvoir en 1999 ? On est là dans le domaine de la supputation. Je vous laisse la responsabilité de la réponse suggérée, non sans ajouter cependant que ça peut y ressembler. - Est-ce que l’ère Khelil a été fatale au secteur de l’énergie et particulièrement à Sonatrach, que ce soit en matière de recherche et exploration, exploitation des ressources, formation… Le problème est plus vaste et beaucoup plus complexe que la question d’une personne ou des turpitudes de tel ou tel responsable. Il dépasse d’ailleurs le seul secteur de l’énergie. En réalité, c’est dès la disparition de Boumediène qu’a commencé la mise à mal du secteur de l’énergie par la remise en cause des politiques, des structures et des hommes. Disons que 1999 n’a fait qu’aggraver les malheurs du secteur par le franchissement de lignes que l’on croyait infranchissables depuis les nationalisations de 1971. Pour faire court, on peut dire que la déstabilisation du secteur a commencé en 1979 et sa mise à genoux en 1999. Reste à savoir pour quand est sa mise à mort. A Dieu ne plaise. C’est le système et sa gouvernance, et non une seule personne, qui font problème. La politique énergétique dont notre pays a un besoin vital doit tendre à assurer la satisfaction des besoins nationaux, domestiques, industriels et agricoles de demain, de manière complète, pérenne, propre et soutenable financièrement, et ce, dans le cadre d’un projet national de développement qui doit être tendu vers l’émancipation vis-à-vis des énergies fossiles épuisables. Cela oblige à conduire le développement du secteur sur une multitude de fronts : les énergies fossiles, l'exploration de nouvelles réserves, l'exploitation et la conservation des gisements connus, les énergies alternatives (solaire, éolienne, géothermique), la fin des gaspillages ; les économies d’énergie, les politiques urbaines y seront associées, le traitement des déchets, etc. Rien de tout cela n’apparaît dans les préoccupations du pouvoir, encore moins dans ses priorités. Où est le projet du gouvernement qui traite de tout çà ? Les Premiers ministres qui se sont succédé, à eux-mêmes ou entre eux, dans 17 gouvernements successifs, ont tous proclamé que «leur programme est celui du Président». Nous cherchons toujours le programme du Président. Quant à l’exploitation des gisements que vous évoquez, il est à craindre qu’à force de maltraiter Sonatrach, de l’exposer à la souillure de la politique véreuse, on ait abandonné les gisements à leur sort. Il faut détromper l’opinion publique qui imaginerait un gisement comme dune piscine géante souterrain, pleine de pétrole, où l'on peut venir puiser à volonté, à tout moment, aller et revenir, arrêter puis reprendre jusqu’à assèchement. Non, ce n’est pas ainsi que cela se passe. Le mot pétrole vient du grec «petra» (roche), «ole» (huile). L’huile de la pierre. Le gisement de pétrole consiste en des couches rocheuses profondes dont les pores microscopiques sont imbibés de pétrole sous très haute pression. Cette haute pression fournit l’énergie naturelle qui fait remonter en surface le pétrole contenu dans la roche — en partie seulement — jusqu’à ce que la pression s’annule. On ne peut donc pas espérer extraire d’un gisement qu’une partie des hydrocarbures qu’il renferme. La méthode d’exploitation impacte directement le taux de récupération des réserves du gisement. Si avec une méthode rationnelle, intelligente, on peut extraire jusqu’à 60 à 80% des réserves en place dans un gisement, par contre on ne dépassera pas 30% avec une exploitation non assistée, négligée ou inadéquate. Cette perte de substance, transposée sur le cas du gisement de Hassi Messaoud, représenterait 30 fois 50 milliards de dollars. 1% de perte, c’est l’équivalent de plus de 50 milliards ou plus. Sans une gestion rigoureuse et un contrôle technique et politique de chaque instant, il y a lieu de craindre que nos gisements ne soient abimés. - Expliquez-nous, techniquement, comment «abime»-t-on un gisement ? L’art d’exploiter un gisement consiste à en retirer le taux le plus élevé possible des réserves en place et sur la plus longue période possible. Ce taux ne peut jamais être 100%, c’est une donnée de la nature, comme on vient de le voir. Les technologies de récupération sont en progression continuelle, ce qui implique un suivi de chaque instant, un choix adapté à chaque gisement et une mise en œuvre au moment approprié. Et toute erreur, toute perte, tout décalage ou choix technologique inapproprié peuvent conduire à des situations irréversibles. c’est-à-dire à des pertes définitives de réserves récupérables. Depuis dix ans, on parle de problèmes sur le gisement de Hassi Rmel, problèmes d’arrivée d’eau dans la couche productrice, parce que l’injection n’aurait pas été faite correctement et à temps. - Pensez-vous que cela puisse être prémédité ? Qu’il y a une volonté de la part de la tutelle de laisser dépérir ses gisements pour mieux privatiser la compagnie ? Non ! Il n’y a que les fous qui bousillent exprès des gisements. Lorsque l’autorité politique est défaillante, qu’elle est «ailleurs», plus dans la mauvaise politique politicienne au détriment du contrôle de gestion des gisements, lorsque l’encadrement n’est pas protégé contre les nuisances extérieures, lorsque les cadres se voient potentiellement les boucs émissaires de demain. Trop occupé «ailleurs», le pouvoir politique ne joue pas son rôle d’incitateur et de contrôleur. Nous avons officiellement une Autorité de régulation de l’énergie depuis près de dix ans : où est-elle ? Qu’est-elle devenue ? En tout cas, le premier responsable de la sauvegarde des gisements ne peut être que le responsable politique. Il y a forcément une mauvaise décision en amont. Soit en matière de contrôle, soit à cause de choix politiques obligeant Sonatrach à faire ce qu’elle ne sait pas ou ne peut pas faire. - Qu'est-ce qui a incité, d'après vous, le gouvernement à sortir cette histoire de gaz de schiste ? Le gaz de schiste n’est pas pour aujourd’hui. Pas avant 10 à 15 ans. Il doit au préalable vérifié que l’Algérie dispose d’assez de réserves, qu’elles sont exploitables économiquement sans nuire à l’environnement hydraulique. Ce thème a pris depuis un an une ampleur démesurée. Le dévoiement de la question en un pseudo-débat «pour ou contre le gaz de schiste» trompe l’opinion, aux seules fins de masquer l’indigence, voire l’absence de politique énergétique, masquer toutes les failles ou turpitudes de la gestion du secteur. Ce thème qui, en matière énergétique, n’est pourtant qu’un axe secondaire de recherche parmi d’autres, le gouvernement en a fait la colonne vertébrale de sa politique. Cette histoire n’a-t-elle pas été inventée pour cacher la baisse de production qui se poursuit depuis 4 ans ? En matière de conventionnel, le sous-sol algérien n’a pas dit son dernier mot et les investissements de recherche sont beaucoup moins élevés que pour le gaz de schiste. S’il y a des ressources financières pour l’exploration des énergies fossiles, et ces ressources ne sont jamais illimitées, consacrons les d’abord à la recherche des hydrocarbures dits conventionnels. Améliorons le taux de récupération des gisements existants et découvrons de nouveaux gisements. Cessons de dire que le conventionnel, c’est terminé. Un tel discours se trouve être celui que nous délivraient les sociétés pétrolières en vue de nous dissuader de mettre le nez dans l’exploration de notre sous-sol, encore moins de nationaliser. On nous disait il y a 50 ans : «Ne cherchez plus ! Il n’y a plus rien à trouver; l’essentiel a été trouvé. Ce n’est pas vous qui allez découvrir des gisements qui nous auraient échappé, nous «inventeurs du pétrole algérien». Il y a à la direction générale de l’ex société Repal et au ministère de l’énergie, des courbes de production qui prédisaient qu’en 1975, Hassi Messaoud allait décliner au dessous de 14 millions de tonnes par an, soit la moitié de sa production aujourd’hui ! Non le conventionnel n’est pas terminé et il est impossible de condamner le sous-sol algérien à ce stade. Par ailleurs, une politique énergétique qui serait basée sur les seules ressources fossiles est antinationale vouées à épuisement, l’avenir est dans l’énergie renouvelable. Trois pays dans le monde peuvent se permettre, pour un siècle encore d’en reporter l’échéance, en raison de l’importance de leurs réserves. Il s’agit de l’Arabie Saoudite, l’Irak et l’Iran. Les autres, la Libye et l’Algérie notamment, bien qu’ils puissent toujours espérer découvrir de nouvelles réserves, ne peuvent plus attendre. Que faisons-nous pour développer les énergies alternatives ? Rien. Last but not least la destruction de toutes les sources de dissipation de cette énergie est un volet obligé de toute politique énergétique. Avec