jeudi 23 novembre 2017

Saïd Boukhari n’est plus

Le militant de la démocratie et ancien animateur du MCB, Saïd Boukhari, s’est éteint, hier, à l’âge de 55 ans, à l’hôpital de Tigzirt, dans la wilaya de Tizi Ouzou, des suites d’une longue maladie. Sa disparition est tombée tel un couperet, tant le défunt était un homme humble, très estimé et jouissait d’une grande popularité. Saïd Chemakh, enseignant au département de langue et culture amazighes de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, a déclaré avec beaucoup d’émotion :  «Nous venons de perdre un homme sincère qui a marqué de son empreinte son parcours dans la revendication identitaire et dans toutes les causes justes. La triste nouvelle de la disparition de notre frère Boukhari nous a vraiment affligés. Il était toujours très souriant et  dynamique. Il était aussi l’homme de toutes les luttes.» Saïd Boukhari était, en effet, un homme plein de courage et de détermination durant son itinéraire de militant authentique. Outre son implication dans les événements d’Avril 1980, alors qu’il était scolarisé au lycée technique de Dellys, Saïd s’est fait également remarquer durant le boycott scolaire de 1994-1995, notamment aux côtés d’autres militants connus, à l’image de Djamel Zenati dans les commissions nationales du MCB. Il était toujours animateur actif dans le mouvement associatif. D’ailleurs, il était membre fondateur de la ligue de voile de la wilaya de Tizi Ouzou, qu’il a créée, à la fin des années 1980, avec ses amis, à l’image de Amar Cherkit et Boualem Rachedi. Natif de Maâtkas, il a cependant vécu plus de la moitié de sa vie à Tigzirt, où il exerçait sa fonction d’enseignant d’éducation physique au lycée Omar Toumi jusqu’à son départ à la retraite. En septembre dernier, un grand hommage lui a été rendu à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Des centaines de personnes avaient assisté à cette journée qui se voulait comme un moment de retrouvailles pour Saïd avec plusieurs de ses anciens amis de combat, comme Saïd Khelil et Mohand Naït Abdellah, détenus des événements d’Avril 1980. Ils ont rappelé les moments de militantisme partagés avec Saïd Boukhari. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, le wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali, la directrice de la culture, Nabila Goumeziane, ainsi que de nombreux militants et artistes, dont Lounis Ait Menguellet, ont rendu visite au défunt qui était cloué au lit, dans sa maison, en raison de sa maladie. L’enterrement de ce militant infatigable aura lieu demain, vendredi, au village Bouarfa, dans la commune de Maâtkas, à 25 kilomètres au sud de Tizi Ouzou.  

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