jeudi 5 novembre 2015

Les armateurs étrangers monopolisent 98% du trafic

Le pavillon maritime algérien, aujourd’hui complètement déstructuré, couvre moins de 2% du fret transporté, hors hydrocarbures, en raison d’une politique de désinvestissement. Ce constat alarmant a été dressé par Mohamed Ibn Boushaki, directeur de la marine marchande et des ports auprès du ministère des Transports. «Nous avons traversé une période de désinvestissement à notre détriment», a reconnu hier M. Ibn Boushaki lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale. L’entreprise publique de transport maritime de marchandises, la CNAN, dispose uniquement d’une douzaine de bateaux, alors qu’elle avait une flotte de 80 navires dans les années 1980, «l’une des meilleures flottes de la Méditerranée», selon le même responsable. Entre-temps, «ces navires ont vieilli et n’ont pas été remplacés. C’est également le cas pour l’encadrement. Actuellement, nous couvrons moins de 2%» des échanges commerciaux, a déploré l’invité de la Radio. Conséquence : 98% du transport maritime de marchandises, représentant 4 milliards de dollars, profite aux pavillons étrangers. «Les études montrent que 4 à 5% des coûts des importations sont liés au transport. Cela représente 4 milliards de dollars», a-t-il expliqué. Outre une politique de désinvestissent, le pavillon maritime algérien, du moins ce qu’il en reste, se trouve «sous le diktat de trois grandes compagnies», d’après M. Ibn Boushaki. Celui-ci n’a cependant pas fourni de détails sur l’identité de ces compagnies. Il a annoncé, par ailleurs, le lancement d’un programme d’acquisition de navires pour «réhabiliter et renforcer le pavillon national». Le plan en question prévoit l’acquisition de 27 navires pour une enveloppe dépassant le milliard de dollars, financé par le Fonds national d’investissement. La CNAN vient d’acquérir six navires et entend en recevoir 18 autres à l’horizon 2019. Ce plan vise à augmenter la part des armateurs nationaux à 25% du marché du transport hors hydrocarbures.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire