lundi 21 septembre 2015

Des pertes de 35 milliards de dollars en 2015

L’Algérie va finir l’année 2015 avec une perte sèche de près de 35 milliards de dollars sur ses revenus pétroliers, selon les estimations dévoilées hier par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors d’une rencontre organisée à Alger par le Conseil national économique et social (CNES). «La baisse brutale des cours des hydrocarbures impacte les ressources de notre pays. Il s’agit de 33 à 35 milliards de dollars en moins sur l’ensemble de l’année 2015», a ainsi avancé le Premier ministre, tout en admettant à la fois la gravité de la crise qui secoue l’économie nationale et le fait que la mauvaise conjoncture pétrolière, qui prévaut depuis déjà plus d’une année, «risque de durer». «Une baisse étalée» des cours pétroliers, souligne-t-il en ce sens, induit comme conséquences majeures «la contraction des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR) et l’accroissement de la dette publique interne». Un constat qui ne fait que confirmer les mauvais chiffres de l’économie algérienne, dévoilés récemment par la Banque d’Algérie (BA) dans sa note de conjoncture pour le premier semestre de l’année en cours. La BA y fait ainsi état, notamment, d’une perte de plus de 34 milliards de dollars sur les réserves officielles de changes ; une baisse de plus de 43% des recettes d’exportation d’hydrocarbures ; une érosion des ressources du FRR qui ont chuté de 1714,6 milliards de dinars, soit plus de 33%, en douze mois et, enfin, un creusement inquiétant du déficit du Trésor, c’est-à-dire des finances publiques, atteignant désormais un niveau de quelque 902 milliards de dinars. Tout en reprenant ce constat alarmant qui indique à quel point les risques d’un marasme total de l’économie nationale sont réels, le Premier ministre a d’emblée  confirmé l’orientation déjà amorcée par les pouvoir publics vers une rationalisation des dépenses de l’Etat, c’est-à-dire des mesures d’austérité, imposées bien évidement par la forte précarité des finances du pays. Cette conjoncture «difficile», a-t-il ainsi signifié, plaide pour des actions de rationalisation de la dépense, le gouvernement ayant déjà validé un modèle de croissance de l’économie nationale et un cadrage budgétaire du programme quinquennal 2015/2019, en prenant en compte la dégradation possible des cours des hydrocarbures. Et d’ajouter : «En décembre 2014, le chef de l’Etat avait fixé le cap de la réponse nationale à la contraction des revenus pétroliers : rationaliser les dépenses, mieux maîtriser le commerce extérieur et les flux de capitaux et poursuivre  le développement socioéconomique du pays.» En somme, dans son discours devant les experts du CNES, le Premier ministre n’a fait, en tout et pour tout, que confirmer quelques vérités amères sur la santé économique du pays, sans annoncer de quelconques actions concrètes à même d’amorcer une véritable stratégie de sortie de crise.  

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