jeudi 10 septembre 2015

«Nous manquons d’une véritable stratégie de culture»

- Quelle est la raison de la flambée des prix des fruits et légumes sur le marché de détail ? Cette inflation est tout à fait ordinaire vu que nous sommes en pleine phase de transition entre les saisons d’été et d’hiver. Les produits de la saison estivale sont en voie de disparition du marché et les fruits et légumes primeurs de l’hiver sont encore rares et chers. Cette flambée des prix était attendue et n’a rien à voir avec les spéculateurs. Encore moins avec l’Aïd El Adha. - Y a-t-il une pénurie de fruits et légumes sur le marché ? Oui, mais seulement en cette période de fin de saison. Durant les mois de juillet et août, nous avions trois fois la quantité disponible durant la même période de l’année passée. Nous, en tant que mandataires, nous avions un grand problème d’excédent de produits, que nous avons été obligés de jeter car dans l’incapacité de vendre localement ou d’exporter. La récolte des fruits locaux, cette année, aurait pu répondre à la demande nationale et à celle des pays voisins. - Comment expliquez-vous cette inflation ? Dans les marchés de gros, les prix n’ont pas grimpé. Dans les marchés de détail, nous ne pouvons pas intervenir parce que les prix sont libres, sur instruction du ministre du Commerce. Cela s’ajoute aux frais de transport des produits récoltés dans les wilayas des Hauts-Plateaux. - Pourquoi n’y a-t-il pas de prévisions ? Justement, c’est le problème crucial dans notre pays. Nous n’avons pas de plan de culture et nous manquons d’estimations réelles de consommation de tel ou tel produit. Les agriculteurs sèment et produisent au hasard. C’est la première raison de l’indisponibilité de certains produits de saison ou, au contraire, de l’excédent de production. Aucune stratégie ni orientation n’est adoptée. Nous ne disposons d’aucun plan de gestion de pénurie. C’est un travail continu, qui doit être fait en collaboration avec tous les acteurs en relation avec ces produits de première nécessité destinés à la consommation directe, dans les secteurs de l’agriculture, du commerce, de la planification et les hommes du terrain. Malheureusement, nous ne sommes sollicités par aucune instance, même si nous sommes les premiers fournisseurs de fruits et légumes.

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