Pas moins de 700 000 candidats ont passé hier les épreuves écrites du concours de recrutement des enseignants. Les activistes et syndicalistes du secteur déplorent le déroulement des examens dans des conditions «hors normes» qui, affirment-ils, favorisent la «fraude». «Ce concours n’a pas été soumis aux mêmes mesures prises lors de l’examen du baccalauréat par exemple. Les agents n’ont pas utilisé le détecteur de métaux ni fouillé les candidats, ce qui a permis à ces derniers d’avoir leurs téléphones portables, tablettes et autres outils à l’intérieur des salles d’examen», affirme Kamel Nouari, activiste et directeur d’un collège, soulignant que dès le début des épreuves, «les sujets des examens ont fait le tour des réseaux sociaux». Toujours sur la Toile, plusieurs candidats ont aussi dénoncé certains «dépassements et irrégularités». Par ailleurs, selon les chiffres avancés par le ministère de l’Education et face à la vague des demandes de départ à la retraite d’un nombre important d’enseignants, et si 10 000 candidats seulement seront pris, le prochain recrutement des enseignants dans les trois paliers ne couvrira pas les besoins du secteur, estiment les syndicats. En effet, plus de 40 000 enseignants ont entamé les démarches pour partir à la retraite et quitteront leur poste d’ici l’année prochaine, après la décision de suppression de la retraite anticipée après 32 ans de service. Pour Bachir Hakem du CLA, de nombreux postes resteront vacants faute de candidats valables ou par manque de candidats dans certaines spécialités. «Le déficit en enseignants de qualité sera très important cette année encore. Le nombre d’enseignants qui seront recrutés cette année sera encore en dessous des besoins et sera de nouveau, comme l’année dernière, complété par les enseignants inscrits au fichier de la banque de données et qui seront recrutés encore une fois en tant que contractuels», explique-t-il. Et d’ajouter : «Recruter un enseignant, quel que soit son niveau, sans aucune formation, à partir d’un concours dont la crédibilité n’est pas reconnue par les responsables eux-mêmes a montré les carences de cette méthode d’engagement dans ce noble métier.»
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