un modèle de consommation énergétique aussi dispendieux et gaspilleur que le nôtre, nous perdons tous les trois ans l’équivalent de la production d’un Hassi Messaoud. - Vous affirmez que l’ère du conventionnel n’est pas terminée. La loi sur les hydrocarbures de 1991, contrairement à la loi Khelil, avait permis de réaliser de grandes découvertes et de reconstituer les réserves ? La loi sur les hydrocarbures de 1991 a permis de faire des découvertes importantes et à des endroits que les compagnies avaient abandonnés comme stériles. Sonatrach sait tout faire ou presque mais elle ne peut pas tout faire dans un délai acceptable, d’où l’intérêt du recours à la coopération avec des sociétés étrangères à titre complémentaire. Grand comme quatre fois et demi la France, notre territoire n’a pas encore dit son dernier mot. Les étendues inexplorées sont immenses. L’Erg oriental, à lui seul, est équivalent aux deux tiers de la superficie de la France. La plupart des sociétés occidentales l’avaient abandonné il y a 50 ans comme «stérile». L’Erg occidental, encore plus vaste, est totalement inexploré. C’est sous le même Erg oriental, condamné naguère, que le plus important complexe après Hassi Messaoud a été mis à jour en 1992, à Hassi Berkine. Les technologies de recherche et d’exploitation ont beaucoup évolué, en particulier en matière de forage horizontal, de stimulation des couches productrices, de travaux en eaux très profondes (plusieurs milliers de mètres). Les techniques de récupération connaitront une percée technologique grâce à la nanotechnologie. Qui, à Sonatrach ou au ministère de l’Energie suit ces nouvelles technologies ? Il fut un temps où nous avions envoyé des milliers d’Algériens se former à l’étranger, en plus de ceux, encore plus nombreux, qui étaient formés dans les deux principaux instituts, INH et IAP. Cela n’aurait pas été possible sans un pouvoir politique qui avait l’Algérie chevillée au corps, qui ne percevait pas Sonatrach comme une boîte à commissions, un terrain de prédation. Il est significatif que le pouvoir politique ait les yeux rivés sur un seul indicateur économique, le rapport entre les revenus pétroliers et les importations annuelles c’est à dire sur le nombre d’années d’importation. Pour le régime, l’ambition se limite à disposer pour deux ou trois ans, d’assez de sous pour nous faire taire. Il a transformé la société en société rentière. Le pouvoir défaillant, incapable de prendre en charge les problèmes des citoyens achète au jour le jour la paix sociale, s’il le faut en sacrifiant l’intérêt national. Cette manière de faire est irresponsable. - Monsieur Ghozali, en 1988, vous avez été ministre des finances. Période charnière, si elle en est, de trouble, avez un Trésor public déficitaire, des cours de pétrole en forte baisse, etc. Trouvez-vous cette période assez ressemblante en matière d’agrégats économiques à celle d’aujourd’hui ? Vous avez raison d’évoquer cette période oubliée, précisez cependant que les situations des décennies 1980 et 2000 se ressemblent surtout par les processus qui y ont conduit et qui sont identiques à l’échelle près. C’est là que se situe le trou de mémoire de nos gouvernants. Il suffit pourtant de dérouler la bobine, celle relatant l’évolution de la situation entre la mort de Boumediene et 1992 pour voir se répéter le processus qui a conduit à la situation d’aujourd’hui et préfigurer celle qui nous pend au nez pour demain. La situation d’endettement s’était élevée au niveau de 70%. Chaque fois que l’Algérie recevait 100 millions, 70 millions allaient automatiquement au remboursement de la dette. Les réserves de change étaient à zéro. L’Algérie enlevait le pain de la bouche de ses enfants pour rembourser ses créanciers. C’est de cette situation que Kasdi Merbah, chef de gouvernement, et moi-même, ministre des Finances, avons eu à gérer fin 1988. Aujourd’hui, le taux d’endettement est de zéro ou presque et les réserves de 200 milliards de dollars. En 1979, pour cause de pré-révolution islamique iranienne, le pétrole passe de 12,35 dollars à 19 dollars en un mois, à 25 en six mois, à 35 en 12 mois et à 45 dollars en 18 mois. Le Président, sitôt intronisé était emporté dans le tourbillon d’une euphorie financière, au point de s’émerveiller que «les choses soient aussi faciles», «Ma hsebnach el hala sahla kima hakda» confiait-il à ses pairs. A l’opposé, son prédécesseur avait entamé sa présidence avec un baril à un dollar. En relation avec les perturbations inhérentes aux nationalisations de 1971, il suivait les exportations tanker par tanker, pour savoir si l’objectif stratégique de 36 millions de tonnes de pétrole, que nous nous étions fixé, allait être tenu. Il m’appelait lui-même pour dire : «Où en sommes-nous ? Attention, si l’objectif n’est pas atteint, on te pendra.» C’est seulement huit ans plus tard que la guerre du Kippour hissait le prix à 3, puis 5 dollars le baril pour se stabiliser à 12,35 dollars à la mort de Boumediène. En 1979, on bascule dans un bain d’euphorie qui conduit les héritiers de Boumediène à commettre des énormités. Dévaloriser l’œuvre de Boumediène est devenu un axe de la stratégie dans laquelle on a fourvoyé le nouveau Président, par la désinformation, entre autres, la fumisterie du «surendettement» légué par son prédécesseur. Et on persuada Chadli Bendjedid de rembourser par anticipation pour apparaître comme le sauveur de la nation. 25 ans plus tard, quand le prix du pétrole grimpera à 100 dollars, on fera faire la même chose au ministre des Finances, Mourad Medelci : rembourser par anticipation. Grisés par le baril à 40 dollars (plus de 80, en dollars de maintenant) on a remboursé par anticipation pour les besoins d’annonce à l’APN, «nous avons définitivement désendetté l’Algérie», dixit le Premier ministre en 1984, qui ajoute : «Nous avons fait mieux que les USA» (sic). On est allé même jusqu’à annoncer sur le perron de l’Elysée : «Nous sommes prêts à aider la France… à équilibrer ses finances extérieures» Ainsi, l’Algérie était en train d’aider financièrement un pays dont le PIB est 15 fois supérieur au sien ! Pour épater le peuple, on créait un climat d’abondance artificielle. Ce fut le Plan anti-pénurie (PAP) : importations massives, de tout, des bananes, d’e lélectroménager, des voitures, etc. Le prix s’est mis à chuter à 11 dollars en 1986, on s’est remis à emprunter pour acheter les produits de première nécessité. En cachette forcément, puisque deux ans auparavant, on avait annoncé que l’Algérie, désendettée par anticipation, n’avait plus besoin d’emprunter. Ambassadeur à Bruxelles auprès de la CEE (Communauté européenne), c’est à moi qu’il échut d’aller quémander la possibilité de financer l’achat de surplus européens de beurre, de lait et de semoule. Cruelle ironie du sort pour moi qui, six ans auparavant, avais été renvoyé du gouvernement pour avoir dénoncé l’annulation de nos ventes de gaz à l’américaine El Paso, opération qui allait coûter à l’Algérie 50 milliards de dollars de perte ! Résultat de l’incurie politique qui a misé sur un baril à 40 dollars pour la vie. A mon retour au gouvernement fin 1988, j’héritais avec Kasdi Merbah d’un taux d’endettement de 70%. La dette était déclarée secret d’Etat. Hormis le ministre des Finances, nul ne savait rien de ce secret de Polichinelle. Le peuple et les institutions étaient dans la situation de cette personne trompée dont «tout le village savait qu‘elle était cocufiée, sauf elle-même» ! Nouvellement installé aux Finances, je reçus Camdessus, directeur général du FMI, qui attirait mon attention sur les fausses déclarations du ministère qui prétendait «cacher» notre dette à nos créanciers, le FMI et la World Bank ! J’ai également rendu public le montant de la dette, 24 milliards de dollars. L’Assemblée nationale recevait, pour la première fois de son existence, un compte rendu exhaustif de l’état de nos finances. Aboutissement d’une décennie de dégradations qui allaient se muer en une crise économique puis sociale, puis morale, puis politique, l’année 1988 était aussi celle du 5e congrès du FLN, un congrès-bilan de la décennie post Boumediene, que les appareils voulaient éviter plus que tout. D’où l’intervention du Président et secrétaire général du FLN, le 19 septembre 1988. Le discours qu’il prononce décrit la gravité de la situation et en impute la responsabilité au FLN. Par la voix de son secrétaire général, le pouvoir venait de jeter le FLN en pâture à la population. La mèche est ainsi allumée qui déclenche le feu du 5 Octobre, mais la maîtrise allait vite échapper à ceux qui l‘ont allumée. Sur tout le territoire national, les mouhafadhas FLN et les APC furent ciblées. (Retrouvez la dernière partie de cet entretien dans l'éditon de demain)

