Le Premier ministre a assuré, hier au Sénat, que le plan d’action du gouvernement vise à protéger la cohésion sociale et à assurer une transition économique qui permettra de réduire la dépendance de l’Algérie à ses hydrocarbures. Le plan d’action du gouvernement doit être approuvé par les deux chambres du Parlement avant la clôture de la session parlementaire prévue pour le dimanche 2 juillet. L’Assemblée populaire nationale (APN) a déjà donné vendredi passé son quitus, reste l’approbation ou la motion de soutien du Conseil de la nation qui se fera normalement aujourd’hui. C’est un véritable parcours du combattant auquel s’exercent le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune et les parlementaires. Hier, devant les membres du Sénat, le chef de l’Exécutif a exposé les grands axes de sa feuille de route. Une demi-heure aura suffi à Tebboune pour résumer le contenu de son plan d’action rédigé dans un contexte financier difficile. Pour faire justement face à cette crise financière qui frappe le pays ces dernières années, Tebboune plaide pour la réhabilitation du travail et la conjugaison des efforts pour que notre pays arrive à consolider sa place dans «ce monde cruel». Seulement, Tebboune demeure optimiste. Sur un ton rassurant, il a évoqué la nécessité d’aller vers un consensus national en vue de pouvoir faire face à cette conjoncture et surtout pour protéger la souveraineté de décision. «Certes, la mission peut être difficile et rude, mais je suis convaincu que la réussite sera garantie», dira-t-il. Le Premier ministre n’a pas innové, ce plan d’action s’inscrit, dit-il, dans la continuité et a pour but de protéger la cohésion social et d’assurer une transition économique pour réduire la dépendance pétrolière. Scindé en cinq chapitres, ce plan d’action porte, explique le chef de l’Exécutif, sur le renforcement de l’Etat de droit, la moralisation de la vie publique, la protection des acquis sociaux, la poursuite des investissements et le développement humain, le soutien à l’économie, l’industrie et à la politique étrangère. Pour préserver le caractère social de l’Algérie, un débat national sera ouvert à propos de l’ajustement des mécanismes d’aide sociale d’une façon graduelle. Le Premier ministre annonce une autre réunion de consultation nationale qui interviendra incessamment et concernera la révision des subventions publiques et le ciblage de couches vulnérables. Les sénateurs hors champ Par ailleurs, Tebboune a confirmé le maintien de la règle d’investissement 51/49 garantissant la souveraineté nationale. Selon lui, les étrangers ne boudent pas cette règle qui a montré son efficacité au fil du temps. Selon la feuille de route du gouvernement, le budget de l’Etat sera orienté vers les secteurs prioritaires générateurs de richesses. «Près de 70 milliards de dinars ont été injectés dans divers investissements et leur rentabilité n’a pas été visible. Les gros investissements non rentables seront remplacés par la création de PME dans différentes région du pays afin d’éviter la centralisation des richesses», affirme le chef de l’Exécutif qui confirme la révision à la hausse des coûts de gestion institutionnelle. Il sera également question de la création d’un environnement propice susceptible de pousser les acteurs activant dans le marché informel à intégrer le circuit officiel. «Avant de songer à l’endettement, il faudrait jouer toutes les cartes dans un esprit de dialogue national», tranche-t-il. Lors des débats, la majorité des intervenants ont relégué au second plan l’ordre du jour de la séance pour mettre en avant leurs préoccupations d’ordre local. Les sénateurs ont fait part au Premier ministre des problèmes que rencontre la population de leurs wilayas respectives. Chose qui a déplu au président du Sénat, contraint d’intervenir pour recadrer les sénateurs en leur demandant de s’en tenir à l’ordre du jour. Le sénateur Abdelhak Kazitani a indiqué que cette feuille de route doit être «suivie par la présentation de la déclaration de politique générale comme le stipule la Constitution». «Le Parlement a besoin d’être boosté afin qu’il puisse assumer pleinement sa mission. Lutter contre la bureaucratie doit être le ‘‘souci majeur’’ du gouvernement», note-t-il. Mustapha Djerdali a incité le gouvernement à valoriser davantage les wilayas internes et à lever le gel sur certains projets structurants dans le cadre du développement local. Belkacem Kara a insisté, quant à lui, sur la réduction de la facture des importations afin d’encourager le produit national qui subit une concurrence «rude et déloyale».
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