mardi 21 novembre 2017

Le médicament coûtera plus cher pour le patient

La nouvelle liste de médicaments remboursés et publiée au journal officiel sous le numéro 63 du 29 octobre 2017 suscite de vives réactions des pharmaciens et des producteurs nationaux à différents niveaux. Cette liste a été validée par le comité de remboursement au ministère du travail et de la sécurité sociale contient 42 dénominations communes internationales (DCI) dont 22 sont soumises aux conditions de remboursement c’est à dire à un accord médical préalable dans différentes classes thérapeutiques. De nouveaux tarifs de référence ont été institués sur 47 DCI dont certains ont été revus à la baisse avec des tarifs de référence aberrants voire à 6 DA le comprimé. Pour M. Messaoud Belambri le président du syndicat national des pharmaciens (SNAPO) le déremboursement de certains médicaments et les nouvelles exigences dans cette nouvelle liste et les nouveaux tarifs de référence revu à la baisse vont mettre les pharmaciens d’officine conventionnés en position très difficile, car a-t-il estimé qu’ « aucun travail d’information, aucune communication, aucune sensibilisation n’a été faite en direction des assurés malades chroniques ni en direction des médecins et des spécialistes ». Pour M. Belambri, le problème se posera également pour les malades chroniques qui risquent de ne pas avoir leurs médicaments car le pharmacien n’a pas le droit d e procéder à la substitution même s’il en dispose car ce n’est pas la même forme de produit . Et d e s’interroger : « Pourquoi la sécurité sociale prend toujours ce genre de décisions dans la précipitation sans informer au préalable les malades, leurs associations, ou le corps médical dans son ensemble ? » et de déplorer : « On se retrouve souvent tous devant des situations du fait accompli, des situations qui risquent de provoquer de graves complications chez les malades chroniques ». A travers cette nouvelle liste ce sont les activités de fabrication qui sont affectées et menacées estime Dr Abdelouhaed Kerrar président de l’union nationale des opérateurs qui se dit surpris « les adhérents de l’UNOP ont appris avec stupéfaction les dispositions du dernier arrêté fixant les tarifs de référence. En plus du fait que ces décisions ont été prises en dehors de toute concertation, elles font complètement l’impasse sur la réalité économique que vivent les producteurs. », souligne Dr Kerrar et de préciser que cela se fait « dans un contexte de tensions inflationniste de plus en plus exacerbée et où l’érosion continue de la valeur de Dinar renchérit toutes les importations des matières premières ». Le président de l’Unop regrette que plus de 90% des tarifs de référence mis en place depuis 2006 concernent uniquement la fabrication locale. « Comme c’est la politique de remboursement qui détermine dans les faits le niveau du prix, on ne peut que conclure très logiquement que les prix des médicaments importés ne font pas l’objet des pressions à la baisse de leurs prix que subissent les médicaments fabriqués localement. », a-t-il ajouté et « Nous pouvons que regretter qu’aucun mécanisme d’ajustement des tarifs de référence n’ait été mis en place alors même que le taux de change du dinar est passé de 72 DA pour 1 $US en 2011 à 110 dinars par $US en 2016. Cette situation s’est davantage dégradée en 2017 :« Le prix du médicament importé est libellé en devises, ce qui fait qu’il bénéficie implicitement d’une garantie de change et qu’il ne subit pas les dépréciations continuelles du dinar qui affectent les producteurs nationaux. » Ces décisions « inappropriées », ajoute t-il, ne peuvent être compatibles avec la volonté des pouvoirs publics « d’installer une puissante industrie pharmaceutique de qualité dans notre pays sachant que le prix du médicament est figé au plan réglementaire sur cinq années. Or, sur les 5 années passées, le taux d’inflation cumulé est de l’ordre de 40% et l’indice des prix a augmenté de 32% entre 2011 et 2016.». Nabil Mellah directeur général des laboratoires Merinal, déplore la décision de la sécurité sociales allant dans le sens de la baisse des prix à travers les tarifs de référence « alors que les prix sont déjà très bas. La qualité à un prix et il n’est plus possible de fabriquer en 2017 des médicaments dont le prix est fixé à 3 dinars le comprimé. Avec cette nouvelle politique, c’est encore une fois le malade qui payera de sa poche. », t-il avertit.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire