La biologie médicale est aujourd’hui en danger, ce qui sera non sans conséquences graves sur les malades algériens. L’Association des laboratoires d’analyses médicales appelle à la normalisation et à la réglementation de l’activité, aujourd’hui exposée à de nombreux risques de dérive. Rappelant que la biologie médicale participe à 70% du diagnostic de plusieurs maladies, le président de l’Association, Abdelhalim Chachou, a signalé, en marge du premier congrès de biologie praticienne, qu’il est urgent de mettre en place une loi-cadre régissant l’activité dans toute sa globalité. «Il faut savoir que la spécialité d’exploration est fondamentale. Ce premier congrès a justement pour objectif la formation continue qu’il est urgent d’institutionnaliser mais, malheureusement, la biologie médicale est sous-réglementée contrairement à nos voisins marocains et tunisiens», a-t-il souligné. L’absence d’une réglementation rigoureuse a permis l’ouverture de centres d’analyses médicales sans compétences requises et les conséquences sont malheureusement subies par les patients. L’Association estime qu’il est temps de mettre un terme à tous les dysfonctionnement de cette activité, comme par exemple la gestion de ces centres par des cliniciens sans compétences légalement reconnues en la matière ou simplement des laboratoires d’analyses dans des cliniques sans biologiste, etc. «Tous les médecins ont fait de la biologie, mais on ne peut pratiquer une activité sans avoir acquis les aptitudes pour l’exercer. Les cardiologues et les gynécologues-obstétriciens pratiquent les échographies, mais ils ne sont pas des radiologues», a-t-il encore précisé. La biologie médicale est aujourd’hui en danger, ce qui sera non sans conséquences graves sur les malades algériens. M. Chachou a estimé que cette activité a besoin d’être réhabilitée à sa juste valeur à l’ère des accréditations et des bonnes pratiques. «Il est temps de mettre en place un livret de bonnes pratiques de la biologie médicale, des appareils répondant aux normes internationales. Ce qui nous permettra de travailler dans les meilleures conditions de sécurité et de qualité», a-t-il encore signalé tout en faisant allusion aux pratiques parfois douteuses de certains laboratoires où toute norme requise en la matière est bannie. M. Chachou revient également sur le problème du remboursement des actes insignifiants par la CNAS, alors qu’ils sont souvent onéreux. «La CNAS rembourse 2 DA un examen biologique tel que la glycémie. Ce n’est pas normal. Il est temps de fixer les vrais tarifs et réactiver la nomenclature des actes médicaux», a-t-il encore souligné et d’appeler à la levée de l’obligation faite par les services du ministère du Commerce à l’inscription de l’activité et à l’enregistrement au registre du commerce, contrairement au code de l’éthique et de la déontologie (art. 20). Ce congrès traite justement de plusieurs thèmes d’actualité tels que la biologie et le diabète, la biologie et la maladie rénale... «Le diagnostic précoce des maladies rénales est fondé à 100% sur la biologie médicale, en particulier chez les diabétiques et les hypertendus», a déclaré le professeur Hadoum, néphrologue et chef de service à l’hôpital Mustapha Pacha.
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