Craintes et indignation

Des hommes d’affaires estiment que le bon sens impose que l’on s’intéresse de plus près aux questions soulevées par Issad Rebrab quant aux entraves bureaucratiques qui s’érigent contre l’avancement des investissements en Algérie. Les attaques proférées par le ministre de l’Industrie et des Mines à l’encontre de la personne d’Issad Rebrab ont suscité nombre d’inquiétudes et des indignations parmi les investisseurs. Ils y voient l’inopportunité du geste et l’inutilité de la controverse. Elles ne sont pas non plus productives. Alors que l’Exécutif peine à identifier les pistes de travail susceptibles d’éviter au pays les pires scénarios de banqueroute, certains de ses ministres s’acharnent à démanteler le peu d’investissements viables et de patrimoine industriel dont dispose le pays. Hier, les investisseurs et les économistes, dont certains ont participé à la réunion CNES-gouvernement, se sont levés inquiets, déroutés, troublés et confus. Slim Othmani, patron de la NCA Rouiba, réclame prudence et réserve dans la gestion du discours politique, dans une conjoncture économique peu propice à de telles controverses. «Quoi qu’il en soit, il faut protéger l’investissement, dont celui d’Issad Rebrab. C’est la deuxième fois que cet investisseur est attaqué. La polémique n’est pas la bienvenue dans le contexte actuel où l’on a besoin d’investissements. Nous déplorons que la polémique soit étalée sur la place publique», commente Slim Othmani, contacté par El Watan. Au-delà de l’indignation qu’a provoquée la sortie de Abdessalem Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines, une question a agité bien des investisseurs et observateurs : n’avons-nous pas tout compte fait le droit de se plaindre des entraves bureaucratiques dont souffrent les investisseurs en Algérie ? Pour Slim Othmani, «Issad Rebrab n’a fait que se plaindre des blocages dont souffrent ses projets. Peut-être qu’il a tenu des propos qui dépassaient ce qu’il voulait faire entendre, mais l’on a été très dur avec lui». Une telle polémique serait-elle productive pour le pays, alors qu’une course contre la montre est engagée à même de faire éloigner le spectre de la faillite ? s’interroge-t-on. Controverse aussi inutile qu’improductive Le patron de la NCA Rouiba estime que le bon sens suppose que l’on s’intéresse de plus près aux questions soulevées par Issad Rebrab, quant aux entraves bureaucratiques qui s’érigent contre l’avancement des investissements en Algérie. Si le débat cristallise autour de cette question, qui relève pourtant d’une des missions basiques d’un Exécutif, cela ne fera qu’avancer l’énorme chantier de diversification de l’économie. Ce à quoi aspirent d’autres chefs d’entreprise, dont Hassan Khelifati, PDG d’Alliance Assurances, qui milite, lui, pour que l’on «recentre le débat sur les priorités de l’heure, qu’on mette l’action économique au service de création de richesses et fédère l’ensemble des énergies dont dispose le pays autour d’un sursaut que l’on veut salvateur pour l’économie nationale». «Après la rencontre organisée par le CNES, réunissant les experts et les membres du gouvernement, nous nous attendons à ce que tout le monde se mette au travail, telle est l’urgence qui se pose», estime encore M. Khelifati. Un avis partagé par les économistes, dont Abderrahmane Mebtoul, qui considère, lui, qu’«un large front intérieur regroupant tous les Algériens sans exclusion devient stratégique, évitant les polémiques stériles qui nuisent aux intérêts du pays». C’est dire que la situation est fragile et l’apport du privé est si nécessaire pour l’économie nationale. «Il serait souhaitable l’intervention des plus hautes autorités du pays pour faire entendre raison aux deux parties. Car il est inutile que le ministre de l’Industrie, via Cevital, s’attaque à la France sous-entendant qu’il y a eu malversations de part et d’autre, et dans ce cas devant apporter des preuves tangibles, ou à un autre pays, récemment, comme l’Allemagne. Le capital privé national et international créateur de valeur ajoutée et de transfert technologique doit être démystifié et encouragé», souligne Abderrahmane Mebtoul qui a participé récemment à la réunion des experts avec le gouvernement. Mal-gouvernance Déjà, à cette occasion, tous les experts étaient unanimes à dire l’importance du capital privé et la liberté d’entreprendre, une des pistes suggérées à faire sortir l’économie du pays du joug pétrolier. Même ton du côté des universitaires qui, répliquant aux accusations du ministre de l’Industrie à l’encontre du PDG de Cevital, y voient une parfaite illustration de «la mal-gouvernance de notre économie et particulièrement de notre industrie». «Il est aussi la preuve de l’absence de toute volonté à même de renforcer la place du privé, notamment algérien, dans la consolidation d’une économie diversifiée», estime Belkacem Boukherouf, enseignant-chercheur à l’université de Tizi Ouzou. «On ne peut tout de même pas détourner le débat sur la bureaucratie qui enchaîne l’investissement national et le blocage de dizaines de grands projets structurants proposés par le groupe Cevital à une question de génération technologique. Quand la France salue l’homme, l’attire et l’encourage, l’Algérie s’attelle à l’agenouiller», tempête cet universitaire. Des raisons éminemment politiques bloquent les projets de Cevital, estime Belkacem Boukherouf qui, selon lui, «le gouvernement algérien a un énorme contentieux culturel avec l’émergence de puissances industrielles privées surtout lorsque celles-ci ne font pas partie du cercle. Et encore, il y a une peur à voir émerger de grandes firmes industrielles que le gouvernement conçoit comme une menace à sa mainmise sur le secteur productif et industriel». Lundi, le ministre de l’Industrie a commis un impair qui lui a valu une avalanche de critiques et de rappels à l’ordre. Mais il a réussi, néanmoins, à jeter le trouble parmi le peu d’investisseurs dont dispose le pays. Quant au capital international, cela fait longtemps qu’il n’a plus l’Algérie dans ses stratégies en raison, en partie, des discours et lois produits par les politiques algériens.

