Chaque bulletin que vous glisserez pour nos listes est un agrément pour notre parti.» Ce sont les mots de Karim Tabbou, porte-parole de l’Union démocratique et sociale (UDS), qui a animé, mercredi dernier, un meeting de campagne dans la ville de Béjaïa. Pourtant, le parti ne dispose toujours pas d’agrément, que le ministère de l’Intérieur lui refuse sans justification, pour pouvoir prendre part à l’échéance électorale. Mais cela n’empêche pas l’UDS de figurer dans les starting-blocks des élections locales du 23 novembre. Le parti s’engage dans la compétition électorale avec des listes enregistrées sous les couleurs «indépendantes» et que forment ses militants et sympathisants. A Béjaïa, il mise surtout sur la liste APW, que conduit le président sortant de l’APC de Tibane (Attouche Zahir) et la liste indépendante conduite par Nassim Djama pour l’APC de Béjaïa. Les deux têtes de listes sont des ex-élus du Front des forces socialistes et, comme eux, ils sont nombreux, parmi les dissidents du parti, à avoir rejoint Karim Tabbou, lui aussi ex-député et ex-premier secrétaire national du FFS, ayant démissionné de son ex-parti en juillet 2012. Parmi les militants et les candidats de l’UDS, nombreux sont les dissidents du FFS. Au parti, on assure miser sur une quinzaine de listes de candidature. Dans le pays, Karim Tabbou nous avance le chiffre de 12 wilayas où son parti serait engagé «clandestinement». «Nous sommes comme dans la clandestinité», a-t-il déclaré devant une foule compacte sur la placette de la cité Dawadji, au centre-ville de Béjaïa. «Ils ne veulent pas d’un parti qui perturbe leur système», lance-t-il. En animant un meeting de campagne dans la ville, Tabbou remet en question cette «clandestinité» qui garde cependant un certain sens concernant les listes engageant indirectement l’UDS dans d’autres régions du pays comme au Sud, là où le parti revendique des candidats parmi les militants anti-gaz de schiste à Ouargla. En ne s’affichant pas encore ailleurs qu’à Béjaïa, avec les couleurs de l’UDS, ce sont donc autant de candidats «en embuscade», pour ainsi dire, qui s’assumeront comme tels à la proclamation des résultats. L’UDS ambitionne de compter des candidats avant même de pouvoir obtenir son agrément, un fait accompli devant lequel on veut mettre les autorités. «Je suis dans la clandestinité et aujourd’hui Béjaïa est mon maquis», déclare Tabbou dans le langage métaphorique qu’il affectionne et pour coller à l’actualité du 1er Novembre. L’actualité a été aussi celle du rush exercé dimanche dernier sur l’Institut français d’Alger (IFA), dont Tabbou décrypte le message adressé aux gens du pouvoir auxquels les jeunes demandent de partir. «Ils leur disent que si vous ne partez pas, c’est alors nous qui partirons», décode Tabbou. «Ils ont trahi le 1er Novembre !» s’exclame-t-il à propos des tenants du système, ajoutant à l’illustration par l’épisode de l’IFA, celle du blocage du site de la loterie des Etats-Unis du fait de la forte demande. «Chaque jour est un 1er Novembre, chaque geste est une révolution» assène-t-il, considérant que l’échec que l’on dénonce «n’est pas celui de la politique mais celui des partis politiques».
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