vendredi 13 novembre 2015

Hôpital d’El Hadjar : Pas de radiologue, pas de scanner

A partir de 15h, le scanner de l’hôpital d’El Hadjar n’est plus en service. Ce n’est pas parce qu’il est en panne, mais le radiologue n’est plus à son poste. Daoudi Redjem, 57 ans, souffrant d’un grave traumatisme crânien suite à un accident du travail, a été évacué mardi vers le service des urgences de cet hôpital. «Le radiologue n’est pas au service. Le malade risque de mourir si vous ne le transférez pas rapidement à l’hôpital Ibn Rochd», a conseillé une infirmière aux proches de l’accidenté. Dans un état comateux, avec une blessure saignante à la tête, le patient a dû attendre plus d’une heure avant d’être transféré vers l’hôpital Ibn Rochd de Annaba pour effectuer le scanner indispensable pour un le diagnostic. Pris en charge rapidement, le blessé est actuellement inconscient, au service de réanimation. Renseignements pris sur place, le service de radiologie de l’hôpital d’El Hadjar est animé par quatre médecins spécialisés. «Deux radiologues sont en congé de maternité, un autre en congé annuel et le dernier est rentré chez lui», nous a indiqué un infirmier. Ce énième cas de mauvaise prise en charge des malades intervient, faut-il le rappeler, au lendemain de la visite du ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, à Annaba où il a présidé une rencontre d’évaluation avec les directeurs de la santé de neuf wilayas. Lors de cette rencontre, le ministre n’a pas cessé de répéter que «l’Algérie est parmi les rares pays à disposer de 171 scanners dans ses hôpitaux». «Mais à quoi servent ces équipements s’ils ne sont pas exploités dans la prise en charge effective des malades, notamment les cas d’urgence», se sont interrogés les proches du patient. Il y a exactement deux mois, le même ministre de la Santé s’était rendu en fin d’après-midi à l’hôpital d’El Hadjar, où il avait visité tous les services. C’était le branle-bas de combat. Des infirmiers et autres médecins de garde qui étaient en abandon de poste avaient été alertés par leurs collègues afin de rejoindre leur service. «La prise en charge du malade doit être le souci primordial des agents et médecins de santé publique», avait lancé le ministre à l’adresse du personnel de cet hôpital qui, faut-il le souligner, fait l’objet des critiques des citoyens. «Nous nous réservons le droit de poursuive en justice le service de cet hôpital pour non-assistance à un malade en danger», a affirmé le fils du patient Daoudi Redjem.

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