Des hommes politiques scandalisés

Le procédé utilisé par le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, pour engager une polémique avec le patron du groupe Cevital, Issad Rebrab, laisse pantois de nombreux observateurs de la scène nationale. Le choix du lieu, du timing et même de la terminologie pour s’en prendre à un opérateur national, l’un des rares exportateurs hors hydrocarbures, n’est pas passé inaperçu. Cela a choqué même les responsables des partis politiques qui ne partagent, pourtant, rien avec Issad Rebrab. C’est le cas du Parti des travailleurs (PT). «Il faut dire que nous n’avons aucune relation avec M. Rebrab qu’on a eu à critiquer par le passé. Mais cette manière d’agir d’un ministre de la République a choqué plus d’un. Il a profité d’une conférence avec un responsable étranger et a utilisé un média public pour s’attaquer à un opérateur national», a déclaré Ramdane Taazibt, député et membre du bureau politique du PT. Selon lui, la réaction du ministre de l’Industrie renvoie «l’image d’un pays qui marche sur la tête» et s’apparente «à un règlement de comptes». Pour notre interlocuteur, «on a l’impression que tout est permis pour certains, mais pas pour d’autres». «Nous au PT, cela fait longtemps que nous demandons d’ouvrir sérieusement le dossier de la surfacturation. Il faut que cela concerne tout le monde. Au moins 15 milliards de dollars sont transférés illégalement avec de la surfacturation», dénonce-t-il, affirmant qu’«il y a une sorte de deux poids, deux mesures» dans cette affaire. Ramdane Taazibt enchaîne avec une série d’interrogations suscitant encore des doutes sur les objectifs de cette attaque contre le patron de Cevital. «Quelle image veut-on donner de ce pays ? Qui est dérangé par le fait que ce groupe exporte à l’étranger une production nationale de qualité ?» demande-t-il, relevant le silence du gouvernement sur la question des licences d’importation et ses tergiversations. «Avec tout cela, on ne peut pas croire qu’on veut protéger l’économie nationale», ajoute-t-il. «Attaques gratuites» Le chargé de communication du RCD, Atmane Mazouz, lui aussi, ne mâche pas ses mots pour dénoncer «la réaction démesurée de Abdessalem Bouchouareb». «Nous condamnons ces attaques gratuites contre des acteurs économiques qui ont fait leurs preuves sur le terrain et qui ont besoin d’être aidés. C’est une chasse aux sorcières contre les personnes qui disent des vérités comme Rebrab qui n’a fait que mettre le doigt là où ça fait mal», déclare-t-il. Selon lui, la réaction du ministre est un exemple du fonctionnement archaïque de l’Etat et de l’économie algérienne. «Nous sommes face à un gouvernement tribalisé, qui navigue à vue et qui n’accepte pas que des opérateurs crédibles lui rappellent des vérités», déplore-t-il. De son côté, le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, affirme qu’un ministre de la République ne doit pas exprimer des humeurs. «Il doit agir dans le cadre de la loi et selon des documents. Si M. Rebrab est dans le tort, il doit être traité dans le cadre de la loi. Sinon il n’y a pas lieu de polémiquer», lance-t-il. Le président de Jil Jadid relève, dans le même sens, l’emprise du monde des affaires sur la politique. «M. Haddad est devenu comme un Premier ministre ou un Président», regrette-t-il.

Abdessalem Bouchouareb «récidive» à Oran

En visite hier à Oran, Abdessalem Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines, a réitéré ses positions au sujet de la polémique qui enfle entre lui et l’homme d’affaires Issad Rebrab, l’accusant de vouloir duper l’Etat algérien. Les accusations portent notamment sur le dossier relatif à l’acquisition de l’usine Brandt. «Je suis ministre d’un gouvernement et je parle sur la base de dossiers en ma possession», a-t-il indiqué à la presse lors d’une halte à la zone industrielle d’Es Sénia. Les observateurs n’ont pas manqué de relever que le ministre donnait l’impression de s’exprimer au nom de tout le gouvernement et   pas seulement en son nom propre. Au sujet de la menace de recourir à la justice, qui aurait été formulée par le patron de Cevital, Bouchouareb a répondu que Rebrab était libre de faire ce qu’il voulait. Ali Haddad, le patron du FCE, a accompagné la délégation ministérielle avec tout le staff de l’organisation patronale. Il a ainsi assisté à l’inauguration de sa propre usine, un complexe industriel de quatre unités spécialisées dans le revêtement de tubes en acier. Le ministre n’a pas tari d’éloges à l’égard de l’homme d’affaires Ali Haddad, vantant ses mérites dans l’introduction de nouvelles technologies et ses capacités de gestion des ressources humaines. Au sujet de la polémique, l’idée du président du FCE est que le gouvernement Sellal encourage l’investissement en général et le privé algérien en particulier. L’inauguration de cette usine en serait la preuve que lorsque, comme il le prétend, les dossiers sont bien ficelés, il n’y a pas de raison pour bloquer et c’est la même démarche qui est adoptée au sein même de l’organisation qu’il dirige.

