Dans son rapport de 2017, le département d’Etat note que «le gouvernement algérien ne répond pas entièrement aux normes minimum pour parvenir à l’élimination de la traite des personnes». Le rapport annuel du département d’Etat américain sur la traite des êtres humains, rendu public avant-hier, a classé l’Algérie dans la catégorie 2, quittant ainsi la sombre catégorie 3 qu’elle occupait ces cinq dernières années. Mais elle reste sur la liste des pays sous observation, dans l’attente de voir le gouvernement algérien mettre en œuvre un certain nombre d’engagements pouvant le rapprocher des standards. «Le gouvernement algérien ne répond pas entièrement aux normes minimum pour parvenir à l’élimination de la traite des personnes», note le rapport qui couvre la période allant d’avril 2016 à mars 2017. Cependant, il indique que l’Algérie a «accompli des progrès en matière de lutte contre la traite des personnes», ce qui a fait que le pays a quitté la catégorie 3 dans le classement du département d’Etat. Ce dernier se base sur des poursuites judiciaires engagées par les autorités du secteur contre des trafiquants qui s’adonnent à la traite des personnes. Seize poursuites ont été recensées liées au «travail sexuel forcé contre des migrants et aux trafiquants qui organisent des réseaux de mendicité des migrants». Des diplomates américains estiment que les migrants subsahariens présents en Algérie sont des «populations vulnérables facilement exposées à la traite des personnes». Pour les Américains, l’installation en 2016 d’un comité interministériel de lutte contre la traite des personnes est «une preuve de l’existence d’une réelle volonté politique du gouvernement algérien». Le département d’Etat souligne une approche positive du gouvernement algérien basée sur «la prévention, la protection et les poursuites judiciaires». Mais des insuffisances restent à combler, selon le rapport du département d’Etat. Car, le gouvernement n’arrive toujours pas à «identifier systématiquement les victimes de la traite des personnes, de leur fournir la protection nécessaire en l’absence de mécanisme pour fournir un service de protection adéquat en soutien aux ONG spécialisées». Les autorités algériennes se sont engagées à mettre en place une base de données mais qui n’a pas encore vu le jour. Le département d’Etat reproche aussi aux autorités algériennes de «continuer à punir les victimes potentielles de la traite pour des actes qui sont le résultat direct de la traite, tels que les violations des lois sur l’immigration et la prostitution». Le rapport annuel sur la traite des personnes, considérée comme de l’esclavage dans une forme moderne, recommande à l’Algérie de «mener des enquête vigoureuses pour identifier les actes de traite des êtres humains et de punir sévèrement leurs auteurs». Le département d’Etat exhorte également l’Algérie à «établir des procédures de prises en charge des victimes, de formations des forces de police, des magistrats et les responsables de la santé et des services sociaux intervenant dans ce domaine». Il recommande aussi la fourniture de l’aide juridique et une assistance médicale et psychologique pour le rapatriement de toutes les victimes de la traite en coordination avec des ONG et autres organismes internationaux. Mais surtout, le département d’Etat demande aux autorités algériennes d’assurer les victimes étrangères de la traite des êtres humains de ne pas «courir le risque d’être arrêtées et de les extrader contre leur volonté vers leur pays d’origine. Le rapatriement doit se faire volontairement et s’opérer avec la collaboration des organisations compétentes et les ambassades des pays d’origine». Dans son rapport annuel, le département de Rex Tillerson appelle à mettre en œuvre «un plan national d’action contre la traite des êtres humains».
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