Dans ses réponses aux députés, le Premier ministre a promis de réguler le secteur de la presse. Au moment où RSF se plaint des contraintes dressées contre la liberté de la presse dans le pays, Abdelmadjid Tebboune tient, lui, un discours rassurant sur la presse dans le pays. Le Premier ministre a ainsi rappelé que «la liberté d’expression est un acquis démocratique et, en réponse à tout ce qui a été dit à ce sujet, le gouvernement œuvrera à son renforcement à travers l’activation et la consolidation des autorités de régulation sur lesquelles je veillerai personnellement, ainsi qu’à l’installation du conseil d’éthique et de déontologie de la presse». Un organe de régulation de la presse écrite que l’ancien ministre, Hamid Grine, avait refusé d’installer sous prétexte que cela n’existe pas ailleurs dans le monde. L’autre chantier auquel le Premier ministre promet de s’attaquer est celui de la régularisation des chaînes de télévision privées. Livrées à l’anarchie, ces télévisions devront se conformer à la nouvelle réglementation, selon M. Tebboune qui se donne jusqu’à la fin de l’année en cours pour terminer ce chantier. Il a annoncé la «réglementation des chaînes de télévision privées avant la fin de l’année en cours parallèlement au lancement du projet de création d’une chaîne de télévision parlementaire». Il a également précisé que le «dossier des chaînes de télévision privées sera définitivement clos avant fin 2017». Il annonce aussi «l’accréditation de ces dernières, selon un cahier des charges plus précis, en tant que chaînes algériennes diffusant depuis l’Algérie et non de l’étranger». Quelques heures avant l’annonce de ces changements, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) a critiqué, dans une lettre ouverte au Premier ministre, la situation de la liberté de la presse dans le pays. «Depuis 2014, l’Algérie a perdu plus de dix places au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, pointant à la 134e place (sur 180) en 2017».RSF rappelle que l’année 2016, «tragique pour la presse algérienne», a été marquée par «l’incarcération de deux responsables d’une chaîne de télévision, d’un blogueur et d’un journaliste, ce dernier étant décédé en détention après trois mois de grève de la faim». «Ces poursuites judiciaires ont pour point commun d’avoir été engagées sur la base du code pénal, auquel sont toujours confrontés les journalistes pour la diffamation, l’outrage et l’injure», explique RSF qui rappelle également que des chaînes de télévision privée sont arrêtées à cause de leur position.
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