Les familles de disparus malmenées par la police

Les familles de disparus ont saisi, hier, l’opportunité d’une rencontre-débat à l’Assemblée populaire nationale (APN), autour du projet de réconciliation nationale, pour observer un rassemblement devant l’entrée de cette institution. SOS Disparus, qui a appelé à cette manifestation, aspirait à décrocher une entrevue avec le président ou le vice-président de l’Assemblée pour lui faire part des souffrances et des attentes de ces familles. Seulement, hier, les alentours de l’édifice étaient quadrillés par un dispositif de sécurité impressionnant. Des policiers étaient postés tout le long du boulevard Zirout Youcef. Même le chef de la sûreté de wilaya était sur les lieux. «Ce n’est qu’un sit-in pour réclamer la vérité sur les disparus des années 1990», a expliqué Mme Dutour, présidente de l’association, au responsable de la police qui l’interrogeait sur l’objectif d’un tel rassemblement. Le nombre des familles de disparus qui commençaient à prendre place devant l’APN était réduit, il ne dépassait pas la cinquantaine en comparaison au nombre important de policiers dépêchés sur place pour «empêcher» cette manifestation. Munis de portraits de leurs proches disparus, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir. Ils ont qualifié le gouvernement de «terroriste» et le nouveau patron du DRS, le général Athmane Tartag, de «criminel». Sur les banderoles, l’on pouvait lire : «Ce sont les agents de l’Etat qui ont enlevé nos enfants», «Où sont nos enfants ? Dites-nous la vérité», «Non à l’impunité». Ces slogans n’ont pas plu évidemment aux agents de sécurité qui ont sommé les familles d’évacuer les lieux. Devant leur entêtement, la police a malmené les manifestants. Elle a employé la force pour les disperser, des dizaines de manifestants, des personnes âgées, ont été arrêtés puis relâchés une heure plus tard. L’intervention musclée des policiers a choqué les manifestants. «Est-ce que nous n’avons pas le droit de manifester devant l’APN pour exiger la vérité sur le dossier des disparus ?» s’interroge Mme Dutour. Pour elle, il est scandaleux que les représentants du peuple ne se penchent pas sur la question des disparus. «Ils sont en train de débattre entre eux d’un sujet qui nous concerne. Nous avons notre mot à dire. Pourquoi refuse-t-on de nous écouter ? Est-ce un monologue ?», s’insurge la présidente de SOS Disparus. Elle rappelle qu’une paix et une réconciliation durables ne peuvent être garanties que par l’établissement de la vérité au cas par cas sur le sort de toutes les victimes et par l’établissement de la responsabilité pénale et politique des auteurs des crimes et leurs commanditaires. Le rapport élaboré par cette association sur les disparitions forcées en Algérie sera envoyé à toutes les parties concernées et sera également envoyé à certaines entités étrangères. Ce rapport présente les éléments, dont SOS Disparus dispose, tendant à démontrer que les disparitions forcées en Algérie ont été perpétrées par les agents de l’Etat à l’encontre de la population civile de manière générale. «Face à la volonté des autorités de clore le dossier des disparus au niveau national, sans vérité et dans l’impunité la plus totale, nous avons décidé d’ouvrir ici le débat sur la qualification des crimes commis par les agents de l’Etat dans les années 1990», note la responsable de SOS Disparus.

Un apport incontestable malgré les contraintes

Le mouvement associatif algérien apporte une réelle «valeur ajoutée» aux réalités socioéconomiques des citoyens et au développement local. La plateforme des organisations de la société civile algérienne a rendu public hier, les résultats d’une enquête menée sur le territoire national auprès des associations, afin d’apprécier la portée de leur travail et engagement, mais aussi et surtout identifier les contraintes et écueils auxquels elles font face. Ce rapport, fruit des investigations des journalistes Djamel Benramdane et Ghania Mouffok, conclut que le «mouvement associatif est un acteur émergent en quête de reconnaissance de son utilité sociale et son rôle de moteur de développement». Et si la majeure partie des actions menées par le tissu associatif demeure méconnue, c’est parce que ces activités sont faites à l’échelle locale et individuelle. «Il y a une société civile qui, en dépit des contraintes, travaille à la construction de la citoyenneté, à la réhabilitation de l’intérêt public et général», rappelle Ghania Mouffok. «Ces personnes s’intéressent à des pans entiers du service public et des programmes sociaux et s’investissent tous les jours là où l’Etat s’est désengagé», ajoute-t-elle. La valeur ajoutée socioéconomique et le rôle social des associations sont, ainsi, «au cœur de leurs actions à travers la création d’emplois, l’insertion sociale, le développement local et rural, la structuration de relations sociales, l’amélioration du niveau de vie des populations vulnérables, etc.», peut-on lire dans ce rapport. Cette enquête a aussi identifié «les contraintes qui pèsent sur le bon fonctionnement de différentes organisations et qui entravent leur développement», et ce, suite à l’adoption de la loi relative aux associations. «Deux tiers des 93 000 associations officiellement recensées à la fin 2011 par le ministère de l’Intérieur auraient effectivement disparu ou n’auraient pas renouvelé leur agrément courant 2015», affirme-t-on. Mais au-delà de ces entraves, «on trouve de bonnes choses dans cette loi», affirme Mouloud Salhi, président de l’association Etoile culturelle d’Akbou. «Elle vise à une vraie organisation ‘professionnelle’ de la société civile, ce que nous ne pouvons qu’encourager. Car le mouvement associatif a besoin d’un vrai cadre réglementaire, et ce, afin d’éviter toute dérive», explique-t-il ainsi. «Nous contestons surtout l’incohérence de l’Etat algérien en la matière, car elle ne permet pas aux associations de travailler dans de bonnes conditions», déplore pour sa part Hassina Oussedik, présidente de la section algérienne d’Amnesty International. Raison pour laquelle les initiateurs de cette enquête comptent «remettre ce rapport aux autorités et aux bailleurs de fonds potentiels. Malgré les difficultés passées et présentes, les compétences sont là, elles s’aguerrissent sur le terrain et se mettent à la disposition de l’intérêt public», poursuit-elle. «Nous trouverons des alliés où qu’ils soient et quelle que soit leur casquette», conclut Mme Oussedik.

Représentants de la filière lait : Suspension des négociations

Les pourparlers entamés, hier, entre les représentants des différents intervenants dans la filière lait en vue d’arriver à un compromis autour du prix de référence du lait cru n’ont pas abouti. Les producteurs ont décidé de suspendre unilatéralement les discussions «vu que les représentants des laitiers n’avaient montré aucune volonté pour aboutir à un compromis», s’est indigné Rabah Ougmat, président de la Fédération nationale des éleveurs et producteurs de lait. «Les laitiers ne veulent rien céder. Le représentant du ministère de l’Agriculture rendra son rapport à sa tutelle, qui le transmettra au Premier ministre qui aura à prendre une décision d’ici dimanche», précise-t-il. Les éleveurs et producteurs de lait menacent de recourir à des actions de rue si leurs revendications ne sont pas satisfaites. «Le ministère nous soutient. Nous étions prêts à un compromis, mais les laitiers ne veulent rien lâcher. Les producteurs sont à bout. Certains menacent de s’immoler et de brûler leurs vaches sur la place publique», signale-t-il. Le ministère de l’Agriculture a désigné un groupe de travail devant encadrer les discussions entre les éleveurs, les transformateurs et experts laitiers, censés «définir une stratégie de consolidation de la filière, d’intégration de la production nationale de lait cru et de réduction des importations de la poudre de lait». Des discussions avaient été engagées avec les acteurs de la filière lait, en vue de définir, d’ici la fin de l’année, une stratégie de développement de la production nationale et de réduction des importations de la poudre de lait. Des mesures ont été prises, à court terme, en faveur des éleveurs : leur permettre de s’approvisionner directement des minoteries en son, et ce, afin de réduire la tension sur les prix de l’alimentation ; assouplissement du système de paiement des primes accordées par l’Etat, accompagnement des professionnels dans la mise en place d’autres éléments de consolidation de la filière pour améliorer l’approvisionnement en fourrage vert, etc. Selon la Fédération des producteurs, le prix de revient du litre de lait cru est de 75 DA. L’Etat qui subventionne le lait cru à toutes les étapes de la production reverse 12 DA par litre produit aux éleveurs, 5 DA par litre aux collecteurs et 10 DA aux transformateurs.  

