lundi 25 juillet 2016

Surcharge des services obstétriques: un phénomène accru durant l'été

Les services obstétriques des grands hôpitaux et  cliniques de la majorité des régions du pays enregistrent une surcharge stressante  durant la période estivale qui coïncide avec les départs en congé de nombreux  professionnels de la santé.        Ce phénomène s'explique notamment par la hausse du taux de natalité   en cette période de l'année. A titre d'exemple, 28,4% des naissances (prés de  300 000) ont été enregistrées durant le troisième trimestre de l'année 2015,  selon les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS) qui relève parallèlement  une hausse de mariages (113 000)  durant la même période.         Dans une déclaration à l'APS, le directeur de la population au ministère  de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Amar Ouali, a imputé  l'augmentation du nombre des naissances (+50 000) pour les seuls mois de juillet  et août 2015 en comparaison avec les autres mois de l'année, à la tradition  de la société algérienne de célébrer les cérémonies de mariage durant la saison  estivale.        Si la situation "difficile" que connaissent certains services obstétriques  à travers le pays est due, pour le même responsable, au "manque flagrant"des  personnels médical et paramédical, d'autres  professionnels de la santé l'expliquent  plutôt par l'absence d'une couverture sanitaire de proximité, ce qui pousse  le citoyen à s'orienter vers un service équipé en quête d'une bonne prise en  charge notamment en cas de grossesse à risque.         Le directeur de la santé de la wilaya d'Alger, Dr. Mohamed Miraoui,  a indiqué que les naissances enregistrées dans 17 établissements hospitaliers  et de proximité avaient atteint un point culminant en été 2015 avec près de  30 000 nouveaux nés, dont 21%  issues d'autres wilayas.         Evoquant le nombre de cliniques et services obstétriques, il a précisé  qu'il y a un service pour 61 167 femmes en âge de procréation entre établissements  publics et privés avec une capacité d'un lit pour 447 femmes dans les établissements  publics et une sage-femme pour 1 171 femmes.                  Affluence excessive de localités est de la capitale sur l'hôpital Parnet.Au centre hospitalier Nafissa Hammoud (ex Parnet), la sage-femme coordonnatrice  du service, Aichouche Messaoud, a affirmé que cette affluence était due à la  réputation de cet l'hôpital, connu pour ses prestations de qualité au niveau  des services des urgences médicales, de pédiatrie et de néonatalogie ainsi que  le service obstétrique.       Elle a précisé que le service prend en charge entre 30 et 50 accouchements  par jour et plus de 1 000 par mois dont la plupart en dehors de la wilaya d'Alger,  relevant que certains hôpitaux à l'est de la capitale transféraient vers Parnet  tous les accouchements à risque (hypertension, diabète, maladies cardiaques,  anémies...).D'une capacité de 24 lits patents, le pavillon de gynécologie obstétrique  se voit souvent dans l'obligation de redoubler sa capacité d'accueil avec un  lit pour deux femmes et leurs nouveaux nés. De ce fait, le service se transforme  en une véritable ruche humaine qui s'emploie sans relâche à cerner la situation. Cette profession est humaine et éprouvante à la fois, a confié une infirmière  qui s'empressait d'aller prêter main forte à une femme sur le point d'accoucher,  réitérant toutefois sa totale disposition à assumer cette noble mission quelle  que soit la situation. A ce propos, le personnel médical et paramédical a estimé qu'en  dépit des grands moyens mis à la disposition de cette structure, il est impossible  de prendre en charge le nombre croissant d'accouchements notamment en cette  période de l'année.Le manque sensible des personnels médical et paramédical s'explique  par le gel ces dernières années de la formation et le passage des sages-femmes  au secteur de l'enseignement supérieur chose qui a entravé en grande partie,  le bon fonctionnement du service en question, a-t-il souligné.         Le même son de cloche résonne au sein du service gynécologie obstétrique  du centre hospitalier d'Annaba (est du pays), selon le directeur général, Pr.  Abdelaziz Lankar qui a déclaré que 4 000 accouchements ont été pris en charge  durant le troisième trimestre 2015, soit 40 naissances par jour dont 70% venues  des wilayas avoisinantes et 50% de la seule wilaya d'El Taref.         Il a relevé que le service d'une capacité de 135 lits était encadré  par sept médecins et 55 sages-femmes, estimant que ces compétences qui travaillent  sans répit aucun, n'étaient pas en mesure de faire face à la situation.                    Certains hôpitaux maîtrisent la situation grâce à l'organisation et à la mobilisation  de leurs personnels. Si les hôpitaux de Parnet et d'Annaba doivent gérer au quotidien cette  pression pesante au niveau des services obstétriques durant l'été, la situation  est autre à l'hôpital de Kouba et les services hospitaliers d'Oran qui sont  parvenus à prendre les choses en main grâce à l'organisation et à la mobilisation  de leurs personnels.        Le directeur général de l'hôpital Bachir Mentouri (Kouba), Abdelkader  Ghouila, a affirmé que conformément aux instructions du ministre de la Santé  liées à la prise en charge des services maternité durant l'été, l'hôpital a  de suite mobilisé une équipe médicale et paramédicale pour assurer les prestations  au niveau de cette structure qui dispose de 56 lits entre les services obstétrique  et grossesses à risque.         Outre la mise en place de 14 autres lits supplémentaires pour éviter  la situation "catastrophique" vécue les précédentes années, le même responsable  a mis en avant l'organisation et l'orientation des femmes enceintes au cas par  cas vers les cliniques de Gué de Constantine et d'El-Mouradia.        Pour une meilleure prise en charge, le directeur de la santé de la wilaya  d'Alger a annoncé l'ouverture en septembre prochain, d'un nouvel hôpital maternité  pédiatrie à Douira (ouest de la capitale) et un autre complexe à Baba Hassen  et à Bir Khadem dans l'attente du coup d'envoi pour la réalisation de trois  hôpitaux similaires à Rouiba, Ain Benian et Hussein Dey d'une capacité de 150  lits chacun.        D'autre part, la situation dans les services obstétriques d'Oran (ouest  du pays) est totalement différente de celle du centre et est du pays.         Le directeur de la santé de wilaya, Abdelkader Kaceb, a indiqué que  sa direction avait résolu définitivement le problème de surcharge et de pression  au niveau des services obstétrique par la mise en place d'une cellule qui veille  à organiser le transfert des femmes enceintes entre les différents services  de la wilaya en fonction des lits disponibles, avant de rappeler qu'une moyenne  de 50 naissances sont recensées chaque jour.          Par ailleurs, le chef du service gynécologie de l'hôpital de Zeralda,  Pr. Arab Boudriche, a confié que le transfert des malades d'une région à  une autre était du en premier lieu, à l'exploitation irrationnelle des structures  de proximité existantes et à l'absence de garde et de spécialistes ce qui  contraint le citoyen à aller chercher une meilleure prestation dans les grands  établissements hospitaliers.           De son côté, le président du conseil de l'ordre des médecins, Dr. Mohamed  Bekkat Berkani, le phénomène est dû à la répartition inégalée des spécialistes  à travers les différentes régions du pays, ce qui amène le citoyen, a-t-il dit,  a se diriger vers les grands établissements hospitaliers pour la sécurité et  la qualité des prestations.       Il a prôné, dans ce contexte, l'encouragement de l'installation des spécialistes  dans les régions reculées tout en renforçant le rôle des établissements et centres  de santé de proximité, estimant que la prise en charge de la grossesse fait  partie des prestations médicales "particulières"car nécessitant beaucoup   de vigilance pour préserve la vie de la mère et du nouveau né.

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