vendredi 3 mars 2017

Une étude sur l’économie informelle est lancée

Le ministère du Commerce a lancé, hier à Alger, une étude sur l’économie informelle en Algérie en partenariat avec le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) avec l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). L’étude se fera en deux phases : la première consiste en l’élaboration d’une enquête dans la wilaya de Tlemcen en 2017, qui a été choisie comme wilaya pilote. Ce choix est motivé par le caractère frontalier de cette wilaya, permettant de construire et de tester les instruments statistiques afin de mesurer l’économie informelle et de comprendre son  fonctionnement. La seconde phase sera consacrée à l’élaboration d’une enquête nationale en 2018. Le but est de connaître le fonctionnement de l’économie informelle dans ses différentes dimensions (financement, production, commercialisation, emploi), puis d’élaborer une stratégie adéquate pour lutter contre ce phénomène, a-t-on expliqué lors de l’atelier consacré au lancement de cette étude. La mise en application de cette étude est «l’entame d’une réflexion objective et profonde autour de la problématique de l’informel qui a pris des proportions alarmantes sur la sphère économique nationale», a affirmé le ministre de  l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville et ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, dans une allocution lue en son nom par le directeur général de la régulation et de l’organisation des activités au ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderrahmane. L’économie informelle, selon lui, «est considérée comme un obstacle majeur pour la promotion de la production nationale dans le processus de la diversification économique amorcé par le gouvernement, qui représente une option fondamentale du développement du pays», a-t-il ajouté. Jusque-là, les mesures prises sont insuffisantes. L’étude vise également à identifier les caractéristiques saillantes des actifs informels et les branches d’activités concernées pour appuyer la mise en œuvre d’outils assurant l’opérabilité de la stratégie de lutte contre l’économie informelle. Selon des chiffres avancés par le sous-directeur des statistiques et de l’information économique auprès du ministère du Commerce, Abderrahmane Saâdi, l’économie informelle en Algérie représenterait 45% du Produit national brut (PNB), citant une enquête réalisée par l’ONS en 2012. Selon cette enquête, l’économie informelle employait 1,6 million de personnes en 2001 avant d’atteindre 3,9 millions de personnes en 2012 (45,6% de la main-d’œuvre totale non agricole) reparties comme suit : commerce et services  (45,3%), BTP (37%) et activités manufacturières (17,7%).

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