lundi 6 mars 2017

Le vaccin de la discorde

Mauvais départ pour la campagne nationale de vaccination contre la rougeole et la rubéole (R-R), lancée aujourd’hui en milieu scolaire. Des parents d’élèves sont destinataires d’une correspondance de la part des établissements scolaires, leur demandant de choisir de faire vacciner leurs enfants ou pas. Ce questionnaire est loin de rassurer les parents d’élèves qui sont ainsi sollicités à prendre une décision qui «peut influencer la vie de leur enfant, alors que la majorité ne détient pas toutes les informations sur ce vaccin», affirme l’Association des parents d’élèves. Cette organisation dénonce «l’opacité» autour de cette campagne de vaccination. «Contrairement aux campagnes précédentes, aucune campagne de sensibilisation ni de vulgarisation n’a été entreprise avant de laisser le choix aux parents d’élèves de décider de vacciner leurs enfants ou pas», s’insurge Khaled Ahmed, président de l’Association nationale des parents d’élèves. «Le ministère de la Santé, censé représenter l’assurance d’une autorité sanitaire, a failli dans la préparation de cette campagne, en laissant enfler une polémique au niveau des établissements scolaires», ajoute M. Zerrouk, représentant de la même organisation, qui estime que les ministères de la Santé et de l’Education nationale doivent tous les deux garantir les moyens de protection des enfants. Les parents qui se sentent plus que jamais concernés par le débat sur la pertinence du vaccin, ses effets secondaires et la protection qu’il peut fournir, ne sont pas plus rassurés avec la diffusion des précisions des ministères de la Santé et de l’Education nationale démentant avoir ordonné l’envoi de questionnaires sollicitant l’avis des parents ! Une source au ministère de l’Education nationale précise à El Watan que «le ministère de l’Education n’a pris aucune décision concernant la vaccination entièrement organisée par le département de la Santé, conformément à un calendrier préconisé par l’OMS. L’envoi des questionnaires ne s’est pas fait sur instruction du ministère de l’Education nationale». Des chefs d’établissement, «sous la pression des parents d’élèves qui demandent des garanties concernant les effets secondaires, ont préféré soumettre la décision à l’approbation des parents», souligne Sadek Ziri, président de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), qui compte parmi ses fédérations, une union représentant les directeurs des établissements scolaires. Considérant les assurances de médecins qui conseillent aux parents d’adhérer à la campagne de vaccination «qui est le fruit d’un travail de spécialistes et de longues années de recherches», la communauté médicale exprime des préoccupations quant à l’applicabilité de la campagne, «les seringues et aiguilles adaptées, pour ne citer que ces éléments, sont totalement en rupture», selon Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique. Cette campagne se poursuivra jusqu’au 15 mars. Elle concernera les enfants des cycles primaire et moyen fréquentant les établissements publics et privés, soit près de 7 millions d’élèves.        

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