L’Algérie est la cible d’«officines» qui tentent d’en démolir le référent religieux national, socle ancestral du pays. «Il y a une invasion sectaire produite par des laboratoires et des officines dans le but de semer le trouble et la division au sein de la société», a affirmé, hier, Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, en marge d’une réunion des imams d’Alger-Centre. «Ils essayent de faire en sorte que les Algériens se sentent comme appartenant à des groupuscules en rejetant le référent religieux national», a-t-il ajouté, sans toutefois citer ou préciser de quels courants il s’agit. Et le danger qui pèse sur l’Algérie est bien réel, insiste-t-il. «Nous arriverons un jour, si les tentatives d’invasion et de division persistent, à la même situation à laquelle s’est retrouvé confronté le christianisme au XVIe siècle, avec Luther et ses réformes», a-t-il poursuivi. Raison pour laquelle il est du devoir de la mosquée et des imams de se rapprocher des citoyens pour jouer pleinement leur rôle spirituel mais aussi et surtout sociétal. «Les mosquées ont un rôle certain dans la préservation de la société de tout extrémisme et de toute idéologie et courant contraire à notre référent. Celui-ci est l’islam hérité de nos ancêtres, savants et sages, qui aspire au bien. Et non l’islam qui fait peur», a-t-il plaidé. L’Algérie a immunisé, par ses mosquées, la société algérienne de telles dérives sectaires et de tout extrémisme violent. «Est-il besoin de rappeler qu’une centaine d’imams ont été assassinés durant la décennie noire ? Des martyrs qui ont payé de leur vie pour avoir scandé et démontré que le terrorisme n’est pas issu du Coran. Ce qui a fait de l’Algérie une référence dans la lutte contre le fanatisme et l’extrémisme. Et nous continuons de démontrer à travers le monde que l’islam est innocent de toutes les atrocités et exactions commises par ces groupes de terroristes», explique M. Aïssa. Mais ce n’est pas assez. Car selon le ministre, les mosquées doivent aller vers une véritable implication, concrète et multiple, dans les choses de la vie quotidienne des citoyens. «Nous avons appris que la drogue utilisée par les sanguinaires de Daech a été introduite en Algérie», annonce-t-il, en faisant référence au Captagon. «Il est plus que jamais du devoir des imams de lutter contre la consommation de drogue, la violence et tout autre fléau et phénomène social qui menacent la cohésion sociale», ajoute-t-il. «Tout comme les imams et la mosquée doivent veiller à la sensibilisation et à l’éducation des citoyens, en termes par exemple d’environnement et de propreté, de santé, de respect, de civisme, etc.», a conclu M. Aîssa.
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