Reprise des réunions autour de la révision du statut

Les rencontres autour de la révision du statut particulier des travailleurs de l’éducation ont repris, hier, entre le ministère de l’Education nationale et les représentants des syndicats du secteur. Un groupe mixte de travail a été installé au début de l’année en cours pour définir les principales révisions à introduire dans le texte régissant le secteur depuis 2012, jugé «injuste et discriminatoire envers certaines catégories de travailleurs». C’est la grève menée par plusieurs syndicats au début de l’année qui a poussé la tutelle à envisager la révision «prudente» de ce texte pour éviter le pourrissement, après plusieurs refus. Les rencontres ont repris donc hier pour «dégager» les propositions des membres de la commission et l’élaboration d’un nouveau texte amendant le statut en vigueur avant la fin de l’année scolaire, explique-t-on au niveau de la commission mixte. L’amendement du statut particulier des travailleurs du secteur constitue l’élément principal de discorde avec la tutelle et a motivé la montée au créneau des fonctionnaires à maintes reprises depuis sa signature et sa mise en vigueur en 2012. Les syndicats qui se sont plusieurs fois exprimés sur ce texte y voient l’exclusion de plusieurs catégories de fonctionnaires des avantages de la promotion et du régime indemnitaire. Plusieurs «anomalies» ont été relevées dans la gestion des promotions des enseignants et des fonctionnaires de l’administration, tel le fait que des enseignants promus se retrouvent au même grade que les directeurs des établissements, alors qu’ils n’ont pas les mêmes tâches professionnelles. Les inspecteurs, économes, adjoints de l’éducation ont également exprimé leur mécontentement. La tutelle est également interpellée concernant les 50% de postes ouverts à la promotion au moment où les enseignants du secondaire exigent la révision des modalités de promotion sans condition dans l’échelon et dans le grade accessibles. Les enseignants critiquent également les dispositions relatives à la classification des professeurs du secondaire dans la catégorie 13 et proposent à ce qu’ils soient dans la 14. Le texte élaboré au temps de Benbouzid est considéré par un bon nombre de travailleurs comme «favorisant les nouveaux recrutés au détriment des plus anciens». Les enseignants du technique se voient eux aussi pénalisés par ledit texte et espèrent le rétablissement de l’équité avec sa révision en cours. A souligner que la révision de ce statut pourrait être considérée comme le début de la concrétisation du pacte auquel tient la ministre de l’Education nationale. Des réunions, pour rappel, sont prévues à la mi-octobre entre le ministère et 10 syndicats pour des négociations qui devraient aboutir à la signature du pacte de l’éthique et de la stabilité dans le secteur, afin de limiter les mouvements de protestation et d’éviter de perturber le déroulement de l’année scolaire.

Industrie céramique : L’italien Sacmi veut renforcer sa présence en Algérie

Le groupe italien Sacmi mise sur un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros pour l’année 2015 en Algérie. Le groupe italien Sacmi, leader mondial dans la fabrication des usines complètes pour les céramiques, les emballages de l’alimentation et des industries d’automatisation, mise sur un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros pour l’année 2015 en Algérie, a annoncé avant-hier son directeur général, Pietro Cassani. Le groupe dispose déjà d’un important portefeuille clients activant dans la fabrication de céramiques, d’articles sanitaires, de vaisselles, de briqueteries et de produits rouges. Afin de renforcer sa présence dans le pays, le groupe entend ouvrir un bureau de liaison en 2016, a ajouté le patron du groupe lors d’une rencontre organisée au siège de l’ambassade d’Italie à Alger, en présence, entre autres, d’hommes d’affaires dans le secteur du BTP. La firme veut aussi investir en Algérie à travers l’implantation d’une filiale mais demeure réticente, en raison du climat des affaires jugé contraignant. Le directeur général de la firme a d’ailleurs pointé du doigt la règle 51-49% relative à l’investissement étranger. «La tradition chez Sacmi est d’avoir la majorité. Nous respectons cette réglementation, mais nous souhaitons qu’elle soit révisée», a commenté Pietro Cassani. Fondée en 1919, la firme italienne Sacmi a réalisé un chiffre d’affaires global de 1,4 milliard d’euros en 2014, dont 80% réalisés à l’export. Le groupe, qui emploie 4000 personnes, investit chaque année 40 millions d’euros, notamment dans la recherche et le développement. Sacmi s’appuie surtout sur son centre de recherche et de développement pour la conception de nouveaux procédés céramiques et de la fourniture d’une assistance technique dans les locaux des clients en Italie et partout dans le monde. La multinationale a plus de 80 entreprises dans 28 pays, les usines de production, les entreprises de distribution et celles de services contrôlées par la société mère à Imola, dans le nord de l’Italie. En Afrique, où sa présence est jugée importante, Sacmi a implanté de nombreuses filiales (Tunisie, Maroc, Egypte, Afrique du Sud et Kenya). Présent à la rencontre, l’ambassadeur d’Italie en Algérie, Michele Giacomelli, a relevé que le groupe Sacmi est l’une des entreprises italiennes les plus dynamiques dont le développement est orienté vers l’international avec une vocation portée sur la production de richesses et la création d’emplois. Evoquant les relations «historiques» entre l’Italie et l’Algérie, l’ambassadeur a exhorté les entreprises des deux pays à nouer des partenariats productifs «gagnant-gagnant».

Salon Alger industries : Comment élaborer des stratégies export ?

Il sera beaucoup question d’exportation à l’occasion du Salon international Alger industries qui ouvrira ses portes le 5 octobre prochain à la Foire internationale d’Alger. Toute une journée d’étude destinée aux dirigeants de PME désireux de se lancer dans l’export lui sera expressément consacrée le mercredi 7 octobre à la salle de conférence Ali Maachi. «Tous les prérequis au métier de l’exportation y seront cernés et détaillés par les plus hauts responsables d’institution précisément chargées d’encadrer et de promouvoir les exportations et le développement à l’international de nos petites et moyennes entreprises», nous apprend Raouf Stiti, un des principaux dirigeants de la société organisatrice, Bâtimatec Expo. Il cite, entre autres intervenants de qualité, le président de l’association Algérie conseil export (ACE), Smaïl Lalmas, le directeur général de l’Ianor, Djamel Halés, et le directeur des brevets auprès de l’Inapi, Djamel Djediat, qui fourniront aux dirigeants des PME présents les informations utiles à l’élaboration de leurs stratégies export. Rappelons que le prochain Salon international Alger industries, le neuvième du genre, se tiendra du lundi 5 au jeudi 8 octobre 2015 au Palais des expositions d’Alger. Près de 150 exposants, parmi lesquels figurent de nombreuses sociétés françaises, espagnoles, chinoises et turques, ont confirmé leur présence.  

