vendredi 11 septembre 2015

Illilten (Tizi Ouzou) : Un litige «hydraulique» entre deux villages a failli dégénérer

Si ce n’était l’intervention des sages et des citoyens des autres villages de la commune, un conflit sur un captage d’eau a failli tourner au drame. Les villages font appel à l’ADE pour gérer cette ressource, qui génère des conflits persistants. Depuis le 22 août, quatre village de la commune d’Illilten, wilaya de Tizi Ouzou, sont privés d’eau potable en raison d’«un litige entre les deux villages Tifilkout et Azrou sur une source d’eau», racontent les deux parties concernées. Ce problème a failli verser dans la violence sans l’intervention des sages des autres villages qui sont arrivés à temps. Les villages de cette commune sont alimentés en eau potable depuis une zone montagneuse où plusieurs captages ont été réalisés ainsi que des répartiteurs. Selon Laziz Aït Amrane, président du comité du village d’Azrou, «nous avons réalisé un captage d’une source sur un terrain commun aux deux villages, par la suite, nous avons acheminé l’eau directement dans le réservoir du village afin d’augmenter le débit, car avec l’ancienne répartition, on ne pouvais pas satisfaire la consommation des citoyens de notre village. C’est tout à fait légitime, vu que les autres ont réalisé des captages qu’ils ont branchés directement sur la conduite de leur village». Durant la réalisation de ce «captage illicite, nous avons interpellé les autorités pour arrêter ces travaux. Nous avons envoyé deux requêtes en 2014, et une dernière le 16 août dernier, dans le but d’éviter tout malentendu avec le village Azrou mais rien n’a été fait», raconte Farid Lhadj Mohand, membre du comité du village Tifilkout. Sabotage Face à ce silence des autorités, les deux villages ont procédé au sabotage de toutes les conduites qui alimentent les quatre villages en eau potable le 22 août dernier, date où «nous avons décidé, après l’accord du village, de nous rendre sur place pour arrêter l’exploitation de la source en litige», ajoute Farid. Par la suite, le président de l’APC, Ouremdane Azoug, a déposé une plainte auprès du tribunal de Aïn El Hammam «contre des inconnus qui ont saboté les conduites d’eau qui aliment les quatre villages», selon un document parvenu à notre rédaction. Afin de trouver une solution au problème, «nous avons initié des réunions en présence des comités des villages concernés ainsi que des services publics et des services de sécurité, pour tenter de trouver une solution définitive à ce problème», nous confie une source officielle. La situation avait l’air d’être maîtrisée, jusqu’ici, «l’APC ayant chargé des plombiers de se rendre sur place et de réparer les dégâts», explique Malek Benkadi, vice-président de l’APC d’Illilten. Mais le 2 septembre, «nous nous sommes rendus compte que 250 mètres linéaires de tuyaux de notre conduite ont été sabotés encore une fois. Nous avons lancé un appel au village pour réparer les dégâts», ajoute Laziz Aït Amrane. Les habitants de Tifilkout et Azrou «étaient munis d’armes blanches». La confrontation a été évitée de justesse par l’arrivée des sages de la commune, puis les services de sécurité et les autorités locales les ont rejoints. Ils ont invité les deux parties à tenir une réunion au siège de la daïra, selon un témoin et, le même jour, une rencontre a eu lieu vers 18h. Les deux parties se sont mises d’accord pour «reprendre le système de répartition initial après réparation des dommages, afin de satisfaire les villageois en matière d’eau potable et d’engager un bureau d’études spécialisé pour déterminer les débits réels et, le cas échéant, rectifier les déséquilibres au niveau du répartiteur», selon le procès-verbal signé par les deux parties. Farid Lhadj Mohand souhaite que «les autorités prennent vraiment en charge ce problème afin de régler ce conflit qui aurait pu être évité si elles avaient donné suite aux requêtes déposées». Nous avons essayé de contacter l’Algérienne des eaux afin de connaître les actions entreprises afin de régler définitivement le problème dans l’une des rares communes dans la wilaya où cette société est absente, mais toutes nos demandes sont restées sans suite.

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