Des lignes ferroviaires régionales de l’est du pays sont réexploitées, comme celle d’Alger-Batna, ouverte lundi. «On va récupérer toutes les dessertes régionales qu’on a perdues en raison du manque de moyens. Jusqu’à fin 2013, on ne disposait que de 3 autorails pour couvrir ces dessertes. On vient d’acquérir des pièces de rechange et grâce aux efforts consentis par notre atelier de Sidi Mabrouk, nous sommes heureux d’annoncer que nous avons atteint le nombre de 10 sur 17 autorails opérationnels. Ce qui nous a permis déjà de récupérer certaines lignes régionales, à l’instar de celle de Batna via M’sila. On a aussi récupéré Biskra», a annoncé, hier matin, Yacine Bendjaballah, directeur général de la SNTF, qui était l’invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale. D’autres lignes en exploitation seront renforcées, comme celle de Béjaïa. «On est en train d’offrir le double de la capacité sur la ligne de Béjaïa. Il y a des autorails jumelés qui partent quotidiennement», a-t-il précisé. Concernant la banlieue d’Alger (Thénia-Blida-El Affroun), M. Bendjaballah a indiqué que la SNTF «est en train d’augmenter le volume du trafic pour répondre à la forte demande, que ce soit sur le côté est ou ouest». La SNTF a acquis, en 2009, 64 automotrices électriques, mais certaines, à l’arrêt, devraient être exploitées une fois les nouvelles lignes en projet mises en exploitation. «Aujourd’hui, on n’arrive pas à utiliser les automotrices acquises à 100%, pour la simple raison qu’on attend la réception de la ligne Thénia-Tizi Ouzou prise en charge par l’Anesrif. Il y a la desserte Birtouta-Zéralda. On s’apprête également à exploiter la ligne de l’aéroport d’Alger», a précisé le directeur général de la SNTF qui ne s’est pas prononcé sur les délais de livraison des projets pris en charge par l’Anesrif. S’agissant du manque de ponctualité des trains, M. Bendjaballah, qui a annoncé la révision éventuelle des horaires (de 18h à 20h), a déclaré que son entreprise travaille sur un projet de «gestion des trains par satellite» qui permettra, une fois mis en place, de régler ce problème. Gestion des trains par satellite Pour y parvenir, la SNTF mise sur la formation dans le cadre de la joint-venture avec Siemens, société allemande chargée de la modernisation du rail. «Nous avons envoyé 30 ingénieurs se former en Allemagne, dans le cadre d’un accord avec Siemens. A leur retour, l’année prochaine, ils auront pour mission de mettre en œuvre le projet de modernisation de la signalisation ferroviaire en Algérie et de la gestion satellitaire des trains», a précisé le premier responsable de la SNTF. La formation des cadres se fera également à la faveur du programme d’acquisition lancée auprès d’Alstom (17 autorails) et de la société française SNCF. «Ce jeudi, un protocole d’accord sera signé avec la SNCF. Il est temps d’avoir notre propre école», a relevé le directeur général, qui signale que l’accord permettra de prendre en charge les formations dans des métiers que ne maîtrise pas sa société. M. Bendjaballah évoque la possibilité de supprimer des passages à niveau après l’augmentation de la vitesse des trains. «Nous allons supprimer dans les futurs projets des passages à niveau lorsque la vitesse dépasse les 120 km/h, comme l’indique la réglementation algérienne», a-t-il dit, évoquant la décision des autorités d’aller vers un TGV (300 km/h), sans toutefois avancer de délais. La modernisation des anciennes locomotives est en cours. «Des locomotives opérationnelles ont 30 ans d’âge. C’est le dernier été où on exploitera l’ancienne climatisation. Une climatisation de dernière génération sera mise en place. Cinq locomotives diesel seront prises en charge par General Motors», a annoncé M. Bendjaballah. La SNTF, qui devrait se transformer en groupe public à l’horizon 2020 (actuellement, l’entreprise est un EPIC), ne sera pas privatisée, a-t-il indiqué, évoquant les difficultés financières de son entreprise. La société vise à augmenter le réseau de voies ferrées de 3800 km, actuellement à 12 500 km à l’horizon 2029, alors que le volume des marchandises transportées passera de 4,5 millions de tonnes/an, à 30 à l’horizon 2019. Le nombre de passagers transportés devra passer, a précisé le directeur général, de 32 millions/an actuellement à 80 à la même échéance.
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