Si le taux de réussite aux épreuves du Brevet d’enseignement moyen est de 56,33%, le taux de passage au cycle secondaire pourrait augmenter de 12 points, avec la prise en compte du contrôle continu pour les candidats n’ayant pas obtenu la moyenne au BEM. C’est ce qu’a indiqué, hier, Samia Mezaib, directrice de l’évaluation et de la pédagogie au ministère de l’Education nationale, lors de son passage à «L’invité de la rédaction» de la Chaîne 3. Le taux de réussite, bien qu’il soit en hausse de 2,03% par rapport à celui de 2016, reste «insuffisant», aux yeux de la même responsable qui relève une faiblesse des résultats dans les matières scientifiques, due à plusieurs facteurs, dont, énumère-t-elle «les programmes de la réforme élaborés dans l’urgence et l’insuffisance de la formation des enseignants». Le département de l’Education compte donc mener un programme de multiplication de formations dans la didactique des mathématiques. Pour remédier à cette situation, des épreuves de mathématiques sont introduites dans le concours de recrutement des enseignants du primaire, car, souligne la même responsable, leur majorité est issue des filières littéraires. Les enseignants appellent à la révision du système d’orientation des élèves qui engendre, selon eux, un taux d’échec énorme en première année secondaire. Selon Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), «il y a trop de redoublants au niveau du secondaire. Le secteur enregistre annuellement 30% d’élèves qui refont la 1re année secondaire». Le syndicat considère que le système d’orientation actuel, dont la vocation est de répondre aux exigences de la carte scolaire, avec le placement du nombre d’élèves dans les filières indiquées, ne prend pas en considération le profil de l’élève et ses capacités à intégrer une filière au lieu d’une autre. M. Amoura indique d’ailleurs que les élèves sont orientés selon leur moyenne générale sans prendre en compte les lacunes dans les matières. Pour M. Boudiba, secrétaire national, chargé de la communication au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), c’est la carte scolaire qui indique le nombre de places pédagogiques disponibles pour chaque filière. «Le système d’orientation est réduit à la gestion des flux des élèves avec tout ce que cela pourrait induire comme dysfonctionnement au niveau de l’enseignement secondaire», explique M. Boudiba. Les représentants des enseignants appellent à l’ouverture en urgence du dossier de la réforme de l’enseignement secondaire qui doit impérativement prendre des mesures pour une meilleure attractivité de la formation professionnelle qui doit constituer une alternative pour les recalés au BEM.
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