jeudi 23 novembre 2017

L’affaire renvoyée devant le tribunal criminel

La chambre d’accusation près la cour d’Alger a renvoyé, hier, l’affaire liée à l’attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine, In Amenas, devant le tribunal criminel. Par cette décision, elle confirme les conclusions du juge d’instruction, qui a retenu plusieurs chefs d’inculpation contre les cinq accusés en détention (un Malien, un Tunisien et trois Algériens) et les cinq autres en fuite, dont Mokhtar Belmokhtar. De fait, elle rejette la demande, introduite par une des parties, d’un complément d’enquête à la lumière des dernières révélations d’officiels émiratis, citant des rapports américains datant de 2014, impliquant le Qatar dans le financement de cette attaque criminelle menée par un commando d’une trentaine de terroristes de plusieurs nationalités, dont 29 ont été tués lors de l’assaut des forces de sécurité, au cours duquel 37 otages étrangers ont péri. Le 18 octobre dernier, un des avocats de la partie civile a plaidé, devant la chambre d’accusation, «la nécessité d’approfondir l’enquête judiciaire à travers des commissions rogatoires, pour remonter jusqu’aux commanditaires et surtout aux financiers, pour que l’Etat puisse les poursuivre pour les dommages subis (…)». Le parquet ne s’était pas opposé à cette demande, mais la chambre d’accusation n’a pas jugé utile de prolonger l’instruction et a décidé de renvoyer, pour jugement, les cinq accusés en détention depuis des années (près de cinq ans, pour trois d’entre eux) et de poursuivre les recherches concernant les cinq autres en fuite, parmi lesquels Mokhtar Belmokhtar, l’émir de la phalange Al Moulathamoune (les enturbannés), qui agit dans la région du Sahel, auteur de l’attaque. Dans le dossier, plusieurs commissions rogatoires délivrées par la justice à des pays étrangers sont revenues avec des réponses superficielles, qui n’ont pas permis de comprendre par qui et comment l’opération a été financée et exécutée. Le dossier repose principalement sur les déclarations des accusés en détention, ainsi que l’enquête préliminaire des services de sécurité. Beaucoup de zones d’ombre persistent à ce jour, et ce n’est certainement pas lors du procès que la vérité éclatera, étant donné que dans les affaires de terrorisme, les accusés dans leur majorité nient les faits en bloc, et rares sont ceux qui les reconnaissent.

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