lundi 6 mars 2017

Plusieurs personnalités politiques recalées

D’anciens ministres et d’autres en exercices se sont portés candidats aux législatives du 4 mai, avec des fortunes diverses. Si pour certains la démarche s’apparente à une volonté de revenir dans le jeu politique après une longue traversée du désert, pour d’autres, elle répond à une volonté d’agrandir leur cercle d’influence et de se prémunir contre un éventuel départ du gouvernement. Mais tous étaient tributaires du feu vert du Président, seul à même d’accorder le blanc-seing pour une candidature. Ce qui a fait dire à certains membres du gouvernement que l’autorisation a été accordée à ceux qui étaient proches de la «porte de sortie». «Beaucoup ont eu peur de perdre leur poste en postulant. D’autres ont justifié leur refus sous le prétexte qu’ils géraient des ministères importants et ne pouvaient pas se permettre de geler leurs activités durant la campagne», affirme un cadre du parti. Mais certains sans poste, ont tenté un retour en grâce à travers ses législatives. C’est le cas de Mohamed Sghir Kara, ancien ministre du Tourisme dans le gouvernement Ouyahia, qui s’est porté candidat FLN à Bouira, mais sans succès. L’homme, qui avait mené la fronde contre le secrétaire général de l’époque, Abdelaziz Belkhadem, le contraignant à organiser un vote de confiance qui lui fut fatal, a espéré très longtemps un retour sur investissement de la part de certains cercles du pouvoir. Mais ses prises de position successives contre l’arrivée de Amar Saïdani et Abdelaziz Ziari au poste de secrétaire général du FLN, lui ont été fatales et l’on contraint à une semi-retraite politique. «Il a beaucoup manœuvré en coulisses pour son retour au gouvernement. Pendant des années, il a attendu qu’on fasse appel à lui de nouveau, mais le téléphone n’a jamais sonné», relate une source du parti. Pour Amar Tou, les choses sont différentes. Celui qui fut membre du bureau politique sous Benhamouda, Benflis et Belkhadem, député en 1987, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ministre des Postes et des Télécommunications, de la Santé et des Transports, tête de liste à Oran lors des législatives de 2007, puis à Sidi Bel Abbès en 2012, et qui s’est prononcé pour un cinquième mandat du président Bouteflika, il y a quelques mois, n’a pas réussi à imposer sa candidature. Ecarté de Sidi Bel Abbès au profit de l’ancien wali Tahar Sekrane, son nom a, par la suite, été évoqué à Tlemcen, mais là encore sans suite. «Il s’est beaucoup démené ces dernières quarante-huit heures pour trouver un point de chute, après son échec à Sidi Bel Abbès», confirme un membre du Comité central. Etre membre du gouvernement n’assure pas une voie royale pour obtenir son ticket pour les législatives. Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé en a fait l’amer expérience. Annoncé comme tête de liste à Constantine, on lui a préféré un médecin, le Dr Mehsas, présenté comme un proche du Premier ministre Abdelmalek Sellal. Même mésaventure pour le ministre du Tourisme, Abdelawahab Nouri, dont la candidature à Batna a été rejetée, au profit de Hadj El Ayeb, ex-sénateur du tiers présidentiel. «Rien n’indique que ces ministres ne vont pas être repêché ailleurs», rappelle un fin connaisseur des arcanes du parti. Avec trois ministres au gouvernement, le RND a été épargné par les luttes, seul Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine, s’est porté candidat aux législatives à Oran, alors que Mohamed Mebarki et Abdessalem Bouchouareb, avaient, selon le porte-parole du parti, Seddik Chihab «exprimé leurs vœux d’être candidats». Les deux membres du gouvernement ont préféré ne pas prendre de risque de se présenter aux législatives, car en cas d’échec, rien ne leur garantirait de garder leurs postes.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire