lundi 21 septembre 2015

Des cadres dénoncent des licenciements «abusifs»

Des centaines de cadres d’Orascom Construction Industries Algeria ont reçu leur notification de suspension. Un collectif de travailleurs d’Orascom Construction Industries Algeria dénonce le licenciement «abusif» et massif de travailleurs sous couvert de départ volontaire. Plus de 15 cadres de la direction générale ont passé, hier, leur dernière journée de travail au sein de cette entreprise et près de 350 des autres sites attendent la notification de la décision de la suspension de leur contrat de travail pour des raisons officiellement «liées à la crise». Ainsi, «la baisse du plan de charge» et «l’arrêt de plusieurs projets détenus par l’opérateur» expliqueraient, selon le directeur des ressources humaines, M. Toumi, rencontré hier au siège de la direction à Alger, cette décision de réduire les effectifs au niveau de la direction générale et d’autres sites, dont celui d’El Hamiz. Des arguments rejetés en bloc par les cadres rencontrés au siège de la direction générale ayant été «surpris», au début du mois, de figurer sur la liste du personnel écarté sans aucun motif objectif. «C’est un licenciement abusif et illégal», estiment la plupart des cadres suspendus «illégalement», qui réclament leur réintégration immédiate ou une indemnisation conformément à la loi. Ce personnel concerné affirme que la santé financière de l’entreprise est loin d’être aussi catastrophique que le supposent ses dirigeants, du fait que si la réduction de l’effectif devrait être envisageable, la direction de l’entreprise doit déclarer ses difficultés financières. «Or, l’entreprise a raflé plusieurs marchés et son plan de charge est assez conséquent», explique un cadre des finances concerné par cette mesure, déçu par «l’indifférence des autorités face à ces dépassements commis par les employeurs étrangers». Selon les cadres écartés, le licenciement «s’est fait en violation de la loi algérienne». «Il s’est fait de manière illégale. Nous avons apporté le meilleur de nous-mêmes pour cette société et nous voilà aujourd’hui destinataires de notifications d’arrêt du contrat de travail, alors que nous sommes détenteurs de CDI, et l’employeur est tenu de notifier cette procédure au moins six mois à l’avance».  Plusieurs désormais ex-cadres de cette entreprise refusent de subir «une injustice qui n’a que trop duré». Car, selon ces employés, les postes occupés touchés par cette compression d’effectif ont été remplacés par d’autres. Il est reproché à la DRH d’avoir fait appel également à des expatriés avec ce que cela implique comme avantages. «Tous les travailleurs concernés par cette décision sont des Algériens, bien que l’entreprise compte 20% d’effectif égyptien», soulignent les cadres suspendus. Des accusations rejetées toutefois par M. Toumi, qui affirme que les éléments écartés seront récupérés «dès que la situation financière de l’entreprise le permettra». Les travailleurs écartés interpellent le ministre du Travail sur ces «dépassements».  

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