Lafarge Algérie : 400 millions d’euros d’investissements prévus

La filiale algérienne du cimentier français Lafarge prévoit d’investir 400 millions d’euros durant les deux prochaines années afin d’augmenter, entre autres, ses capacités de production de ciment et de béton, a annoncé, hier à Alger, Serge Dubois, directeur des affaires publiques et communication de Lafarge Algérie. «Notre objectif est d’investir dans toutes les activités et en particulier dans le béton. On a cette chance d’avoir le ciment blanc qui est une denrée rare, avec la meilleure qualité en termes de résistance. Donc, on va promouvoir de plus en plus nos solutions constructives avec le béton blanc», a-t-il expliqué en marge de la seconde édition du séminaire sur les technologies du béton blanc, organisée à l’hôtel Hilton. L’enjeu pour Lafarge, l’un des plus gros investisseurs privés hors hydrocarbures en Algérie, est de passer du statut de producteur et de vendeur de ciment à celui de fournisseur de solutions en béton, a-t-il précisé. Grâce à ces futurs investissements, les capacités de production de béton de l’entreprise passeront de 1,5 million de mètres cubes à 3 millions de mètres cubes en 2018 avec l’entrée en service de nouvelles centrales à béton. Le groupe dispose actuellement de près de 30 centres de production de béton, avec une flotte de plus de 150 camions malaxeurs. Sa part de marché est d’environ 7%, mais l’entreprise entend bien «grossir» dans ce segment, selon les termes de Serge Dubois. La nouvelle usine de Biskra du groupe Lafarge, fruit d’un partenariat avec l’homme d’affaires algérien Souakri, sera opérationnelle en juillet 2016 avec une capacité de production de 2,7 millions de tonnes/an. Cette nouvelle usine, créée conformément à la règle en vigueur régissant les investissements étrangers, s’ajoute aux deux autres du groupe implantées à M’sila et à Mascara (Oggaz), totalisant une capacité de production de 8,6 millions de tonnes/an.   

Délit de presse : Un journaliste condamné à un million de dinars d’amende à Annaba

Les correspondants et journalistes de la wilaya de Annaba sont choqués. Le président de la section pénale près la cour de justice de Annaba, Adjoul Moussa, a condamné, avant-hier en appel, Boudermine Lakhdar, journaliste au quotidien régional L’Est Républicain à une amende de 50 000 DA et un million de dinars de dommages et intérêts, tandis que le directeur de la publication, Lazhar Merad, a été relaxé, avons-nous constaté sur place.  Le journaliste est poursuivi pour «diffamation», suite à un article annonçant l’arrestation d’un employé de l’université de Annaba par la Gendarmerie nationale. Me Ketfi affirme : «La cour a pris en considération les dispositions du code pénal aux lieu et place de celles du code de l’information. Cette condamnation à une forte amende contre le journaliste a pour but de faire taire les plumes, sachant que la majorité des journalistes ne peut pas la supporter.» Selon le dossier de l’affaire, le concerné s’est présenté à la rédaction de L’Est Républicain pour contester le contenu de l’information dont il est l’objet. Une contestation qui a fait l’objet, à la demande de l’intéressé, d’un article objectif démentant l’information et consacrant son droit de réponse tel que régi par le code de l’information. A sa surprise, le journaliste a été convoqué quelques mois après par la justice suite à une plainte déposée par l’employé de l’université. Le 13 avril dernier, il a été condamné à la même amende, mais partagée solidairement entre le journaliste et sa rédaction. Rappelons que lors de la dernière célébration officielle de la Journée internationale de la liberté d’expression, le ministre de la Communication, Hamid Grine, a estimé : «Le journaliste algérien est libre d’exercer sans aucune pression. Moi-même et de hauts responsables de l’Etat ont été diffamés, parfois insultés dans des titres de presse sans qu’aucun journaliste soit poursuivi en justice encore moins condamné à verser des amendes.»

On vous le dit

- Seri opéré avec succès Sid Ahmed Seri, le maître de la musique classique algérienne, a été opéré avec succès la semaine dernière et a rejoint son domicile où il récupère normalement, selon l’une de ses filles. Joint par téléphone, Sid Ahmed 89 ans a paru en forme et s’est dit prêt à reprendre du service qui consiste en la préservation de ce riche patrimoine qu’est la musique arabo-andalouse, qu’il sert avec passion et abnégation depuis plus d’un demi-siècle. Par ailleurs, Seri s’est félicité des nombreuses marques de sympathie qui lui ont été témoignées lors de son hospitalisation par les férus de la musique, mais aussi par de simples anonymes. Né en 1926 à La Casbah d’Alger, Seri s’est lié avec les noubas au milieu des années trente pour  devenir l’un des maîtres incontestés de ce style musical qu’il défend bec et ongles malgré toutes les adversités. - Rezag Bara : «Il faut des hommes nouveaux» Intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III,  Rezzag Bara, conseiller à la présidence de la République, a sans nul doute suscité bien des moues  et des railleries lorsqu’il évoqua sa vision de l’Algérie de demain. «Les défis d’aujourd’hui exigent des méthodes de gouvernance, des outils et des hommes nouveaux», a-t-il souligné. Hommes nouveaux ? M. Bara parlait certainement d’un autre pays. L’inamovible classe politique au pouvoir aura certainement apprécié ces propos. - Saisie de plus d’un quintal de kif traité à Tlemcen Les éléments de la police judiciaire de la sûreté  de daïra de Maghnia (Tlemcen) ont saisi, lundi, une quantité de 1,15 quintal  de kif traité acheminée à partir du Maroc, selon la  cellule de communication de la sûreté de wilaya.  Agissant sur informations faisant état d’une grande quantité de  drogue dissimulée à l’intérieur d’une habitation au village Sidi Mach’hour,  dans la daïra de Maghnia, près de la bande frontalière, les policiers, munis  d’un mandat de perquisition, ont procédé à la fouille des lieux, avant de découvrir  la drogue emballée dans cinq colis.  Le propriétaire de l’habitation a été arrêté et l’enquête se poursuit  pour identifier les autres personnes impliquées dans cette affaire, ajoute-t-on de même source.  

Corps du secteur de la santé : concours de promotion prochainement

Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière organisera, prochainement, un concours de promotion des corps du secteur de la santé qui sont au service des entreprises et autres instances hors secteur, a annoncé, mardi à Oran, le directeur des ressources humaines au ministère. Initié par la Direction générale de la Fonction publique, ce concours est destiné à 2.374 fonctionnaires du corps des médecins et psychologues qui passeront l’examen samedi prochain. 1.311 autres fonctionnaires du paramédical passeront le test le 10 octobre prochain, a ajoute M. Bencherik Hadj. Ce concours se tiendra au niveau des instituts supérieurs de formation paramédicale d’Alger pour le centre, à Constantine (est) et à Oran pour l’ouest, ainsi que l’institut de formation paramédicale d’Ouargla pour le sud. Ce concours est ouvert aux corps relevant du secteur sanitaire placés au service de cinq ministères, à savoir de la Solidarité, de la Famille et de la Condition féminine, de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de la Justice et autres instances dont les Douanes, la Sûreté nationale et la Protection civile.  Création de secteurs sanitaires après la promulgation de la loi sur la santé    Par ailleurs, Abdelmalek Boudiaf a annoncé  que le projet de création de secteurs sanitaires sera concrétisé après la promulgation de la nouvelle loi sur la santé. Dans une déclaration à la presse en marge de la clôture des travaux de la rencontre régionale d’évaluation du secteur sanitaire dans neuf wilayas du sud-ouest et des Hauts plateaux de l’ouest du pays, le ministre a déclaré que "nous procédons à une concrétisation virtuelle des secteurs sanitaires en attendant la promulgation de la nouvelle loi sur la santé". "Nous avons constaté de grandes disparités entre un grand centre hospitalier universitaire (CHU) et un établissement de proximité en l’absence de complémentarité et à cause des moyens humains et matériels épars nécessitant une organisation et une mise en place de secteurs sanitaires", a souligné M. Boudiaf. "Notre préoccupation réside dans la manière d’organiser le parcours du malade, ce qui nécessite une réflexion sur la mise en place de secteurs sanitaires disposant chacun d’un hôpital, de cliniques, de salles de soins et couvrant une grande partie d'agglomérations dans une ville", a-t-il ajouté. Dans cette perspective, de mini ateliers de travail ont été constitués lors de la rencontre régionale d’évaluation organisée à Oran pour traiter, dans une optique virtuelle, de la création de ces secteurs. Chaque secteur sanitaire, en tant qu'espace fixé par une planification, permettra d’assurer des prestations de base et de hisser ceux des services hospitaliers, selon M. Slim Belkacem, conseiller du ministre. Il prévoit la création du poste de médecin de référence ou ce qui est connu comme "médecin de famille". Chaque citoyen résidant dans l’espace du secteur a le choix entre un médecin généraliste du secteur public ou privé qui sera son médecin de référence et ne peut consulter un médecin spécialiste avant de passer par lui, a-t-il expliqué. Le responsable de l’établissement hospitalier d’Adrar, Daouali Boudjemaa a estimé, de son côté, que le projet de secteur sanitaire permettra un retour aux principes de base du système sanitaire et à la hiérarchie des soins de base. Le ministre de la santé a procédé, avant le lancement des travaux de la deuxième journée de cette rencontre régionale, à l’ouverture de l’année scolaire à l’institut supérieur de formation paramédicale d’Oran. Le nombre de formés en paramédical sera revu à la hausse au niveau national à près de 60.000 en 2019, soit l’équivalent de 50 % de l’effectif global actuel, avait annoncé le ministre à cette occasion.


