Maître Ali Yahia Abdennour, l’infatigable militant des droits de l’homme, ainsi que Abdelmadjid Azzi, ancien chef de service de santé de l’ALN dans la Wilaya III historique, ont été, vendredi dernier, les hôtes de la localité d’Aghribs, dans la wilaya de Tizi Ouzou, pour évoquer l’histoire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954. Me Ali Yahia Abdennour a indiqué que «la Kabylie s’était préparée à l’avance, dès les années 1930, pour le déclenchement de la Révolution, grâce à l’organisation démocratique dans tous les villages avec les assemblées villageoises (tajmaât) que la population suivait assidûment». «La Kabylie, qui comptait beaucoup de travailleurs dans l’émigration, a su s’organiser et se préparer mieux que toute autre région d’Algérie avec l’objectif de se débarrasser du joug colonial français.» Il a évoqué comment les anciens dirigeants du PPA en Kabylie, à l’image de Benaï Ouali, alors responsable du parti dans cette région, Amar Ould Hamouda, Krim Belkacem, Abane, Ouamrane…, ont su sensibiliser la population, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour le déclenchement de la lutte armée. D’autant plus que ces derniers savaient que «les deux puissances mondiales (les USA et l’URSS) étaient pour l’émancipation des pays sous domination coloniale». «Ces militants n’attendaient donc que la décision du parti pour passer à l’action armée», ajoute Me Ali Yahia, expliquant qu’en avril 1953, «Messali avait opéré une permutation au sein du secrétariat du PPA, en y remplaçant Lahouel par Ben Khedda. Puis, voyant que la même ferveur pour le déclenchement armé était toujours de mise, Messali organisa la rencontre de Hornu, en Belgique, en juillet 1954 au cours de laquelle il procéda à la dissolution du comité central du PPA/MTLD en s’autoproclamant président à vie», se rappelle le même orateur. En août 1954, ajoute-t-il, «le comité central du PPA/MTLD s’est réuni à Alger et a écarté Messali en vue d’aller vers ce déclenchement attendu par tous». Au cours des débats, et répondant à une question d’un intervenant à propos de la prise du pouvoir en juillet 1962, Me Ali Yahia répond que «la France est sortie par la porte pour revenir par la fenêtre… C’est cette puissance, notamment ses régimes socialistes qui encouragent les pouvoirs en Algérie au détriment des intérêts du peuple», clame Me Ali Yahia. De son côté, Abdelmadjid Azzi a indiqué : «Sans le service de santé, que le colonel Amirouche avait tout fait pour le mettre en œuvre dans les maquis, beaucoup de militants auraient eu certainement de l’appréhension à prendre les armes en masse, en constatant des mutilations et les graves blessures des moudjahidine.» Cet ancien infirmier a évoqué ainsi la rencontre du colonel Amirouche, au maquis, avec les docteurs Laliam et Benabid qu’il avait convaincus pour apporter leur aide à la Révolution. «Ces médecins ont permis, avec leurs contacts et amis pharmaciens, de collecter d’importantes quantités de médicaments acheminées vers des services d’infirmerie des djebels», rappelle M. Azzi, indiquant que «le principal hôpital existant dans wilaya III et que l’armée française n’a jamais découvert était celui de l’Akfadou».
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