Quelques mois après sa libération et des tentatives d’organiser l’opposition, Boudiaf décide de quitter l’Algérie. Pour sortir du pays, la frontière algéro-tunisienne était la plus sûre vu l’importance des militants du PRS à Annaba, plus particulièrement, témoigne Amar Benbelaïd, étudiant et militant du parti à Paris. Un cousin de Boudiaf, Ismaïl, directeur de l’hôtel des Finances de Annaba, s’est chargé de l’héberger. Selon Benbelaïd, auteur de l’essai C’était Boudiaf, un faux passeport fut établi au nom d’une dame, et c’est déguisé en femme voilée que l’ancien séquestré de Tsabit se présente au poste frontière de Souk Ahras. «Dans la voiture avaient pris place deux autres femmes également voilées et un monsieur. Tout ce monde prétexta se rendre à la Marsa, en Tunisie, où réside historiquement une importante colonie algérienne pour participer aux festivités d’un mariage. Le voyage se déroulera sans encombre jusqu’à Tunis ; de là, Boudiaf s’envolera pour Paris où il arrivera le 14 septembre», détaille Benbelaïd. Arrivé en Tunisie, Boudiaf est accueilli par le ministre tunisien El Hadi Bekkouche, «qui lui offrit l’hospitalité et lui tint compagnie jusqu’à son départ pour le Maroc», raconte Aïssa Boudiaf.
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