Messahel affirme depuis New York : l'Algérie a acquis une "précieuse" expérience contre l'extrémisme violent

Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a affirmé mardi à New York que l'Algérie, grâce à la politique de Réconciliation nationale, a acquis une "précieuse" expérience dans la lutte contre l'extrémisme violent, qu'elle est "disposée" à partager dans l'intérêt de la lutte commune contre le terrorisme. Grâce à la politique de Réconciliation nationale, "l'Algérie a acquis une précieuse expérience dans la lutte contre les multiples formes de l'extrémisme violent ainsi qu'en matière de déradicalisation, une expérience qu'elle est disposée à partager dans l'intérêt de la lutte commune contre le terrorisme", a indiqué M. Messahel, qui intervenait devant le 2ème Sommet de la lutte contre l'extrémisme violent. Il a rappelé qu'"il y a 10 ans de cela, jour pour jour, le 29 septembre 2005, le président Abdelaziz Bouteflika proposait au peuple algérien la Charte pour la Paix et la Réconciliation nationale, destinée à mettre fin à la tragédie nationale et à rassembler tous les Algériens autour des valeurs séculaires du peuple algérien, valeurs faites de tolérance, d'humanisme et de respect de la vie humaine". "Cette Charte a été massivement approuvée par le peuple algérien qui a ainsi traduit son puissant attachement à son unité et à ses valeurs ancestrales et exprime son rejet de tout extrémisme et de toute velléité d'atteinte à la cohésion et à l'entente nationales", a-t-il ajouté. "La mise en œuvre de cette Charte a permis le rétablissement de la paix et de la stabilité dans tout le pays et contribué à renforcer l'harmonie de la société algérienne", a relevé M. Messahel. Le ministre a indiqué que cette Charte "a surtout permis l'élaboration et la mise en œuvre de politiques et stratégies multisectorielles de protection contre les facteurs générateurs d'extrémisme ainsi que l'instrumentalisation de la religion à des fins politique". Parmi ces lignes de conduite, il a cité, en premier lieu, "la promotion de la démocratie participative en tant qu'instrument privilégié de lutte contre l'extrémisme violent, le terrorisme et leurs fondements idéologiques". "La garantie du droit d'expression et d'action pacifique à toutes les sensibilités politiques et sociales à permis de mettre à nu les discours porteurs de violence et de menaces pour les institutions et pour les citoyens", a-t-il ajouté. "Aujourd'hui, les institutions républicaines sont pluralistes, issues des urnes et inclusives de toutes les forces politiques respectueuses de la Constitution et des lois", a-t-il affirmé, assurant que "le renforcement des assises démocratiques fait l'objet d'efforts constants des autorités algériennes". Le ministre a cité comme deuxième ligne de conduite à observer "la construction d'un Etat capable et fort, fondé sur la primauté du droit, a été érigée en exigence pour la pleine réussite de la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme". "L'Algérie a ainsi investi, sous la direction du président Bouteflika, d'immenses efforts dans la mise en place et la consolidation d'un tel Etat, grâce auquel elle a pu combattre avec succès le terrorisme et mettre en oeuvre la politique de Réconciliation nationale". La conférence d'Alger sur la lutte contre l'extrémise violent : un  grand succès Par ailleurs, M. Messahel a souligné que la conférence internationale d'Alger sur la lutte contre l'extrémisme violent et sur la déradicalisation et le manuel "que nous mettons à la disposition des instances de l'ONU et des pays participants à ce sommet répondent à ce souci de partage" de l'expérience algérienne dans la lutte contre les multiples formes de l'extrémisme violent ainsi qu'en matière de déradicalisation.   "La conférence internationale d'Alger a été un grand succès de par la forte participation quantitative et qualitative, ainsi que de l'avancée qu'elle a permis de faire en matière de sensibilisation et d'action contre l'extrémisme violent sous toutes ses formes, y compris la xénophobie et l'islamophobie", s'est-il félicité. Pour le ministre, "cette conférence a réaffirmé l'importance de cette thématique de la lutte contre l'extrémisme violent et les politiques de déradicalisation dans le cadre de la lutte globale contre le terrorisme". "Elle a souligné le besoin pressant de réviser les législations nationales pour les adapter aux nouvelles exigences de la lutte contre l'extrémisme violent, a-t-il noté, ajoutant qu'"elle a tout autant relevé la gravité du problème des combattants terroristes étrangers et l'urgence de mieux organiser la coopération internationale pour sa prise en charge correcte".   "La conférence a aussi constaté que la mauvaise gouvernance nationale et internationale aggravait les problèmes et servait, en dernier ressort la cause de l'extrémisme violent et du terrorisme", a-t-il ajouté. Le ministre a indiqué que cette conférence "a tout autant rappelé la nécessité pour les médias de respecter toutes les convictions religieuses". S'agissant du manuel sur la déradicalisation et la lutte contre l'extrémisme violent, M. Messahel a indiqué que "c'est un document qui donne un aperçu sur les grandes mesures prises par l'Algérie pour lutter contre les sources de l'extrémisme violent". "Il offre une perspective des différentes dimensions de la politique de déradicalisation menée avec succès par mon pays", a-t-il déclaré, rappelant qu'il a été élaboré par l'Algérie à la demande des institutions du système des Nations unies chargées de la lutte contre le terrorisme dans le but de faire bénéficier la communauté internationale dans son ensemble de l'expérience  algérienne. M. Messahel a annoncé, à cette occasion, que, dans le prolongement des conclusions de la conférence d'Alger, l'Algérie organisera, au cours des mois à venir deux ateliers, l'un portant sur "le rôle de la démocratie dans la lutte contre l'extrémisme violent" et le second portera sur "le rôle de la prévention dans la lutte contre l'extrémisme violent et l'exigence d'approche globales pour ce faire".